Affliction Gate - Last Night Wandering
Chronique
Affliction Gate Last Night Wandering (EP)
Il y’a un peu plus d’un an (le 2 octobre 2017 pour être précis) un bref communiqué tombait tel un couperet sur le Facebook du groupe, qui annonçait mettre un terme à ses activités tout en précisant cependant qu’un ultime EP serait enregistré pour l’année suivante, histoire de clôturer ainsi un peu plus d’une décennie d’existence jalonnée de difficultés et d’un manque de reconnaissance qu’il était pourtant en droit d’obtenir. Car malgré une qualité musicale indéniable depuis ses débuts en 2006 le duo historique Grief/Herastratos n’a pas été par épargné par les changements de personnel qui eurent lieu de façon quasi-permanente tout au long de son existence, finissant ainsi par nuire à sa motivation générale. Comme expliqué dans ce message d’adieu destiné à ses fans, il lui était devenu difficile d’écrire et de composer dans ces conditions précaires, et tout ça sans compter bien sûr les vies personnelles et professionnelles à prendre en ligne de compte, du coup l’arrêt définitif était devenu inévitable et semble être finalement avec le recul la meilleure décision. Malgré une discographie très limitée (à peine quatre mini-albums et un opus complet en douze ans) mais d’un niveau qualitatif qui rivalisait sans peine dans l’hexagone avec les ténors du genre, le combo avait réussi à se faire une réputation positive tant chacune de ses sorties montrait un Death Metal simple et efficace dont la ligne de conduite restait intacte.
Pour cette sortie posthume le binôme renforcé pour l’occasion de deux membres de session (dont un ancien de la bande, à savoir le bassiste Damien qui en fit partie en 2007 et 2008) a enregistré ces trois ultimes morceaux, dont l’excellent rendu une fois encore ne fait que renforcer le sentiment de gâchis et de déception de ce split. Car en à peine plus d’un quart-d’heure on a droit à une sorte de best-of en version réduite de sa carrière, tant l’ensemble mélange intelligemment ce qui se faisait sa patte et son charme, allant crescendo en intensité comme en rapidité. Ceci commence avec le très bon et accrocheur « Tanglemoor » qui bien qu’étant très varié est marqué par un tempo globalement plutôt lourd et posé, mais qui n’oublie pas les courtes accélérations pour ne pas tomber dans un ronronnement hâtif. Reprenant toute la palette de jeu des sudistes ce titre d’ouverture débute tranquillement et sert de mise en bouche au remuant « Wollstonecraft », qui va continuer à faire augmenter la pression. Place ici au mid-tempo entraînant et parfait pour headbanguer, combiné à des moments plus énergiques qui s’installent sur la durée, et donnent ainsi un coup de fouet supérieur à l’ensemble. Plaçant également un excellent solo au moment où le tout ralentit sensiblement l’allure, celui-ci permet de relancer la machine qui se termine comme elle a commencée et laissant ainsi la vitesse prendre le dessus sur le reste, chose qui sera confirmée avec le radical « Last Night Wandering ». Dépouillé à l’extrême il voit ici le rythme être sur des bases très élevées (qui le resteront presque en continu) qui font faire un bond dans le passé fort agréable, tant on pourrait penser qu’il s’agit d’un inédit de MASSACRE (période « From Beyond), même si nous sommes aujourd’hui bel et bien plus d’un quart de siècle après la sortie de cette galette mythique. Là-encore le résultat est hyper addictif et les mecs en terminent de la meilleure des façons, avant que l’instrumental « Sunset » ne vienne clôturer l’aventure définitivement.
Ici sans être au recueillement l’heure est néanmoins aux adieux, car tout s’est considérablement ralenti et une place très importante est laissée à la mélodie des guitares qui donnent une dimension nostalgique, mais sans tomber dans le mielleux. Servant d’outro et surtout de conclusion à son histoire AFFLICTION GATE va étonner une dernière fois son auditoire, confirmant au passage que son inspiration est toujours là, et qu’on ne peut donc que regretter une fois encore ce choix qui semble hélas irrévocable. En effet c’est une fois encore du boulot impeccable, bien fait et qui aurait à coup sûr cartonné sur scène si les évènements avaient été plus favorables, mais il est désormais trop tard et on ne peut pas revenir en arrière. En tout cas si nombre de groupes s’obstinent à continuer leur carrière malgré des disques de plus en plus faméliques et ennuyeux, les provençaux eux terminent en beauté une carrière jalonnée de coups durs mais dont l’intégrité artistique ne s’est jamais démentie. Si Thierry Le Luron avait chanté à l’époque « Nous nous reverrons un jour ou l’autre » (nostalgie quand tu nous tiens), on ne peut que souhaiter cela au chanteur et au guitariste qui en ont gardé sous le coude et n’ont visiblement pas encore tout dit, mais ça c’est une autre histoire … en attendant bon vent à eux, un immense merci pour leur contribution musicale et en espérant les retrouver bientôt pour de nouvelles aventures, que ce soit avec NOX IRAE et/ou sous d’autres noms !
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