Il y a quelques années, j'ai dévoré le livre
Fargo Rock City, de Chuck Klosterman. Cet essai autobiographique raconte l'adolescence d'un jeune redneck Américain pendant les années 1980. Le jeune en question est un fan de Metal et son kiff, c'est plutôt les groupes du Sunset Strip, à commencer par MÖTLEY CRÜE qu'il découvre quand son frère rapporte à la ferme familiale la K7 de
Shout At The Devil.
Loin de la biographie niaiseuse à laquelle on pourrait s'attendre,
Fargo Rock City est l'autobiographie d'un fan de Metal de 16 ans écrite par le même fan de Metal devenu Rock Critic vingt ans plus tard. Autant vous dire que niveau analyse, il y a du level. Si vous voulez comprendre le Heavy Metal des années 1980 et 1990, c'est vraiment le livre qu'il vous faut.
Surtout, ce livre m'a donné envie d'écouter la musique d'un groupe au travers duquel j'étais totalement passé auparavant, MÖTLEY CRÜE. Quiconque découvrirait le gang aujourd'hui aurait bien du mal à passer outre la caricature que le quatuor était devenu dans les années 2000. Mais faites un petit effort, fermez les yeux, chaussez votre casque et concentrez vous sur les trois meilleurs disques publiés par MÖTLEY :
Shout At The Devil (1983),
Dr Feelgood (1989) et
Saints Of Los Angeles (2008).
J'ai déjà écrit sur les deux précédents, je vais à présent me concentrer sur cet ultime opus. Il est moins connu que ses deux grands frères et il n'a peut être pas la même puissance mais il ne dénote pas pour autant. Et puis ce qui est amusant avec
Saints Of Los Angeles, c'est qu'il constitue une parfaite bande son pour l'autobiographie publiée par MÖTLEY en 2001,
The Dirt. Cette même autobiographie dont l'adaptation cinématographique, qui trainait depuis 2003, est enfin sortie, sur Netflix, le 22 mars 2019.
Alors voila. Si vous ne connaissez pas MÖTLEY, vous pouvez vous faire la trilogie : livre, film, album.... en mode saga.
Vous voulez mon avis ? Vous avez un peu de temps et le sujet vous intéresse : lisez le bouquin. Sinon contentez-vous du disque.
Le film n'est pas mal, mais si vous avez déjà vu des biopic de groupes de Rock, vous connaissez parfaitement la trame. Celle-ci n'a rien d'exceptionnel. Elle aborde les faits saillants, présente deux bouts de live plutôt chouette, quelques scènes dégueu pour faire râler Télérama (l'épisode où Ozzy sniffe des fourmis et lèche son urine, par exemple) et pour le reste, c'est l'histoire archi connue d'un jeune groupe qui rencontre la gloire, la drogue, l'alcool, la solitude, les engueulades mais finit par se retrouver pour poursuivre sa carrière.... rien de bien nouveau sous le soleil !
L'album quant à lui reprend la même narration que le livre, mais aussi les mêmes gimmick que les autres bons disques de MÖTLEY : une intro cinématographique à la première chanson et une tracklist qui alterne des compos rentre dedans et d'autres plus sirupeuses.
C'est un pur album de Hard US, comme l'étaient tous les disques de MÖTLEY jusqu'à
Dr Feelgood.... dans les vingt ans qui séparent Feelgood de
Saints Of Los Angeles, le groupe a traversé une (ou plusieurs) périodes de hiatus à base de cures de désintox, départs puis retours de deux membres (le chanteur Vince Neil puis le batteur Tommy Lee), tenté une incursion (foireuse) dans le Grunge avec
Generation Swine et fini par recoller les morceaux en rédigeant l'autobiographie catharsis dont j'ai parlé tout à l'heure.
Vous qui vous apprêtez à écouter cet album, sachez que c'est du pur Rock qui ne se prend pas la tête et se contente de balancer du bon gros riff bien rondouillard, de la grosse basse qui ronronne, de la batterie nerveuse et un chant un peu nasillard. Il y a de l'arrangement en veux-tu en voila (bon, dans la limite du raisonnable, ce n'est pas du Metal Indus, hein) et aucune piste vraiment naze.
C'est vrai, il faut le dire, niveau compos le gang a eu une carrière en dents de scie et tous les morceaux ne se valent pas. Cependant, je trouve que les trois bons albums du groupe sont tous intégralement bons et que c'est sur les autres disques que le gang s'est laissé aller à la facilité. Sur Shout, Feelgood et ce petit dernier, je prends mon pied intégralement de la première à la dernière chanson. Certes, il m'arrive de trouver tel morceau un peu moins fort que le reste de la tracklist, mais celle-ci étant plutôt cohérente, je ne m'offusque pas de cette petite baisse de pression.
Non, vraiment, je ne vois pas de raison objective de vous déconseiller l'écoute de cette petite perle.
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