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Fields of the Nephilim - Elizium

Chronique

Fields of the Nephilim Elizium
S’il ne devait en rester qu’un, ce serait lui.

Fields of the Nephilim, c’est le groupe auquel je suis le plus attaché, » parmi tous les autres. Je peux me passer de Cultes de Ghoules, d’Antaeus, de Funeral Mist, de Mayhem, de Darkthrone, d’Emperor, de Vlad Tepes, de Beherit, d’Incantation, de Black Sabbath, d’Archgoat, de Pagan Altar ou même de Jethro Tull et de Coven s’il me reste Fields of the Nephilim. Et vous savez pourquoi ? Parce que FOTN, c’est tout ça à la fois, en supérieur encore.

Pour ceux qui ne connaissent pas le groupe, FOTN se forme en 1984 en Angleterre, en pleine explosion de la vague post-punk/coldwave/rock gothique. Ils sont copains avec Bauhaus et Sisters of Mercy, font des concerts à la Batcave … Et n’ont pourtant rien à voir avec eux. Pourquoi ? Parce que Sisters of Mercy et consorts affichent des gueules de dix pieds de longs, trimballent leur dépression sur scène, se la jouent poètes maudits dans des villes désenchantées, balancent quelques références vaguement obscurs au passage … Alors que Fields of the Nephilim, lui, est déjà loin, très loin dans des espaces qui ne seront jamais accessibles aux enfardés pourtant pas déméritant précédemment cités. Pourquoi ? Parce que FOTN a quitté la Terre très vite, s’est refusé aux vicissitudes triviales de la vie incarnée pour partir mettre les voiles dans des dimensions plus vastes, plus étranges et plus sombres.

Fields of the Nephilim, c’est Carl McCoy, son chanteur et compositeur principal, et un back band derrière. Un back band qui a pu parfois apporter à la musique de l’entité, notamment avec Tony Pettitt et Paul Wright, mais qui s’est toujours effacé derrière le charisme de Carl. Lui, son regard lointain, son apparence de prophète errant, ses visions occultes et sa dévotion aux mythes les plus sombres. Fields of the Nephilim, c’est un mélange de Lovecraft, d’ésotérisme, de références bibliques, de mythologies, d’appels de l’au-delà et de rock dur qui s’est extrait presque complétement des lamentations et de la déprime fatigante du post punk.

Elizium est le troisième album de FOTN, et souvent considéré comme son meilleur. Infoutu que je suis de le départager qualitativement avec The Nephilim, qui reste mon préféré, et le gigantesque Mourning Sun, je choisis de commencer par vous parler de celui-ci pour son côté total, à la fois puissant, atmosphérique et incroyablement prenant. Elizium est un album de rock progressif occulte, avec quelques touches de hard, des élans ambient, un psychédélisme enfiévré et une tension spirituelle totale. Moins purement rock que son prédécesseur, moins dévastateur et grandiose que Mourning Sun, il s’agit finalement d’une bonne synthèse de la musique de FOTN. Et tout de suite, l’entité ouvre son album avec une pièce d’ambient d’une minute et demie qui surpasse en atmosphère à peu près tout ce que j’ai pu écouter dans le genre, et je vous garantis que ça représente beaucoup de musique. « Dead But Dreaming », un aperçu de R’lyeh, les profondeurs écrasantes, les notes cristallines sous-marines … 90 secondes, pas plus, et le groupe a déjà tout plié. « For Her Light », qui débarque dans la foulée, vient secouer un coup avec son riff mélodique, envoûtant et puissant. Le son est ample, délié, vaste à n’en plus finir. C’est ce que j’appelle « l’effet Emperor », cette densité du son qui donne l’impression que celui-ci se répercute dans un immense univers propre au groupe plutôt que de simplement aplatir la courbe de son onde contre les murs d'un studio. C’est grand, on vous dit !

« At the Gates of Silent Memory » prend la suite, avec ses atmosphères profondément religieuses, ses sonorités éthérées qui se répondent sans jamais se taire, ses bruissements de guitare et de basse, ses effets de clavier qui plongent loin, très loin pour en ressortir des ambiances inimaginables. Ce passage final avec les percussions … Jamais je n’ai pu entendre quelque chose de tel ailleurs. « Paradise Regained » remet un coup de collier avec un nouveau riff énergique, et fait culminer l’émotion après cette lente prière. L’enchaînement est parfait, parfait, parfait.

Sans citer toutes les pistes de l’album, il faut absolument parler de l’expérimentale « Sumerlands ». La chanson se fait assez épique, dominatrice même, avec sa mélodie d’intro presque dansante et ses refrains infinis qui font penser à une hymne venue d’un royaume lointain, quelque part entre l’Atlantide et l’Hyperborée. Même les petites touches électroniques passent franchement bien. J’irai même jusqu’à dire que Beherit aurait jeté une oreille attentive à cette piste que je ne serai pas si étonné que ça …

Diptyque final fabuleux, « Wail of Summer » et « And there will be your Heart Aslo » est un pinacle d’émotion et de beauté musicale auquel je ne trouve pas d’égal. La sérénité et le calme purifiant de la première aurait de quoi tirer des larmes à n’importe qui, tant ton atmosphère se fait profonde et spirituelle. C’est splendide, et c’est tout. Et « And there will be your Heart Aslo » parachève ce sentiment sur une longue agonie plus mélancolique, plus triste, très intimiste. Je ne connais pas un seul cailloux qui ne serait pas touchée par ce final.

Si j’étais honnête, je m’arrêterais là. C’est déjà assez partial, propagandiste et anti-objectif comme chronique pour en rajouter encore une couche. Mais j’ai gardé un des aspects les plus importants du groupe pour la fin, l’aspect central même. Cette voix, Nom de Dieu ! Cette voix de Carl qui n’en finit pas de me fasciner, cette voix venue d’on ne sait quelle profondeur cosmique pour venir survoler l’ensemble du disque comme l’appel d’un prêtre s’étendrait sur une terre frémissante de mysticisme. Cette voix qui porte en elle l’ensemble des mythes appelés, qui évoque à la fois Moïse, Cthulhu, Baphomet, Samaël, Saint Michel, Yoh-Sothoth et Gilgamesh. Cette voix sacrée, qui rappelle à chaque intonation ce qu’« être habité » signifie. Si Tiamat devait avoir une voix, ce serait celle de Carl. Que ceci soit écrit dans tous les livres saints d’ici jusqu’à Saturne, aucun chanteur n’a jamais eu une telle voix dans notre dimension. McCoy renvoie Mark of the Devil, Arioch et MkM faire des vocalises dans leur cave d’un revers et retourne aux visions qui lui sont inspirées d’un au-delà perceptible par lui seul. Caressante, grondante, menaçante, ensorcelante, rassurante … Cette voix, vous tous qui lisez ceci, est la plus grande de toutes.

Je suis bien conscient que cette chronique est plus une déclaration d’amour à un groupe auquel je voue un culte qu’une réelle critique d’album. Mais que voulez-vous, nous parlons ici de religion, et non plus de considération musicale. Fields of the Nephilim est le plus grand groupe que la Terre ait pu porter, justement parce qu’il n’appartient pas réellement à la Terre. Je reviendrai vous parler de The Nephilim et de Mourning Sun un de ces jours, mais d’ici-là, il faut allez écouter Elizium, parce que c’est un album immense d’un groupe à nul autre égal.

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Fields of the Nephilim
Rock occulte
1990 - Beggars Banquet
notes
Chroniqueur : 10/10
Lecteurs : (2)  7.25/10
Webzines : (2)  8.92/10

plus d'infos sur
Fields of the Nephilim
Fields of the Nephilim
Rock occulte - 1984 - Royaume-Uni
  

tracklist
01.   (Dead But Dreaming)
02.   For Her Light
03.   At the Gates of Silent Memory
04.   (Paradise Regained)
05.   Submission
06.   Sumerland (What Dreams May Come)
07.   Wail of Sumer
08.   And There Your Heart Will Be Also

Durée : 48 minutes

line up
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