Control Denied - The Fragile Art Of Existence
Chronique
Control Denied The Fragile Art Of Existence
Control Denied est un projet monté de toute pièce par Chuck Schuldiner dont son implication était totale. En marge de son groupe Death (qui a fait sa renommé), il a exhumé deux de ses collègues, Shannon Hamm et Richard Christy (respectivement guitariste et batteur) afin de créer ce projet heavy aux relents de death (le style musical, pas le groupe). Vue la maladie qui consumait Chuck à petit feu, ce premier, unique et dernier album de Control Denied intitulé "The Fragile Art Of Existence" prend tout son sens, où Chuck fait une pause avec la mort pour nous parler un peu de la difficulté de vivre.
Je dois bien avouer que je connais très peu la discographie de Death et leur musique par ailleurs. D'où c'est en néophyte que j'ai abordé la musique de Control Denied, mélange vraiment particulier de death et de heavy. Alors vous vous dites sûrement : "Encore du heavy/death à la In Flames ou Children Of Bodom, etc. Du déjà entendu quoi !". Et pourtant il n'en est rien puisque le groupe a fait tout le contraire, ajoutant une voix très heavy sur une musique purement death. Et j'en vois qui commencent déjà à quitter la salle et je les comprends un peu car vocalement, les américains ne nous ont pas épargnés. L'ami Tim Aymar a une des pires voix heavy que je connaisse, vraiment à vomir, aussi désagréable qu'inécoutable, surtout pour quelqu'un qui n'en a pas l'habitude (comme beaucoup d'entre vous je suppose). Et malheureusement les lignes de chants vont également dans ce sens, très mauvaises, voir carrément ridicules ("Expect The Unexpected", "Believe"). Et c'est vraiment, mais alors vraiment dommage...
...Dommage oui car musicalement, l'ami Chuck a mis les petits plats dans les grands. Les compositions sont finement ficelés, assez longues, un poil progressives et parfaitement équilibrées entre bourrinages et parties plus mid-tempo mélodiques. Les riffs sont très frais et inspirés et l'ambiance qui se dégage de la musique est parfaitement froide et austère. Et que dire des solos qui vous mettent la chair de poule tellement ils sont sont bons (j'adore les solos). Pour ajouter au prestige de cette galette, les gars ont embauché le bassiste Steve DiGiorgio (dont les méfaits sont nombreux avec notamment une collaboration avec Testament) qui s'exprime pleinement sur cet album, avec une place belle laissée à son instrument de prédilection. De plus, la production signée Jim Morris est excellente tout autant que l'artwork de Travis Smith, toujours aussi riche et travaillé (je suis fan de ce qu'il fait).
"The Fragile Art Of Existence" est un album entièrement composé par Chuck Schuldiner (paroles et musiques), dont la qualité musicale est certaine mais qui s'effondre dès que Tim ouvre sa gueule. Alors bien sûr, c'est le point de vue d'un mec qui aime le death, mais les adorateurs de heavy n'apprécieront peut être pas la musique typiquement death. Quoiqu'il en soit, je trouve que la voix ne colle vraiment pas au reste (où le reste ne colle pas à la voix), ce qui rend l'ensemble malheureusement plus énervant qu'attachant. Alors je ne peux m'empêcher de penser à tout ce que véhicule cet album et de sa portée symbolique dans la carrière de Chuck, mais sur ce coup là, le résultat est en demi-teinte. Paix à son âme tout de même.
| Dead 2 Mars 2005 - 3471 lectures |
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