Khnvm - Foretold Monuments of Flesh
Chronique
Khnvm Foretold Monuments of Flesh
2019 ayant été marquée (et sauvée) par pas mal de découvertes de mon côté, on va encore rester quelque temps sur les bonnes surprises de l'année dernière si vous le voulez bien. Même si vous voulez pas en fait, je fais quoi que je veux. Et dans cette catégorie, Khnvm (prononcez Kah-num) a fait très fort. Pas de démo, pas de split, pas d'EP, le "groupe" ouvre directement sa discographie par un long-format, Foretold Monuments of Flesh, paru fin mars sur le label hambourgeois Testimony Records (Nightbearer, Sentient Horror, Escarnium, Carnal Tomb ...). Groupe entre parenthèses car Khnvm s'avère en fait le projet d'un seul homme, Obliterator, originaire du Bangladesh et vivant désormais en Allemagne. L'Asiatique s'est toutefois servi d'un batteur de session, l'Allemand Krzysztof Klingbein (qui a fait une pige live pour les Polonais de Hate), désormais membre officiel, pour l'enregistrement de son album. Sauf pour le morceau "Sic Mundus Creatus Est" sur lequel c'est James Coppolino d'Abysmal Dawn qui tape les fûts. Le Bangladais s'occupant donc de la guitare, de la basse et du chant.
Belle performance ! Je ne sais plus tout à fait comment j'en suis arrivé à m'intéresser à Khnvm, peut-être attiré par la pochette bien cool sur la distro d'Everlasting Spew Records, mais c'est typiquement le genre de trouvaille que j'affectionne. Comme vous pouvez vous en douter, le combo n'apporte rien de nouveau à une scène death metal archi-saturée. Si ce n'est une grande qualité, ce qui suffit à le démarquer. Khnvm pratique un death metal classique aux racines old-school, sombre et brutal, aux compositions homogènes directes et efficaces d'une durée plutôt courte (trois à quatre minutes). Sept morceaux composent ce Foretold Monuments of Flesh qui n'affiche donc même pas une demi-heure au compteur. D'où l'efficacité de la bête, entre autres. Et tout ceci me fait penser à mes chouchous de Dead Congregation. D'où la note élevée, quoiqu'il ne suffit pas de ressembler aux Grecs pour pondre un bon album. Il s'agit même là d'une influence à double-tranchant tant la bande d'Anastasis Valtsanis a placé la barre haut. Défi relevé pour Khnvm qui s'en sort sacrément bien.
Alors pourquoi Dead Congregation ? Pour cette osmose entre la brutalité des blast-beats répétés et l'atmosphère ténébreuse. Pour cette diversité rythmique entre blasts, thrashy, mid-tempos plus ou moins gras et séquences plombées. Pour ces tremolos sinistres et rapides qui percent le ciel chargé de soufre. Pour ces savoureux solos mélodiques. Pour le final prenant et entêtant de l'excellent "Gutted to the Bone" qui fait furieusement penser à l'interlude "Promulgation of the Fall". Pour les samples de prière sur "Kabbalah of Darkness" qui renvoient à Graves of the Archangels. Si l'influence se révèle souvent palpable, elle n'en fait cependant pas pour autant de Khnvm un clone. On ne la sent d'ailleurs surtout qu'à partir de la troisième piste "Heathen Beast" quand celle-ci accélère. Et puis on pense aussi à d'autres formations comme Ritualization, Purgatory ou Vomitory.
Peu importe de toute façon. Khnvm fait très bien les choses et c'est bien là l'essentiel. Entre la fréquence des blasts plus que satisfaisante, le riffing costaud, l'ambiance dark, le feeling mélodique sur les solos (même du sweep sur "Profaning the Ancient Rites" !), les petites dissonances discrètes utilisées intelligemment comme les harmoniques sifflées, il y a de quoi faire ! Tout n'est bien sûr pas parfait, ce qui est rarement le cas sur un premier essai. La production se fait plutôt claire et puissante mais manque tout de même de rugosité et d'agressivité niveau gratte. L'atmosphère pourrait s'engouffrer encore plus profondément dans les ténèbres. Certains riffs mid-tempos sonnent un peu trop banals malgré une qualité de riffing globale remarquable. Et le chant générique, trop étouffé dans ses différentes couches de tons superposés, ne dégage pas grand chose. Voilà les axes d'amélioration sur lesquels devra travailler l'entité. Pour un premier album néanmoins, Khnvm fait montre d'un potentiel extrêmement intéressant sur ce surprenant Foretold Monuments of Flesh qui m'a si bien conquis que je l'ai placé dans mon bilan 2019. Et dire qu'il reste encore une bonne marge de progression, ça promet pour la suite !
| Keyser 24 Janvier 2020 - 1216 lectures |
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