Si je suis la carrière de Vacivus depuis 2015 et la sortie de son EP
Rite Of Ascension, j’ai pourtant bien faillit passer à côté de ce nouvel album. Une fin d’année chargée, des chroniques en retard qui ne cessent de s’accumuler, moins de disponibilité... Bref, autant de raisons qui ont fait que j’ai tout simplement fini par oublier d’en parler. Pourtant, les rappels n’ont pas manqué que ce soit sur le forum où ailleurs mais il a fallu que je sois récemment frappé d’un flash pour que je m’y attelle enfin. Ne souhaitant pas faire l’impasse sur ce qui s’apparente comme la sortie la plus aboutie des Anglais, me voilà donc aujourd'hui à tenter de rattraper le temps perdu avec une bafouille enthousiaste qui, je l’espère, en mettra quelques-uns sur le bon chemin.
Intitulé
Annihilism, ce troisième album paru fin octobre sur Profound Lore Records laisse entrevoir un groupe toujours aussi soudé puisqu'il n’y a pas eu de mouvement chez Vacivus depuis 2014 et l’arrivée du chanteur Nick Craggs. En ce qui concerne la production, les Anglais ont une nouvelle fois fait appel à l’expertise de Greg Chandler du groupe Esoteric (avec un mastering signé une fois de plus Dan Lowndes). Et comme on pouvait s’y attendre, le résultat est particulièrement soigné sans pour autant paraître aseptisé, à la fois puissant et massif mais avec ce qu’il faut d’aspérités pour y apporter un semblant de caractère et d’authenticité. Enfin en ce qui concerne l'artwork, le groupe a sollicité le Serbe Stefan Todorović aka Khaos Diktator Design (Devourment, Nordjevel, Of Feather And Bone, Oraculum…) pour une œuvre au rendu plutôt sombre mais néanmoins fort réussie.
A l’image de ce line-up qui n’a donc pas bougé, la musique de Vacivus demeure elle-aussi immuable. Le groupe poursuit ainsi son chemin entamé il y a déjà plusieurs années sans chercher à en modifier un tant soit peu sa trajectoire. Évoluant dans le registre d’un Death Metal caverneux largement influencé par Incantation et finalement très proche de celui de leurs compatriotes de Cruciamentum (on pourrait également citer Dead Congregation si ces quelques noms n’ont pas déjà réussi à titiller votre curiosité), Vacivus n’entend donc pas bouleverser l’ordre établi et encore moins ce genre qu’est le Death Metal mais seulement apporter sa modeste pierre à l’édifice sans se poser davantage de question. Un choix qui me convient évidemment très bien d’autant que comme je le disais,
Annihilism est probablement l’album le plus réussi des Anglais.
Comment s’y prendre pour sortir un disque plus réussi que son prédécesseur lorsque l’on décide de ne rien changer de sa formule ? Et bien en travaillant tout simplement la qualité et la profondeur de ses riffs, en y apportant quelques touches mélodiques particulièrement bien senties, en s’assurant d’un certain équilibre rythmique permettant notamment d’offrir à l’auditeur quelques moments de répit entre ces salves de coups qui n’en finissent pas de pleuvoir, en choisissant de ne pas frapper inutilement dans le vide grâce à la mise en place d’atmosphères sombres et infernales particulièrement saisissantes et immersives... Bref, grâce à un ensemble de détails que Vacivus a choisi de prendre en compte sur ce
Annihilism extrêmement réussi.
Si les riffs sombres et fuligineux propres au genre ne manquent pas (notamment ceux à base de tremolo picking), on saura également apprécier le soin apporté à tous ces leads démoniaques très proches justement de ceux que l’on peut retrouver chez Dead Congregation ("Terminus" à 0:23, "Shards" à 0:22, "Annihilism" à 0:40, "Ecdysis" à 2:03 ou 6:16) ainsi qu’à ces quelques solos mélodiques ("Of Ruinous Essence" à 3:06 et 5:49, "Shards" à 1:14 et 3:21, "In Fine Dierum" à 4:28, "Annihilism" à 2:34 et 4:13) amenés intelligemment et avec pour seule mission de nourrir ces atmosphères inquiétantes évoquant le vide, l’obscurité et la mort ou bien encore ces quelques notes dissonantes dispersées ici et là qui amènent à leur manière une dimension un poil plus contemporaine au Death Metal des Anglais.
L’autre force de Vacivus réside assurément dans sa capacité à cavaler mais également à changer de cadence au gré de ses envies. Mené bon train,
Annihilism est loin d’être un album monotone. Car même si on est encore loin du chaos qui se dégage d’albums plus frénétiques, les charges particulièrement appuyées et variées que livre le groupe sont, croyez-moi, bien loin de passer inaperçues (passé cette introduction qu’est "Post Templum", le titre "Of Ruinous Essence" fait rapidement son effet). Impossible effectivement de ne pas se faire bousculer avec le sourire aux lèvres par les coups de boutoirs insistants et soutenus que sieur Ian Finley se plaît à asséner avec force et conviction tout au long de l’album. De même, impossible de ne pas courber l’échine et lever le poing en signe d’allégeance lorsque Vacivus choisi de ralentir le tempo au profit de séquences sinistres et menaçantes comme par exemple "In Fine Dierum" à 2:15 ou bien encore "Ecdysis" et sa deuxième partie en forme de conclusion plus modérée.
Vous l’aurez compris, ce nouvel album de Vacivus, s’il n’a pas eu ici sur Thrashocore les honneurs qu’il mérite lors de sa sortie, n’est pourtant pas sans m’avoir fait de l’effet. Certes, il a un peu fallu me forcer parce que je l’avais tout simplement oublié mais une fois plongé dans ces trente-huit minutes, il n’a pas fallu grand-chose pour que j’y remette les pieds encore et encore. Alors non, c'est vrai, les Anglais sont loin de figurer sur la liste des groupes les plus innovants de l’année (enfin de 2019) mais si vous cherchez un album de Death Metal sombre particulièrement solide et efficace et qui ne souffre pas de le concurrence,
Annihilism devrait être en mesure de cocher toutes vos cases. Un album qui aurait aisément pu trouver sa place dans mon bilan de fin d’année si j’avais fait les choses dans les temps.
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