Meth Leppard - Woke
Chronique
Meth Leppard Woke
N'en déplaise aux puristes, Internet, c'est quand même sacrément pratique. N'être qu'à quelques clics de la découverte de nouvelles formations, de nouveaux disques à se mettre sous la dent... Il y a de quoi en devenir boulimique ! Surtout, l'outil aura rendu accessible à n'importe quel péquin équipé d'un routeur, des scènes improbables : honnêtement, sans internet à la maison, je suis convaincu que peu de monde auraient entendu parler du groupe qui nous intéresse aujourd'hui - et ç'aurait été un sacré beau gâchis.
Parce que de son nom jusqu'à l'exécution de son programme, Meth Leppard concentre tout ce qu'on aime dans le Grindcore. Un savant mélange d'huile moteur, de nitroglycérine, un peu de sueur, et juste ce qu'il faut de stupidité délicieusement bovine pour rendre la mixture addictive. Prendre un hit de "Woke", c'est signer pour le saigner en boucle. Purement, et simplement. Quel peut bien être le secret de ces Aussies, qui semblent avoir trouvé la formule magique du Grindcore qui fait mouche ?
Est-ce que c'est cette production soignée, imposante, que-dis-je ! Impeccable, signée par Ben Jones (responsable notamment des derniers assauts de Chiens, Failure et Gag Reflex) ? Possible, mais une coquille lustrée ne fait pas forcément un bon disque. Dans ce cas, peut-être faut-il chercher du côté des compositions ? Qui se résument, sans surprise, mais avec beaucoup de plaisir, à de courtes explosions, solidement articulées sur une base guitare/batterie qui ne faiblit à aucun instant. Possible, possible, d'autant que Meth Leppard se paye le luxe d'avoir un chant que je n'avais jamais entendu auparavant, sorte de grognements rauques d'homo erectus qui se serait levé du pied gauche, et accentuent cette sensation "brut de forge" que j'ai de plus en plus tendance à rechercher dans le style.
Oui, pour être terre-à-terre, "Woke" est l'exemple même du disque de Grindcore réussi. Il est bourru, sans considération pour son auditeur, qu'il plaque au sol avec la délicatesse d'un deuxième ligne. Meth Leppard sait doser ses effets pour accoucher d'une galette abrasive, brève explosion de violence qu'on ramasse en pleine poire, avec une joie que l'on ne cherche même pas à dissimuler. Il représente à merveille le plaisir coupable, bête et méchant (qui s'incarne à la perfection dans le chant de Cheese), du disque sur lequel on va boxer je-ne-sais-quel adversaire imaginaire. Seize uppercuts, dont une reprise des Melvins, qui sauront, j'en suis sûr, régaler les plus fins gourmets d'entre vous. Qu'est ce que vous attendez, au juste ?
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