C’est chose entendue : Fistula aime Grief. Mais, malgré cela, je n’aimais pas trop Fistula ces derniers temps, trouvant son hyperactivité extrêmement plate en 2016 avec le double-échec
Longing for Infection et
The Shape of Doom to Cumm))).
Alors, quand j’ai appris que la bande revenait quatre ans plus tard par la petite porte (via le récent label Behind the Mountain, moins réputé que l’habituel Patac Records mais responsable de quelques rééditions importantes pour Buzzoven ou encore Soilent Green) avec trente minutes de musique, la tentation fut grande de simplement changer de trottoir, dégoûté par ces clodos autrefois brillants et désormais repoussants. Que peut apporter un énième album de Fistula, à l’heure où des groupes plus récents (comme
Resent et
Slave Hands, pour ne citer qu’eux) ou d’anciennes gloires revenues aux affaires (
Come To Grief) honorent avec plus de talent ce sludge aussi traditionnel que confidentiel ?
Réponse : rien, à part une envie de défoncer purement et simplement en offrant ce que le style peut avoir de plus punk et bêtement jouissif ! Clairement, je n’attendais pas de
The Process of Opting Out une aussi belle preuve que Fistula était encore capable de tout détruire sur son passage, la négativité au cœur, les doigts brûlants à chaque riff. Renouant avec le sludge joué à fond de cale de
Northern Agression ou encore
Vermin Prolificus, les Ricains alternent entre moments de lourdeur intenses et compacts (« Evilspeak » ; « Gods Of Rock ») et coups de grisou dans les égouts, cherchant la moindre occasion d’envoyer tout valser. Un vrai délice de salopard, où le jeu de pousse-pousse prend des allures de death metal en pleine remontée d’acides par instants, cf. les convulsions parcourant l’album.
Revenant à ce qu’il savait faire de mieux ces dernières années, à savoir offrir un sludge aussi inutile que satisfaisant – hé, le génial
Idiopathic est bien loin... –, Fistula redonne un peu confiance en lui, particulièrement lors de ce tube d’écroulé qu’est « Finkbinder », titre tellement fiévreux et destructeur qu’il fait passer dans l’ombre les autres compositions de l’ensemble. Pourtant, malgré cette joie de retrouver les Ricains au top de leur forme, on ne peut que constater que l’on a déjà cet album en plusieurs exemplaires. Régressif, avilissant, jubilatoire par flashs,
The Process of Opting Out n’en reste pas moins un album que seuls les amateurs de la formation, en état de manque après des derniers essais foirés, iront chercher la bave aux lèvres. Surtout que l’on sent quelques signes de fatigue en fin de parcours, ces vieux de la vieille tenant mal la longueur lors des plus passe-partout « Whore Cancer » et « Malignatorium ». Mais qu’on ne s’y trompe pas : ce retour, aussi peu attirant soit-il, est bien une agréable petite surprise !
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