C'est chose entendue : Fistula aime Grief.
Mais, c'est chose moins entendue : Fistula s'aime aujourd'hui surtout lui-même, au point de nous ressortir la même recette depuis
Northern Agression et son sludge / punk basique.
Vous avez le sentiment d'avoir déjà lu cela dans une chronique précédente ? C'est normal. Je ne vois pas pourquoi je changerais mon introduction alors que les Ricains ont visiblement abandonné toute notion de créativité. Ce manque d'idée nouvelle handicapait cruellement
Longing for Infection et c'est la même chose pour
The Shape of Doom to Cumm))). Au-delà d'une durée courte (vingt-cinq minutes qui parviennent quand même à ennuyer, un record ?) et une production un poil plus metal, rien à dire de particulier sur les virages que prend ici Fistula, connus de longue.
Ce qui était une déception sur
Longing for Infection devient donc franchement embarrassant sur
The Shape of Doom to Cumm))). Qu'est-il arrivé à cette joyeuse horreur aussi débile que hors-du-temps qu'était Fistula ? Misant tout sur l'attitude, elle ne semble vouloir s'adresser qu'aux amateurs de sludge « pour lui-même », comme un groupe de death old school rétrograde n'apportant rien de neuf au genre, pas même un soupçon de personnalité (chose qu'avait pourtant la fistule, regardez vos étagères et souvenez-vous). On a donc ici du morceau qui va vite pour montrer qu'on est punk, du morceau qui va moins vite pour montrer qu'on aime Grief, des élans un peu metal mais foirés pour montrer qu'on est un peu extrême mais punk avant tout et du riff qui, malgré des vitesses qui vont vite ou moins vite, ne donne jamais à s'extasier car on est des bonhommes pour qui l'émotion se conjugue au féminin, espèce de tapette ! Pas pour eux ces trucs, la rage, la passion, la saleté même (le son grésille comme le reste : en surface, sans atteindre le crade croquant que j'aime dans le sludge). Et tant pis si tu t'emmerdes, c'est que tu n'es pas un des leurs.
Un album qui plaira sans doute aux fans de Marsault donc, ceux s'imaginant qu'être vulgaire et con est être subversif, où Fistula fait des chansons sur « les gars durs », ces enculés qui vapotent, les boucs, les bordels, et à quel point la bande à Corey Bing est trop négative à se moquer d'un disque apprécié de Refused. Un album tellement fier de ne servir à rien que je ne vois pas pourquoi je m'en servirais. Sinon, la pochette est de Eric C. Harrison et donne l'impression d'être un détail oubliable d'une œuvre plus grande. Ce qui va très bien à
The Shape of Doom to Cumm))), dont le seul mérite est de donner envie d'écouter l'époque où Fistula se situait plus haut qu'ici.
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