Chauffé à blanc par le succès retentissant de l’excellent
The Plague That Makes Your Booty Move... It's The Infectious Grooves paru moins d’un an et demi auparavant, Mike Muir et Robert Trujillo choisiront de rempiler dès 1993 avec ce qui est officiellement considéré comme le deuxième album d’Infections Grooves. Sauf qu’à y regarder de plus près, on se rend compte quand même assez rapidement qu’il s’agit là d’un doux méli-mélo de titres inédits (tirés qui plus est de différentes sessions d’enregistrements), de reprises, de captations live, de démos, de face-b jusque-là volontairement mises de côtés et d’intermèdes Sarsipussiens où, pour notre plus grand plaisir (ou peut-être votre plus grand agacement), on va pouvoir retrouver les frasques toujours aussi magiques de l’improbable Aladdin Sarsippius Sulemenagic Jackson The Third.
Intitulé
Sarsippius' Ark (Limited Edition), ce deuxième album nous est offert par un line-up quelque peu allégé puisque Stephen Perkins (batterie), Dave Kushner (guitare), Rocky George (guitare) et Dave Dunn (synthétiseur) ne sont désormais plus de la partie (enfin sauf sur les titres les plus anciens déjà entendus ailleurs). Pour assurer les nouvelles parties de batterie, le groupe a donc fait appel à un certain Josh Freese qui à l’époque n’avait pas encore fondé A Perfect Circle et était surtout connu pour sa participation au sein du groupe de Punk Rock californien The Vandals. Sans surprise, tout cela est sorti chez Epic Records avec pour l’occasion un artwork toujours aussi sympathique plaçant cette fois-ci nos batraciens préférés dans l’immensité de l’espace.
Le contenu de ce deuxième album étant des plus disparates, je vais donc procéder à une description non pas titre par titre (l’exercice est assez pénible) mais plutôt par catégorie en commençant par les quelques morceaux inédits proposés ici par Infectious Grooves c’est à dire ceux qui normalement devraient avoir ici le plus d’intérêt. Il s’agit de "Turtle Wax (Funkaholics Anonymous)", "Don't Stop, Spread The Jam!", "Three Headed Mind Pollution" et "These Freaks Are Here To Party". Si les ingrédients restent naturellement les mêmes que ceux utilisés sur
The Plague That Makes Your Booty Move... It's The Infectious Grooves, on remarque néanmoins que leurs dosages n’est malheureusement pas tout à fait identiques. S’il y a bien du groove dans ces quelques titres (les forts sympathiques et très vite addictifs "Turtle Wax (Funkaholics Anonymous)" et "These Freaks Are Here To Party"), celui-ci en oublie parfois son côté infectieux quitte à tomber malheureusement un petit peu à plat ("Don't Stop, Spread The Jam!", "Three Headed Mind Pollution"). Ce groove timoré n’est pas le seul petit problème constaté puisque comme l’atteste là encore "Don't Stop, Spread The Jam!" et "Three Headed Mind Pollution", ces deux morceaux manquent également tous les deux de nuances et d’attaque (malgré des lignes de chants particulièrement variées et fun ainsi que quelques solos) pour un résultat finalement un peu trop linéaire pour pouvoir espérer convaincre. Alors ce n’est pas non plus la débandade mais après un premier album aussi redoutable, difficile de se montrer aussi enthousiaste ici…
Heureusement, il n’y a pas que ces quelques inédits à savourer tout au long de ces cinquante-six minutes. Infectious Grooves nous réserve en effet deux belles petites surprises avec deux reprises savamment interprétées. La première de Led Zeppelin avec le titre "Immigrant Song" relativement fidèle à la version originale en dépit de quelques petites touches funky dispensées ici et là. La seconde de David Bowie avec le titre "Fame" non pas métamorphosé mais délicieusement remis au goût du jour avec un son très Metal, des guitares passées à travers plein d’effets (wah-wah et compagnie) et ce groove absolument délicieux et encore plus fiévreux que sur la version originale. Si le travail de monsieur Bowie restera à jamais intouchable, impossible de ne pas tomber sous le charme de cette reprise d’Infectious Grooves qui offre ici une relecture qu’à titre personnelle je trouve d’ailleurs meilleure que la version originale (pas taper s’il vous plaît). Bref, un titre qui justifierait à lui-seul l’achat de cet album.
Passé ces quelques inédits et autres reprises,
Sarsippius' Ark (Limited Edition) est également composé de deux titres live. "Infectious Grooves" enregistré vraisemblablement à Philadelphie (si l’on en croit en tout cas les dires d’Aladdin Sarsippius Sulemenagic Jackson The Third sur le titre précédent) et "Do The Sinister" enregistré cette fois-ci au The Universal Amphitheatre devenu depuis le Gibson Amphitheatre. Assez peu sensible à l’exercice (à quelques exceptions près), je reste relativement de marbre face à ces versions un poil moins percutantes et plus approximatives que celles offertes sur album. Qui plus est, le public est quasiment inaudible dans les deux cas rendant ainsi caduque cette sensation "live" sensée s’en dégager... Bref, sympa, sans plus.
Passons ensuite à "Slo-Motion Slam" et "Savor Da Flavor" tous les deux issus des sessions d’enregistrement de l’album
The Plague That Makes Your Booty Move... It's The Infectious Grooves. S’ils s’avèrent forts sympathiques et même plus groovy que "Don't Stop, Spread The Jam!" et "Three Headed Mind Pollution" on peut néanmoins comprendre aisément la décision de les laisser jusque-là de côté dans la mesure où ces deux morceaux ne se démarquent pas spécialement des quelques titres les moins percutants de l’album précédent. L’ensemble reste très bien fait avec ce groove, ce fun, ces guitares wah-wah et cet esprit californien mais là encore il manque selon moi un petit quelque chose pour vraiment faire la différence et convaincre comme le groupe a réussi à le faire précédemment.
Outre ces nombreux intermèdes qui prêteront une fois encore à sourire (le début de "A Legend In His Own Mind (Ladies Love ‘Sip)" qui est sûrement mon moment "Sarsippius" préféré de l’album), reste le titre "Infectious Grooves" proposé dans une versions démo datant de 1989. Si l’essentiel de la version finale se trouve ici présent, on remarque quand même que le rythme n’est pas tout à fait le même puisqu’il est ici plutôt à la baisse (ce qui lui sied moins) et que ces guitares sonnent également beaucoup Metal rendant ainsi cette version bien moins incisive et dynamique même si elle conserve ce groove indécent et particulièrement irrésistible. De même, le synthétiseur relativement discret sur la version finale se montre ici beaucoup plus présent. Sans être nécessairement gênant, il revêt un caractère un peu plus désuet. Du coup, si on lui préférera la version proposée sur album, il est cool de voir l’évolution (discrète) de ce titre qui reste assurément l’un des meilleurs du premier album.
Album bâtard de part son contenu divers et varié,
Sarsippius' Ark (Limited Edition) s’impose forcément comme une légère déception après l’excellent
The Plague That Makes Your Booty Move... It's The Infectious Grooves. Entre les titres live à l’intérêt plutôt limité, ces versions démos forcément moins abouties et ces nouveaux morceaux tout simplement un poil moins percutants, difficile de se montrer aussi enthousiastes qu’avec son prédécesseur. Heureusement, parmi les inédits ont trouve quelques titres forts sympathiques ainsi que deux excellentes reprises et notamment celle de David Bowie qui me cueille à chaque fois. Enfin bon, même si la déception prime et qu’il n’est pas le premier album sur lequel on se penche lorsque l’on pense à Infectious Grooves,
Sarsippius' Ark (Limited Edition) reste un disque fun, léger et funky qui s’écoute malgré ses défauts avec beaucoup de plaisir.
Par Keyser
Par Lestat
Par Lestat
Par Sosthène
Par Sosthène
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par AxGxB
Par Deathrash
Par Sikoo
Par Jean-Clint
Par Troll Traya
Par alexwilson
Par Sosthène