The Great Old Ones au LADLO Fest - 10th Year Anniversary
Interview
The Great Old Ones au LADLO Fest - 10th Year Anniversary Entretien avec Benjamin Guerry (guitares, chant) (2018)
Andi: Salut à toi ! Ce soir, tu vas jouer avec le groupe dans le cadre des dix ans de votre label. Qu'est-ce que tu attends de cette date, qui, je pense, doit être importante ?
Benjamin: Alors, pour préciser, c'est les dix ans de notre ancien label. Ca donne un truc particulier, puisqu'on n'est plus chez Les Acteurs de l'Ombre, maintenant on est chez Season of Mist. Du coup, ça donne une valeur encore plus particulière au concert. Même si on avait encore été chez Les Acteurs de l'Ombre forcément ça aurait été quelque chose de particulier. Mais là, c'est une manière de participer à un événement important pour eux - et pour nous aussi, même si on fait plus partie de leur catalogue. Malgré tout, on fait encore partie de la famille des Acteurs de l'Ombre, du moins j'en ai l'impression, puisque y a encore beaucoup de gens qui nous rattachent à eux. Tu vois, ton lapsus est révélateur justement et il n'y a pas de souci hein ! Mais c'est juste très révélateur en fait puisque... c'est quand même le label qui nous a lancé et je pense même qu'il y a une espèce de relation entre nous deux étant donné qu'on fait partie - parce que je considère pas du tout qu'on est les seuls - des groupes qui ont aussi lancés le label. Quand je dis lancer, c'est prendre un élan un peu plus important puisqu'on n'a pas été le premier groupe dont Les Acteurs de l'Ombre ont sorti un disque. Mais j'ai l'impression en tout cas - et j'espère, à raison - que c'est à partir de notre signature et de la sortie d'"Al Azif" et de juste après, du premier album de Regarde les Hommes Tomber, que le label a pris une envolée assez importante. Donc c'est pour ça que c'est quelque chose d'important pour nous et qu'on attend de faire un super bon concert, de passer un très bon moment et c'est aussi une façon de remercier le label pour tout ce qu'ils ont fait pour nous. Et je pense aussi qu'en nous invitant ils nous remercient d'avoir été présent à cet instant T. Je pense que tout le monde y a gagné, dans l'histoire.
A: Quel est le chemin parcouru depuis la sortie d'EOD ? Quels ont été les retours, et quels ont été les conclusions que le groupe en a tirées ?
B: J'ai l'impression que ç'a été une évolution assez normale, pour être tout à fait honnête. L'album lui-même est l'évolution normale du groupe mais c'est pas quelque chose qui nous a permi de devenir des stars d'un coup, si tu veux. Ca arrive avec certains groupes, qui sortent un album et hop là ! C'est parti, d'un coup ils sont sur le haut du podium. Nous ça n'a pas forcément été le cas, je pense que le groupe a avancé, ça c'est évident. On a plus de fans, plus de gens nous ont écouté... C'est une évolution normale. La sortie chez Season of Mist nous a permi d'avoir une exposition un petit peu plus importante, particulièrement aux Etats-Unis, où l'album est aussi sorti là-bas. Donc du coup il y a eu des ventes là-bas, des gens qui nous ont connus là-bas... Après sur l'Europe c'est très difficile de dire si il y a une différence, en fait, parce que comme le groupe a évolué normalement, si le groupe avait explosé je t'aurais dit oui, je pense que le fait de changer de label ça en aurait été la cause, mais comme ça a évolué assez normalement c'est très difficile d'expliquer cette évolution. J'en sais rien. En tout cas, on a quand même senti que ça continuait à avancer et qu'on avait des propositions, qu'on commençait à travailler avec des gens. On a un tourneur français et un tourneur européen, il se passe des choses, on fait une tournée en tête d'affiche avec Auðn en Novembre, donc ça avance. Ca avance, et puis l'album a aussi beaucoup plu. Tu as toujours des personnes pas très attachées aux découvertes donc ils préfèrent les deux premiers albums mais ça, ça me paraît tout à fait normal, mais le côté plus direct, plus sombre, plus violent d'EOD a permi d'accrocher beaucoup plus de monde.
A: D'où t'es venu cette passion pour Lovecraft? Quelles sont les nouvelles qui t'ont marquées ?
B: C'est une question qui revient souvent donc la réponse ne va pas vraiment changer de d'habitude, mais moi j'ai découvert ça par un ami quand j'étais ado, comme pas mal de monde, grâce au jeu de rôle « L'Appel de Cthulhu » et j'y ai passé de super moments. Quand j'ai commencé les premiers scénarios, j'ai eu besoin d'approfondir un petit peu plus l'univers et ça m'a plu, y a quelque chose qui m'emmenait vraiment, le fait que ça soit ancré dans la réalité mais avec quelque chose d'occulte... ça me touchait énormément. Donc j'ai eu besoin de chercher d'où ça venait et j'ai commencé à lire des nouvelles de Lovecraft. Et alors j'ai commencé à tout lire, à tout décortiquer, et je suis devenu très très vite fan et ça m'a jamais quitté depuis. C'est toujours resté. Après, au niveau des nouvelles en particulier... C'est hyper difficile comme question, j'arrive jamais à donner des nouvelles précises... Je peux t'en donner quelques unes mais pas une ou deux. Je pense être un connaisseur de Lovecraft sans en être un expert et je le dis très ouvertement, il y a des gens bien meilleurs que moi sur le sujet. Forcément, je ne pourrais pas me permettre de baser toutes les paroles que j'ai écrites pour TGO si je ne connaissais rien de l'auteur. J'ai bossé, j'ai étudié le truc mais j'ai des goûts assez lambdas, on va dire, en matière de Lovecraft. Moi mes nouvelles préférées ça va être l'Appel de Cthulu tout simplement, ça va être La couleur tombée du ciel, Je suis d'ailleurs, Le cauchemar d'Innsmouth... Après, j'ai redécouvert quelques textes récemment, qui sont pas inconnus, comme par exemple Azathoth, qui est un texte très court et à priori inachevé et qui était plutôt un préquel pour une nouvelle plus longue et que j'ai trouvé magnifique. J'ai redécouvert une passion pour le côté plus poétique de Lovecraft, que l'on retrouve dans ses proses et dans les "Fungi de Yuggoth". Après de l'autre côté, même dans ses nouvelles et ses écrits courts on retrouve ce côté poétique et j'aime bien ça.
A: Comment interprètes-tu la vision de la musique par Lovecraft et est-ce que ça t'influences sur la façon de composer ?
B: Alors, la vision de la musique par Lovecraft dans ses nouvelles, elle est assez difficile à expliquer en sachant déjà qu'elle a pas une importante gigantesque. A part dans certaines nouvelles, dont principalement La musique d'Erich Zahn où vraiment la musique y est un élément primordial. Sinon, de l'autre côté, la musique n'a pas une place gigantesque. On retrouve rarement un descriptif très précis de musique – à part dans cette nouvelle-là. Il y a beaucoup de musiciens, dont nous, qui essaient de mettre en musique les écrits de Lovecraft. Mais je suis pas du tout sûr que lui, s'il avait été vivant aujourd'hui, aurait aimé ce qu'on fait ! En plus, on parle de quelqu'un qui a vécu il y a pas mal d'années, donc si on lui faisait écouter du metal aujourd'hui, qui est un peu traditionaliste, je pense que ça lui aurait semblé un petit peu bizarre. Mais en tout cas, la musique en elle-même... difficile à dire dans ses écrits. Dans La musique d'Erich Zahn, elle a une importance puisque le personnage du vieil homme, qui utilise sa viole, repousse d'un côté et attire d'un autre, on sait pas trop. Mais en tout cas, il y a quelque chose de très occulte là-dedans mais c'est un élément de son récit. C'est pas l'élément principal, donc la musique sert à donner une ambiance un peu plus terrifiante dans ses écrits quand il la décrit mais vu que c'est assez rare c'est difficile à expliquer. Après, de l'autre côté, quand j'écris les morceaux et les textes... oui forcément ses écrits ont une importance primordiale puisque tout est basé là-dessus. C'est évident en fait, il y a un univers. Par contre, c'est ma – et de manière plus générale notre – vision des choses vis à vis de Lovecraft et de la mise en musique. C'est quelque chose de très personnel. On ne prétend absolument pas détenir la « musique infuse » - pour mettre ça en parallèle avec la science infuse – sur « comment doit sonner une mise en musique des écrits de Lovecraft ». Tout le monde a fait des choses très différentes, souvent c'était très intéressant, mais c'est un peu la perception de chacun de l'artiste.
A: La façon dont vous composez s'inspire directement de votre vision de l'auteur, donc c'est en aucun cas un habillage. Vous ne composez pas de la musique et ensuite vous vous dites « faut que je parle de littérature donc on va parler de Lovecraft ». C'est l'inverse du coup.
C'est l'inverse, ou plus précisément... les deux sont liés. Quand j'écris les morceaux, Lovecraft est toujours derrière. Je sais à peu près de quoi ça va parler, généralement. Après ça dépend des morceaux. Sur Tekeli-li, quand c'était vraiment l'adaptation des Montagnes Hallucinées, quand j'ai avancé dans l'écriture, je savais que tel morceau allait représenter tel moment. Après, quand c'est des morceaux un peu plus séparés, ça vient à la moitié du morceau. Il y a une ambiance qui se pose et ça me fait penser à telle nouvelle de Lovecraft. Mais en tout cas, non c'est pas séparé du tout, c'est très imbriqué. Mais il n'y en a pas forcément un qui prend le pas sur l'autre. J'ai toujours considéré qu'on fait de la musique. C'est ce qui doit rester primordial. Si je fais quelque chose juste pour me baser sur les écrits de Lovecraft en me disant « Faut que ça soit ça » et que c'est complètement indigeste et qu'au final je considère pas ça comme étant de la bonne musique... je pense pas que ça soit la bonne idée. Non, le but c'est d'essayer de faire la musique qui nous plaise tout en étant dans l'univers de Lovecraft. Donc les deux vont ensemble.
A: Est-ce que vous avez un processus de composition particulier vis à vis du groupe, comment est-ce que vous vous organisez?
Quand j'ai fondé le groupe en 2009, j'ai commencé à écrire tous les instruments seul. Et j'ai plus ou moins continué comme ça.Il y a eu des exceptions, particulièrement sur les deux premiers albums, où il y a eu deux morceaux qui ont été particulièrement écrits en commun par une personne et j'ai réarrangé derrière. Sur EOD j'ai tout écrit, sur le prochain album j'aurai tout écrit, ça ne veut pas dire que ça sera ça tout le temps mais aujourd'hui c'est notre manière de fonctionner. Moi je préfère ça puisque ç'a toujours été mon projet. Donc j'aime bien composer les instruments, composer une base de batterie, faire à peu près tout quoi. Et après, une fois que j'ai composé les morceaux, j'envoie le rendu à tout le monde et là ils le bosse chez eux et on répète, on crée... ça redevient une musique de groupe à ce moment-là. Mais au début, et c'est en toute humilité, c'est vraiment une écriture personnelle, que ce soit au niveau des textes – bon ça je sais que ça bouge pas beaucoup, même avec le groupe – mais au niveau de la musique il y a des choses qui peuvent changer parce qu'on se donne des idées, parfois je leur envoie un morceau, je leur demande leur avis et ils me disent « ouais c'est cool mais il manque un petit quelque chose ». Mais à la base c'est toujours moi qui écrit seul et j'ai fait ça depuis les débuts du groupe.
A: Avez vous des plans d'avenir particuliers ? Vous voyez-vous parler de Lovecraft tout au long de votre carrière ?
B: Honnêtement.. bon déjà, « carrière » c'est un grand mot mais j'espère qu'on pourra l'appeler ainsi! J'aime beaucoup ce mot, c'est juste qu'aujourd'hui ça me paraît un peu une montagne !
A: Trois albums c'est déjà pas mal !
B: Ouais, c'est déjà pas mal ! Mais pour moi une carrière... J'ai 36 balais, j'aimerais bien qu'à 50-55 ans je sois encore en train de faire des concerts ! Dans ce cas on pourra vraiment parler de carrière. Mais en tout cas, là dessus, comme la logique de carrière, c'est difficile de te dire si on va toujours parler de Lovecraft. Dans tous les cas, je pense qu'il y aura toujours quelque chose qui en tournera autour. Dans les prochains albums, je peux assurer à 99% que ce sera du Lovecraft. C'est ça qui me pousse à écrire, c'est la musique que j'aime écrire et c'est les textes que j'aime écrire. Après, un jour, est-ce qu'on aura pas envie d'aller explorer un petit peu autre chose, mais ça sera jamais quelque chose de radicalement différent du jour au lendemain. Peut être qu'on ira explorer de la littérature qui a influencé ou que Lovecraft a influencé mais ça tournera toujours autour de ça, c'est et ça restera l'essence du groupe.
A: Je vais prendre un exemple qui m'a marqué : une chaine Youtube qui publie environ trois ou quatre albums de black atmo par jour contre une certaine somme d'argent. Est-ce que tu penses que ce style pourrait être considéré comme le plus « mainstream de l'underground » on va dire, étant donné le foisonnement de groupes de ce genre qui pullulent dans la scène ?
B: Je sais pas. C'est pas piqué comme question ! D'un côté, je te dirais que le terme mainstream sur du black c'est compliqué, ça existe pas vraiment mais je vois ce que tu veux dire, c'est à dire le côté un peu plus populaire du moment dans le metal et dans le metal extrême et underground. Le black metal ça fait quelques années que c'est un petit peu à la « mode » - c'est un peu rude d'utiliser ce terme là mais c'est vrai. Je pense qu'il y a beaucoup de gens aujourd'hui qui écoutent du black alors que ça leur serait passé au-dessus de la tête il y a quelques années. Mais tant pis ! Enfin tant pis, tant mieux j'en sais rien, mais en tout cas, le black atmo... déjà, un truc. Pour moi le black metal ç'a toujours été atmosphérique. Mais après je vois ce que tu veux dire quand tu parles de black atmo, aujourd'hui on y met vraiment une scène autour de ça, mais le black ç'a toujours été une histoire d'atmosphère. Donc déjà dire du « black atmo »... du black qui a pas d'atmosphère... pour moi ça n'a aucun intérêt. Même dans un « Panzer Division Marduk » il y a une atmosphère. Alors après c'est pas au sens black atmo tel qu'on l'entend, on est très loin de Wolves in the Throne Room mais il y a toujours une atmosphère. Et donc pour moi le black c'est forcément atmosphérique. Donc, je vois ce que tu veux dire quand tu parles de black atmo. Après, c'est peut-être aussi parce que c'est plus accessible ! Je sais pas et je pense aussi, peut être à tort, que le public aujourd'hui essaie de rechercher un petit peu de profondeur dans un style comme ça. Je dis pas que il n'y en avait pas avant, je t'ai dit je considère que le black de base c'est atmosphérique, donc déjà avec beaucoup de profondeur, et là j'ai peut-être l'impression que les gens se tournent vers quelque chose qui en a un peu plus encore, qui va chercher des choses un peu plus profondes chez eux, mais la nouvelle scène est aussi un petit peu plus accessible, et puis... faut pas se leurrer, avec Internet, Youtube comme tu dis, c'est beaucoup plus facile d'accès. A l'époque ça restait underground mais limite un peu caché, aujourd'hui c'est aux yeux de tous. Les vieux de la vieille te diraient que c'est ça qui les emmerdent, mais... je sais pas si c'est mainstream mais disons que ceux qui voulaient garder leurs projets secret ne peuvent plus maintenant à cause d'Internet. Ils ne peuvent plus. Donc de l'autre côté, c'est peut-être une musique qui touche les gens, ils ressentent plus de trucs que quand ils écoutent un truc bourrin de base. Quand j'écoutais les vieux albums de black metal, quand j'ai découvert ça, ce qui me plaisait c'est qu'il y avait une atmosphère et que ça me faisait ressentir des choses. Et aujourd'hui même si j'ai l'impression que la musique est un petit peu différente et qu'elle ne peut pas se comparer aux premiers groupes de black metal, ou même à la deuxième vague avec les Mayhem et tout ça, il y a une atmosphère, il y a quelque chose qui se passe, ça touche les gens et c'est pour ça que je pense que c'est mainstream – même si ça l'est pas véritablement. C'est populaire en ce moment, on va dire, parce qu'on a une musique un peu profonde - ça dépend des groupes - et qui fait ressentir des émotions et qui est en plus maintenant facile d'accès.
A: TGOO a fait le Hellfest. Est-ce qu'une pareille date vous a ouvert de plus grandes possibilités ? Est-ce qu'il y a des endroits où vous aimeriez tourner de manière générale ?
B: C'est toujours un plaisir de jouer au Hellfest. La date en elle même est super, là c'était la troisème fois et chaque fois on avance un peu plus dans le temps. Au début c'était en ouverture, ensuite on a joué un peu plus tard, la troisième fois un peu plus encore... on va espérer que dans vingt ans on joue à 20h (rires) mais en tout cas c'était vraiment super. Sur le CV ça fait forcément quelque chose. Forcément, ça éveille l'intérêt des personnes qui auraient pas forcément pensé à nous, soit pour nous faire participer à un gros festival, soit pour nous inviter en tête d'affiche sur les plus petits festivals, forcément ça fait ça. Après, ce n'est pas ça qui fait exploser le groupe, il ne faut pas se leurrer. C'est génial à vivre, c'est très bon pour le CV et c'est agréable parce que tu joues devant énormément de personnes et donc forcément ça fait beaucoup de bien. Après, est-ce que ça ouvre des portes... oui, certainement, mais je ne peux pas dire que c'est ça qui va faire que, du jour au lendemain, on va faire des énormes tournées partout. Après, au niveau des endroits où on aimerait tourner, on en a déjà fait quelques uns en fait, je pense qu'on fait partie des groupes qui essaient de jouer le plus possible, puisqu'on considère que c'est comme ça qu'on avance. On a fait une tournée européenne, française mais par contre on n'est jamais allé aux Etats-Unis ni en Asie. Moi c'est deux choses que j'aimerais beaucoup faire. On a encore beaucoup de pays en Europe à faire, on n'a pas fait les pays scandinaves par exemple, on n'a jamais joué en Norvège, en Finlande, en Suède... il y a encore des choses à faire! Et puis c'est quand même les pays de base du black metal qu'on aime. De l'autre côté, ça me ferait énormément plaisir d'aller faire un tour en Asie, aux Etats-Unis... Je pense qu'on a quelque chose à y faire. En Asie parce que j'aime beaucoup la culture asiatique, j'aime les gens là-bas et pour y avoir voyagé en tant que touriste ça a toujours été à chaque fois un grand plaisir. Les Etats-Unis aussi d'ailleurs mais aussi parce que c'est le pays de Lovecraft et qu'à un moment il y a une certaine logique !
A: As-tu des auteurs ou autrices préféré(e)s autres que Lovecraft ?
B: J'ai beaucoup lu quand j'étais plus jeune. J'ai toujours été un gros lecteur mais en ce moment je lis un peu moins de bouquins. Le temps me manque. La flemme du soir, des trucs à la con... donc je suis un grand amateur de bandes dessinées. J'en lis beaucoup, d'ailleurs je prend un malin plaisir à collectionner toutes les BDs qui concernent Lovecraft. Des adaptations, j'en ai un paquet pas possible. Après en terme d'auteurs, là je lis moins donc je ne pourrais pas te citer des trucs très récents mais quand j'étais gosse et que j'ai découvert Lovecraft, juste après j'ai dévoré les Stephen King, d'ailleurs Lovecraft était une grosse influence pour lui. J'ai beaucoup aimé les polars très noirs de (Jean-Christophe) Grangé. J'aime bien les polars, en fait. Ce sont des choses qui me plaisent bien mais à l'inverse pas le roman de gare, si on peut appeler ça ainsi. C'est un peu plus profond, dans des plus gos pavés, même si parfois il y a de très bons romans de gare ! Mais en terme d'auteurs très profonds j'aime beaucoup Poe. Je suis beaucoup plus bande dessinnée aujourd'hui et je prend toujours un gros plaisir à en lire. Alors je lis toujours des trucs différents mais je prend toujours beaucoup de plaisir à relire les adaptations de Lovecraft justement, et il y en a des très très bien, ma préférée étant le (Alberto) Breccia. C'est Les Mythes de Cthulhu. On sort un peu du côté bouquin mais on reste dans la littérature malgré tout. Ca date maintenant, années 70 je dirais si je ne dis pas trop de bêtises, et il s'agit d'une BD qui adapte directement des nouvelles de Lovecraft mais avec un traitement du dessin assez fou, des collages, des coups de peinture tout en noir et blanc et je pense même aujourd'hui que celle-là est la meilleure, même s'il y a d'autres très bonnes adaptations. C'est celle qui a le mieux retranscrit l'essence de Lovecraft et donc c'est ce que je lis beaucoup. Après, parfois, je me replonge un peu dans d'autres livres mais bizarrement je lis souvent ce que j'ai déjà lu. J'aimais bien l'heroic fantasy quand j'étais plus jeune, tous les trucs assez facile des royaumes oubliés ( note: Donjons et Dragons), les Salvatore, les Drizzt Do'Urden ( note: personnage de fiction créé par Salvatore), tout ça c'était des trucs que j'aimais bien quand j'étais gosse, mais après j'ai eu une autre période – avec Lovecraft bien entendu, dont j'ai tout dévoré, je pense que j'ai à peu près tout lu – et les Stephen King énormément.
A: Ca te plairait de refaire du jeu de rôle, même si je pense que tu ne dois pas avoir beaucoup de temps à y consacrer ?
Ah bah bien sûr ! En fait ça fait quelques temps qu'on en parle. J'en ai parlé avec une maison d'édition de bandes dessinées qui s'appelle Akileos et qui est à Bordeaux, qui a sorti justement des adaptations de Lovecraft qui sont très sympa et qui m'avaient invité à participer à une conférence sur l'auteur américain au Bordeaux Geek Festival et j'avais dit à Emmanuel - le patron - « J'aimerais refaire du « L'appel de Chtulu », j'aimerais vraiment refaire du jeu de rôle ». Mais il faut trouver le temps pour ! Par contre je me suis fait offrir les Demeures de l'Epouvante, qui est un jeu de « plateau » , dans le sens assez simple du terme et qui se joue avec une application et des figurines. C'est très sympa et on retrouve vraiment l'esprit lovecraftien. C'est basé sur son univers, avec plein de scénarios et c'est beaucoup plus facile d'accès que le jeu de rôle et surtout la mise en place ne prend que 15 minutes, alors que la mise en place d'un jeu de rôle, c'est long. La partie dure vraiment longtemps. Une partie de « La Demeure de l'Epouvante » c'est entre trois et quatre heures selon le scénario, donc c'est long. Mais moi du JdR si je m'y colle... je peux y passer dix heures ! Donc oui, j'aime beaucoup et oui je pense que le jeu de rôle est une excellente manière de s'immerger dans l'ambiance lovecraftienne parce que ça s'y prête extrêmement bien.
A: Merci, un dernier mot pour la fin ?
B: Merci d'être là, merci pour l'interview, merci à Thrashocore aussi, je crois qu'ils nous suivent depuis le début du groupe, il y a pas mal de chroniques, je vois les news qui passent et tout... Et on est super content d'être là ce soir, on a hâte de faire le concert. Ce soir on ne joue que des morceaux des deux premiers albums, donc aucun morceau d'EOD. J'espère qu'il n'y aura pas de déçus mais on ne jouera que des morceaux d'Al Azif et Tekeli-li car c'est une manière de marquer le coup : c'est les dix ans des Acteurs de l'Ombre donc on ne joue que sur des albums qui sont sortis chez eux, ça nous semblait bien donc on est hyper content de ça. On va jouer des morceaux qu'on n'a pas joué depuis deux trois ans, donc ça nous fait super plaisir. Merci à toi !
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