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Rise And Fall + The Secret + Oathbreaker + Nesseria

Live report

Rise And Fall + The Secret + Oathbreaker + Nesseria Le 15 Avril 2012 à Paris, France (Batofar)
Quoi de mieux pour terminer le week-end qu'un petit concert Crust/Hardcore de salon? Plutôt que de subir une énième rediffusion de Titanic à la télévision, le Batofar a eu la judicieuse idée d'accueillir Rise And Fall, The Secret et Oathbreaker pour la dernière date de leur tournée Européenne. Était également présent pour l'occasion, les Français de Nesseria. On ne peut pas dire que ces groupes étaient attendus sur Paris dans la mesure ou The Secret et Oathbreaker étaient déjà venus nous rendre visite il y a quelques mois et que Rise And Fall et Nesseria sont plutôt des habitués de la capitale. Pourtant, j'étais quand même impatient d'assister à ce concert pour plusieurs raison évidentes: j'aime tous ces groupes, je n'ai jamais vu Oathbreaker, j'avais été déçu de la prestation de The Secret lors de leur précédent passage à Paris, je ne me lasse jamais de Rise And Fall, je vomi sur Titanic.

Fixée à 19h00, l'ouverture des portes ne s'est faite qu'aux alentours de 19h45. Soit 45 minutes à poireauter dans le froid, la face balayée par un vent glacial... Il n'y étonnamment pas foule devant le Batofar. Peut-être était-ce du au concert de OM et Pelican mais ça me semble peu probable. Ou alors le duo DiCaprio/Winslet a t'il eu raison des cœurs les moins vaillants. Toujours est-il que nous ne devons être qu'une bonne trentaine de personnes. Pas beaucoup plus.

Une fois rentré au chaud, je découvre un Batofar quelque peu revisité et surtout je pars m’alléger de quelques euros afin de faire l'acquisition des derniers albums de Rise And Fall et Oathbreaker. De son côté, Nesseria investit assez rapidement la scène devant un public encore relativement clairsemé. Nesseria et moi, ça n'a jamais été une grande historie d'amour. Je me souviens les avoir vu pour la première fois à Nantes en 2005. J'avais eu bien du mal à y trouver un quelconque intérêt. Aujourd'hui, de l'eau à coulé sous les ponts et Nesseria a poursuivit son petit bout de chemin avec conviction et surtout avec un certain succès. De mon côté, j'avoue bien volontiers que je n'ai jamais reposé mes oreilles sur leur musique jusqu'à ce soir. Le groupe évolue toujours dans un registre qui mélange Hardcore chaotique, Grindcore et parties plus metallique. Et si on m'a souvent dit que sur CD, le groupe était vraiment impressionnant, j'ai une fois de plus bien du mal à me passionner pour la musique de ces petits Français. Pourtant le groupe y met de la bonne volonté et le son est nettement moins brouillon que lorsque je les avais vu, cela malgré une basse inaudible et beaucoup trop saturée. Peut-être aussi qu'il est plus difficile de rentrer dans ce genre de set lorsqu'on ne connait pas du tout les morceaux qui sont joués. De prime abord, les riffs ne m'ont que trop peu interpellés et l'ensemble m'a paru trop confus. Ça joue bien, ça joue fort et je ne remets pas en cause le travail de ces musiciens mais hormis quelques riffs/plans qui m'ont interpeller, on ne peut pas dire que Nesseria ait réussi à me séduire ce soir. Je jetterai ceci dit une oreille à leurs récentes sorties pour me faire un avis définitif sur la question.

Ce sont les Belges de Oathbreaker qui prennent ensuite possession de la scène du Batofar. Mené par la ravissante Caro, le groupe offre au public déjà un peu plus nombreux, un Crust/Hardcore chaotique particulièrement efficace. Si la jeune demoiselle ne fait pas d'esbrouffre, elle se monte toutefois aussi convaincante sur scène que sur album grâce à un chant à l'arraché qui conserve un soupçon de féminité. Un vent frais et un brin d'originalité dans un milieu ou peu de femmes se risquent à l'exercice du chant. Pas mal de titres de l'excellent Maelstrom sont joués ce soir à commencer par "Origin" et "Hierophant", deux titres intenses et vindicatifs qui plongent les spectateurs dans une ambiance électrique. On retrouve aussi le plus lourd "Glimpse Of The Sun" sur lequel Lennart Bossu, également guitariste chez Amenra, se plait à plomber l'atmosphère de ses riffs écrasants et noirs. Aussi, Oathbreaker réussi sans problème à captiver un auditoire à la fois curieux et surpris de voir autant d'énergie de la part d'une jeune fille présentant aussi bien. Le set s'enchaîne sans temps mort. Sept titres et puis s'en vont. Merci Oathbreaker.

Les suivants sur la liste étaient donc les Italiens de The Secret. Je leur en voulait à ces salopards. Pourquoi? Parce que lors de leur précédent passage parisien en compagnie de Toxic Holocaust je m'attendais à prendre une bonne grosse baffe de Blackened Hardcore Sludge Crust blablabla... Et que finalement j'en suis ressorti tout déçu, la faute à une prestation que j'avais trouvé plus que moyenne du en partie à un son assez dégueulasse, un manque certain de présence et de communication et une attitude un peu trop désinvolte. C'était donc l'occasion pour eux de corriger le tir et pour moi de revoir mon jugement sur ce groupe que j'affectionne pourtant pas mal sur CD. Et Alléluia, il faut croire que les bougres ont écoutés mes doléances car ce set n'avait pas grand chose à voir avec le précédent malgré une setlist plutôt identique. Ainsi, The Secret ouvre le bal toujours sur cette même introduction lourde, pesante et enfumée. Ambiance obscure quasi ritualistique pour laisser place quelques minutes plus tard à un véritable déluge de riffs gras et tranchants, appuyés par les assauts constants d'un batteur décidément bien énervé, le vrombissement d'une basse délicieusement saturée et un chant haineux et possédé. Le son est bon, et contrairement à leur précédent passage dans la capitale, je suis en mesure de reconnaitre les morceaux. C'est tout de suite nettement plus agréable. Comme il est aussi plus agréable de voir un groupe souriant et remerciant le public. Un public qui là encore ne s'y trompe pas, car même si un seul énergumène envoi du moulinet et du coup de pied retourné, le reste de l'assistance est gagné par un headbanging bien marqué en guise d'approbation total. Je m'attendais à être une fois de plus déçu, il n'en fût rien. Tant mieux.

Le dernier passage de Rise And Fall à Paris remonte à novembre 2009 en compagnie de Black Spirals et Iron Age. Pour ma part, je les avais vu l'année dernière à New York en compagnie de Masakari et Coliseum. Malgré cela, j'étais plutôt impatient de les revoir car à chaque fois le groupe réussi à nous délivrer des prestations incroyables. Le groupe Belge était donc venu nous présenter son nou vel album intitulé Faith et sorti il y a tout juste quelques semaines sur Deathwish Inc. Rise And Fall nous en offrira trois morceaux, l'excellent "Deceiver" déjà présent sur le 7" sorti il y a quelques mois avec la fameuse reprise de Congress, "Hidden Hands" et "Faith", un titre lourd et plus en retenu qui viendra clôturer le show de ce soir. Une prestation intense mais sans surprise mené par un Bjorn Dossche passablement énervé par le manque de réactivité de l'ingé son du Batofar qui semble avoir du mal à configurer les retours comme il se doit. Le reste de la setlist était composé de titres issus de Into Oblivion et Our Circle Is Vicious. Rien à redire, Rise And Fall est toujours aussi efficace dans son propos même si on sentait le groupe un peu fatigué et content d'en terminer avec cette tournée Européenne de quinze jours. D'ailleurs nous n'aurons pas de rappel ce soir mais un simple "merci" en guise d'au revoir. Dommage, je n'aurai pas été contre quelques minutes supplémentaires.

Globalement, ce fût donc une excellente soirée. Sans m'avoir emballé, Nesseria nous a offert une prestation convaincante qui, j'en suis sur à du séduire les amateurs du groupe. Oathbreaker et The Secret se sont montrer d'une intensité rare et surtout les Italiens m'ont réconciliés avec eux suite au loupé de fin d'année dernière. Enfin Rise And Fall m'a encore donné bien du plaisir même s'il s'agissait probablement de leur moins bon concert me concernant. Le groupe sera de retour dans quelques mois avec Birds In Raw, Toxic Holocaust et Converge. Si l'humeur est meilleur, nul doute que ça devrait être la guerre!

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