Sepultura European Tour 2013
Live report
Sepultura European Tour 2013 Sepultura + Hammercult
Le 06 Mai 2013 à Six Fours les Plages, France (Espace Malraux)
Un concert à moins de cinq minutes de chez soi, ça ne se refuse pas. A fortiori lorsqu’il s’agit de SEPULTURA, un groupe que j’affectionne toujours et que je n’avais vu qu’une seule fois, au Dôme de Marseille, en 1999. C’était en première partie de SLAYER et un tout jeune groupe du nom de SYSTEM OF A DOWN se chargeait alors d’essuyer les plâtres. Les Brésiliens, eux, tentaient vaille que vaille de faire oublier Max Cavalera à l’aide de Derrick Greene (OUTFACE, KROP ACID) et d’un album en demi teinte, « Against », dont Keyser vous vantera les mérites un de ces quatre. Autant dire que ça remonte, et c’est convaincu d’avoir affaire à un SEPULTURA bien plus en place qu’il y a quinze ans que je me rends à l’Espace Malraux de Six Fours les Plages, une salle pas loin d’être maudite pour votre serviteur.
Premier chapitre d’une série d’actes manqués (Jean-Jacques tu nous manques ! Non, on plaisante …), le duo CANNIBAL CORPSE/KREATOR, tombé en rade de tour bus il y a plus de dix ans, avec pour conséquence un set d’une heure de Corpsegrinder and co., KREATOR passant purement et simplement à la trappe, couvre feu oblige. Alors ok, depuis cette soirée ratée (et une balle pour Orelsan, merci) j’ai comblé mon retard en épinglant quatre fois les Allemands à mon palmarès mais à l’époque, devoir me contenter d’apercevoir Mille Petrozza téléphonant dans une cabine relevait du crève-cœur. 2012, prescription ? On remet pourtant le couvert avec l’annulation de BRUJERIA + BIOHAZARD, moins grave pour le coup mais tout de même casse-couille. Pas autant que le report aux relents d’annulation de jeudi dernier, date initialement prévue, pour cause de blessure au bras du batteur Eloy Casagrande ! Déjà qu’il porte le même nom qu’un ex-portier du PSG, voilà qu’il plante la tournée européenne du groupe … heureusement, grâce à l’intervention divine de saint Kevin Foley (allez tous en chœur … BEEEENIGHTEEEEEEEED !!!), le show aura bien lieu, pour le meilleur bien sûr.
Le pire finalement, ce sera HAMMERCULT, combo Israélien dont je n’avais pas entendu une seule note jusqu’à présent. Avec un nom pareil, je m’attendais à subir la pénible lourdeur d’un groupe de power metal de plus, façon MACHINE HEAD du pauvre ou pire encore, clone de DISTURBED. Et bien non ! Si la dégaine plus old school tu joues dans DESTRUCTION du quintet ne trompe pas (t-shirts KING DIAMOND et WARBRINGER à l’appui), la musique encore moins, avec du toupa toupa endiablé typiquement retro-thrash. Pas une mauvaise chose en soit mais au fil des titres, difficile de sortir un titre du lot à l’exception de la reprise finale, un bon vieux « Ace Of Spades » du père Lemmy. Le timbre de voix du chanteur Yakir Sochat déjà, criard au possible, soutenu par quelques incursions dans les graves et les growls du bassiste, n’est guère séduisant. Le genre pratiqué ensuite, majoritairement rapide, hélas propice à l’enchaînement de poncifs et de plans tous plus éculés les uns que les autres, à l’image du discours promo habituel et d’une communication à l’avenant. Quelques solis sommairement exécutés à la pédale wah-wah et deux ou trois incartades heavy complètent le tableau. Ceci étant posé, dire que HAMMERCULT est la pire première partie de tous les temps serait mentir (spéciale dédicace à CADAVER INC.). Le son reste correct, les musiciens sont visiblement ravis d’ouvrir pour une légende et les premiers rangs réagissent favorablement au thrash metal basique qui leur est proposé. Actualité (dont on se serait bien passé) oblige, les géniteurs de « Anthems Of The Damned » y vont de leur petit hommage au regretté Jeff Hanneman, le titre joué pour l’occasion ressemblant, ça tombe bien, à du SLAYER pur jus. Repose en paix Jeff, tu nous manques déjà.
Si ce n’est pas la foule des grands soirs à l’Espace Malraux, l’affluence reste très correcte, surtout compte tenu du report de la date initiale. Très vite, un constat s’impose. Moi qui m’étais habitué à voir de plus en plus de filles aux concerts de metal, j’ai l’impression d’être projeté quinze ans en arrière avec une affluence majoritairement masculine. Un public essentiellement constitué de vieux de la vieille venus réviser leurs classiques et de casuals, complété par quelques jeunots. On circule donc facilement dans la fosse, ça respire et le concert s’annonce tranquille, sans stagediving et circle pits à n’en plus finir. Ma seule interrogation, au final, concerne la setlist du soir. Vont-ils faire la part belle à « Kairos » et à leur disco récente ou au contraire, aura-t-on droit à l’exhumation d’une pelletée de classiques ? Réponse cinglante avec les samples du morceau titre de « Arise », qui mettent d’entrée la pression, suivis par un « Troops Of Doom » passé sans crier gare du rappel à la pole. Le son est parfait, le trio Greene/Kisser/Paulo Jr. bien décidé à en découdre et le replacement killer Kevin très en place. Pas le temps de se réjouir qu’ils ont déjà enchaîné sur « Refuse/Resist », à la grande joie de tous ceux qui ont perdu le groupe de vue après « Roots ». Si Derrick Greene et surtout Andreas Kisser arborent toujours le même look (Frozen In Time !), Paulo Jr. est celui qui a le plus changé avec ses cheveux gris, coupés très court et sa dégaine de papa rangé des voitures. Ça ne l’empêche pas d’assurer ses parties sans faiblir, tout sourire pendant l’intégralité du show. Toujours aussi impressionnant physiquement, Derrick Greene ne s’est pas pour autant départi de sa réserve naturelle et partage volontiers le statut de leader avec Andreas, impérial à la guitare. Balayée la sensation d’antan, qui nous faisait dire qu’une seconde guitare rythmique manquait cruellement au groupe. Avec le temps, la configuration à la PANTERA s’avère payante et s’il faut parfois une poignée de secondes pour identifier tel ou tel titre (oh putain ! Subtraction !), c’est avant tout parce que ce SEPULTURA là, en mode best-of, a décidé de ne rien lâcher. Aucun temps mort pour une déferlante d’imparables, « Chaos A.D. » et « Roots » étant les mieux servis avec sept extraits à eux deux. « Slave New World », « Territory » et même « Biotech Is Godzilla », le morceau blitzkrieg par excellence.
Vous l’aurez compris, la période récente est réduite à sa portion congrue avec la seule « Kairos » pour rappeler que l’album du même nom, plutôt une bonne surprise, n’a que deux ans d’existence. Vu l’efficacité du title-track, j’en aurais bien pris une ou deux autres pour voir mais à choisir, mon cœur va bien sûr à « Beneath The Remains » ou « Arise », deux boucheries intégrales qui font toujours un bien fou. Pour le reste, « Roorback » et « Dante XXI » passés sous silence, il ne reste plus que l’efficace « The Treatment » (tirée de « A-Lex ») et l’agréable « Sepulnation », à laquelle il manque toujours quelque chose pour définitivement convaincre. En ce lundi soir, MOTÖRHEAD est décidémment à l’honneur puisqu’à l’inattendue « Policia » (cover de TITAS) succède l’énorme « Orgasmatron », avant que Derrick Greene ne se fasse plaisir aux percus sur les titres les plus significatifs de « Roots » (« Attitude » et « Ratamahatta », sur laquelle Andreas lui prête main forte au chant). Bâtie sur une alternance judicieuse entre le thrash death de la première heure, la force hardcore originelle et l’aspect tribal qui leur a valu d’être disque d’or par chez nous, la setlist donne dans l’irréprochable. Le concert file à toute vitesse et à peine le temps pour Derrick de lancer un appel aux dons pour financer le tournage d’un film (censé retracer l’historique du groupe depuis les débuts) qu’on se retrouve à scander Roots ! Bloody Roots ! au cours du rappel. Au final, un très bon concert, qui enterre sans problème la lointaine date marseillaise, et la fierté d'avoir vu le meilleur Sepul' boosté par la technique de Kevin Foley. Après, si l’on veut vraiment chipoter, on pourra toujours arguer que malgré tous ses efforts pour durer, SEPULTURA n’a pas réussi à imposer un seul classique depuis « Roots ». Mais franchement, sont-ils les seuls ?
Setlist (ordre approximatif):
Troops Of Doom
Refuse/Resist
Kairos
Subtraction
The Treatment
Attitude
Sepulnation
Beneath The Remains
Policia
Orgasmatron
Biotech Is Godzilla
Arise
Slave New World
Territory
Rappel:
Ratamahatta
Roots Bloody Roots
6 COMMENTAIRE(S)
citer | Monsieur Jean-Louis a écrit : Super report, merci !
Mais de rien |
citer | Monsieur Jean-Louis 29/05/2013 12:36 | | Super report, merci ! |
citer | Thomas Johansson 07/05/2013 15:54 | | Keyser a écrit : Sinon merci de m'avoir rappelé au bon souvenir de Casagrande! Je me revois au Parc contre Bordeaux où il se prend un lob de 40 mètres ou encore contre Geugnon au SDF, un des jours les plus humiliants pour un supporter du PSG (et Satan sait qu'il y en a eu!). La seule chose de bonne chez lui, c'était sa femme!
Chacun ses tares, on a bien eu Trévisan nous |
citer | Sepultura sur album ça ne m'intéresse plus mais en live, c'est toujours la claque! La dernière fois que je les avais vus, ils n'avaient joué que des vieux morceaux. C'était le thème de la tournée donc attendu mais quand même, c'te tuerie!
Sinon merci de m'avoir rappelé au bon souvenir de Casagrande! Je me revois au Parc contre Bordeaux où il se prend un lob de 40 mètres ou encore contre Geugnon au SDF, un des jours les plus humiliants pour un supporter du PSG (et Satan sait qu'il y en a eu!). La seule chose de bonne chez lui, c'était sa femme! |
citer | Ouais ben finalement je suis bien dégoûté de l'avoir raté... cono de batteur |
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6 COMMENTAIRE(S)
29/05/2013 12:50
Mais de rien
29/05/2013 12:36
07/05/2013 15:54
Chacun ses tares, on a bien eu Trévisan nous
07/05/2013 14:39
Sinon merci de m'avoir rappelé au bon souvenir de Casagrande! Je me revois au Parc contre Bordeaux où il se prend un lob de 40 mètres ou encore contre Geugnon au SDF, un des jours les plus humiliants pour un supporter du PSG (et Satan sait qu'il y en a eu!). La seule chose de bonne chez lui, c'était sa femme!
07/05/2013 13:45
07/05/2013 13:41