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Dudefest - Jour 3

Live report

Dudefest - Jour 3 Ahab + Chelsea Wolfe + Earthship + King Woman + True Widow + Wear Your Wounds + Wiegedood
Le 23 Avril 2017 à Karlsruhe, Allemagne (Jubez)
Quand tes potes vont au Roadburn, que t'as pas un rond, et que t'as l'Allemagne à portée de route, le Dudefest est un placebo idéal pour oublier que t'es dégoûté de manquer Coven, Magma ou Subrosa. Avec une affiche alléchante pour le public visé par le festival néerlandais, difficile de résister à la tentation d'en faire au moins une journée. Compte-rendu du Dimanche, seul jour que j'ai pu faire, et où de bien beaux noms se produisaient, voyez donc dans ce report.

J'ai même pas le temps d'avoir l'estomac accroché avec un falafel maison du kebab d'à côté que je me retrouve d'entrée de jeu devant le set nullissime de Wiegedood. Autant démarrer ce festival sur des réjouissances, tant qu'à faire, parce que j'ai pas vraiment d'autres termes pour qualifier cette prestation d'un groupe qui n'a toujours pas compris qu'engager un-e bassiste, ce serait mieux. Ou de se payer quelqu'un pour le son, tant qu'à faire, parce que la malédiction du New Noise et du Damnation Fest poursuit encore les Belges. Comprenez donc qu'on assiste non pas à un set de black metal, mais à un brouhaha informe dont seuls les martèlements de la batterie parviennent à se dégager, noyant toute possibilité pour les guitares (et particulièrement la lead) de faire un quelconque boulot correct. Du coup, impossible de reconnaître la moindre piste, vu que tout sonne pareil, vu que tout le set se résume à un batteur qui tabasse en oubliant l'existence de ses collègues. Et je dois être un pur aigri vu comme le public avait l'air incompréhensiblement à fond. AtomicSchnitzel le rageux est de retour, on sort de la salle et on va festoyer en attendant la prestation suivante.

J'étais prêt à parier que n'importe quel groupe pourrait sonner correctement après le désastre ayant lieu sur la grande scène, et Ô miracle, Earthship m'a prouvé que j'avais raison. Je ne suis pas le plus grand fan des Allemands, mais il faut bien reconnaître que le trio fait le taf plus que convenablement. Leurs morceaux ont tendance à tourner légèrement en rond, ce qui donne quelques longueurs à leurs quarante minutes, mais sincèrement, je n'ai pas envie de cracher dans la soupe tant le niveau entre eux et la formation précédente n'a rien à voir. Surtout que les Allemands bénéficiaient d'un excellent son, preuve s'il en est que c'est possible, prenez-en de la graine Wiegedood, et leur sludge vibrant ne s'en fait que plus accrocheur. Il leur manque toujours une seconde guitare pour retrouver un peu de puissance incisive, mais dans l'ensemble, Earthship a su me satisfaire alors que je n'en attendais pas grand-chose. Et rien que pour ça, merci à eux.

Dans la grande salle, c'est le nouveau projet de Jacob Bannon, Wear Your Wounds, qui fait son entrée sur scène. Loin de la violence de Converge, c'est dans un registre beaucoup plus rock et mélancolique que la formation officie. Mais comme pour l'album sorti récemment, je n'ai pas réussi à réellement m'immerger dans l'ambiance, qui me laisse particulièrement froid, d'autant plus que le chant clair de Bannon n'est pas toujours des plus agréables à l'oreille. Pas besoin de long compte-rendu pour vous dire que je me rapidement emmerdé, et qu'au bout d'un quart d'heure déjà long, je suis allé poireauter dans la petite salle en attendant le prochain groupe.

Groupe qui commence à monter tout doucement, King Woman s'apprête à entamer son set dans la petite salle, pour défendre son premier album Created in the Image of Suffering. Premier point remarquable et plaisant, un son d'excellente qualité s'il en est, mettant l'accent sur les basses et le côté dense des compositions du combo. Mais c'est surtout la voix de Kristina qui interpelle, et en particulier son timbre. Sa voix apparaît comme bien plus profonde, sombre et androgyne qu'en studio, à tel point qu'on la reconnaît à peine au premier abord. Et ce changement, déroutant de prime abord, n'aura pas tardé à me séduire. Enchanté, je l'ai également été par la réinterprétation de ses lignes de chant, et la direction plus incisive d'un titre comme « Burn », à la fois plus pesant et dynamique. J'ai senti que cette facette Mazzy Star dans leur musique s'effaçait un peu sur les planche, au profit d'un son plus doom, plus à la Subrosa, les violons en moins. Pas besoin d'en dire plus pour comprendre que le charme a opéré immédiatement, tant sur moi que sur les quelques festivaliers présents pour ce concert. De loin le coup de cœur de ce festival.

Restauration, tour au merch, causette rapide avec des Allemands, positionnement stratégique pour le prochain concert et… vibrations. Très fortes. True Widow, référence du stonegaze, pète le volume avec ses basses, si bien que les oreilles les plus sensibles ne resteront pas bien longtemps devant ce spectacle tout en vrombissements. Pour les autres, c'est une belle prestation à laquelle nous assisterons, le chanteur et guitariste D.H. Phillips étant bien en voix, tout aussi bon qu'en studio. Je serais moins dithyrambique concernant Nicole Estill, pour la simple et bonne raison que sa voix était inaudible, et qu'aucun son ne me parvenait aux oreilles dès lors qu'elle approchait de son micro. Petit élément ayant tout de même son importance, certaines compositions de True Widow jouant sur la complémentarité vocale des deux musiciens, et malheureusement, la partie féminine était quasi-absente ce soir-là. Ce qui a donné l'impression d'un set un poil plus linéaire qu'il n'aurait du l'être. C'est vrai, les riffs du trio ne sont déjà pas d'une grande variété à la base, mais ce détail manquant a penché dans la balance. Complaintes à part, on a eu droit à une prestation digne de ce nom, comprenant quelques pièces du dernier opus en date Avvolgere qu'il est bon. Mention personnelle pour l'excellente « Theurgist », qui fonctionne à merveille pour m'envoyer complètement ailleurs pendant 5 minutes. Et finalement, en dépit des soucis techniques, des murs de son constants, c'est bien ça qui donne tout le charme de True Widow : cette façon de t'emmener très loin, et de ne pas être déçu du voyage. C'est juste un peu difficile d'y revenir.

Je ne vais pas m'épancher sur Ahab. Mais apprendre les résultats du premier tour pendant ce set m'a donné une raison supplémentaire d'oublier ma présence terrestre pour sombrer dans les fonds marins. Et ça faisait du bien. 20 minutes de doom plaisantes à souhait, où on a droit en plus à des morceaux du premier album, j'en demandais pas plus.

Ce n'est un secret pour personne, j'adore la musique de Chelsea Wolfe. Alors forcément, son concert était le moment le plus attendu de la soirée et je trépignais d'impatience durant l'ensemble du festival. Et comme un mauvais présage, suite à des soucis techniques, l'Américaine a commencé 20 minutes en retard. Puis elle est arrivée sur scène, et a démarré sur « Feral Love ». Et c'est la douche froide complète. Le son est catastrophique, Chelsea ne semblant pas s'entendre et ainsi forçant (trop) sur sa voix pour un résultat plutôt désagréable. Ajoutez à ça un mixage désastreux où les martellements de la batterie couvraient tout, et vous avez de quoi ruiner le plus beau moment de votre week-end. Même constat sur « Carrion Flowers » qui lui emboîtait le pas, où le chant et les guitares se sont retrouvées totalement noyées. Je me retrouve donc devant le spectacle décevant d'une chanteuse qui semble en peine, de musiciens qui ne cessent de faire des signaux aux ingés sons et surtout d'une composition massacrée. Ça part mal mais les mauvaises choses ont une fin, et dès « Dragged Out », le son tend à s'améliorer pour arriver par la suite à un résultat propre, mettant en valeur tant la section rythmique percutante et lourde que la voix douce et éthérée de Chelsea Wolfe. A partir de cet instant, je pourrais m'évertuer à déverser un flot de compliments aussi ennuyeux qu'inutiles, tant l'ensemble du concert est d'excellente facture. Chelsea est enfin à l'aise et à-même de chanter à la perfection, ce qui me permet même d'adhérer à « We Hit a Wall », l'un des rares titres que je ne j'ai jamais réussi à apprécier en studio. La musicienne semble timide et s'exprime assez peu en paroles, mais il n'y en a pas besoin, tant elle parvient à transmettre de fortes émotions par son chant. Et puis ce « Pale on Pale » sublimé par l'intensité de la section rythmique, ce « Iron Moon » entre ciel et terre, « After the Fall » où la douceur de la voix est d'autant plus intense… oubliez ce que j'ai dit plus haut, je n'ai pas pu m'empêcher de trop en dire. Petite surprise, cependant, la présence d'une nouvelle composition. Et je dois dire que je suis curieux de l'entendre sur disque, car ce titre dans un registre plus rock qu'Abyss ne s'est pas forcément démarqué des autres.

Concluons ici, je risque de trop en dire si on me lance sur le rappel clôturé par « Survive ». L'organisation du Dudefest s'est montrée professionnelle pour cette journée, tant sur les temps impartis que pour le son dans l'ensemble, et ce malgré quelques bémols gênants pour la tête d'affiche. Quoiqu'il en soit, dégoûtés du Roadburn, n'hésitez pas à faire un petit tour du côté de Karlsruhe. C'est moins cher, et ça fait passer la pilule merveilleusement bien. Peut-être à l'année prochaine ?

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