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Kill-Town Death Fest 2018 (The Resurrection) - 2ème Jour

Live report

Kill-Town Death Fest 2018 (The Resurrection) - 2ème Jour Ascended Dead + Fetid + Galvanizer + Grave Miasma + Mortem + Phrenelith + Pissgrave + Taphos + Triumvir Foul + Venenum
Le 07 Septembre 2018 à Copenhague, Danemark (Pumpehuset)
Après une première nuit de repos bien mérité, quelques courses, de bons sandwiches maison suivis de quelques épisodes de Rick & Morty, on se décide finalement à reprendre le chemin de Pumpehuset pour le meilleur, rien que le meilleur avec une journée qui s’annonçait particulièrement éreintante.

GALVANIZER - 15h30-16h30 (Byhaven Stage) :

C’est sous un ciel bien chargé, sur la scène extérieure de Byhaven, qu’arrivent les jeunes Finlandais de GALVANIZER. Et quand je dis jeune, je veux dire vraiment jeune puisque les trois membres du groupe ne doivent pas avoir beaucoup plus de vingt ans. Grâce à un premier album paru récemment chez Everlasting Spew Records, le très sympathique Sanguine Vigil, le groupe a su susciter l’intérêt des amateurs de Death/Grind à l’ancienne et notamment des premiers albums de Carcass. Il y a ainsi pas mal de monde dans la cour extérieure, que ce soit sur les bancs des quelques tables de pic-nic ou bien tout simplement devant la scène. Même les gars de REPITILIAN sont là pour jeter un œil à ce qui s’apprête à se dérouler sous nos yeux. Soucieux de marquer des points, GALVANIZER ne va pas perdre son temps en présentation et en introduction inutiles, préférant délivrer la bonne parole sans aucune forme de préambule. En dépit d’un son quelque peu étouffé, la déflagration est immédiate. Gros son de guitare rappelant la rugosité d’une certaine scène suédoise allié à une énergie toute juvénile. Passé quelques minutes sur scène, alors que tout le monde donne déjà de sa personne à headbanger avec vigueur, voilà que débarque sans crier gare un solo sorti de nulle part, au son hyper agressif et même plutôt étrange. Mais qu’est-ce donc ? Il apparaît en fait que Vili Mäkinen, chanteur/bassiste de GALVANIZER possède sur sa basse deux cordes qui en toute logique n’ont rien à faire ici (d’ailleurs tout son instrument me paraît bizarre à vue de nez). En tout cas, les sons qui s’en dégagent ne sont pas forcément très heureux. Fort heureusement, le Finlandais n’en usera qu’à deux reprises. Pas de quoi s’offusquer. Après une bonne demi-heure de set passée à subir en pleine tronche les brûlots Death/Grind furibards du jeune trio, voilà que se produit ce que je redoutais le plus, une pluie bien drue... Comme beaucoup, je pars alors me réfugier à tout juste quelques pas de là sous les énormes parasols disposés au-dessus de chaque table de pic-nic. Ainsi sauvé de la pluie (plus jamais le FoS 2017), je pourrais apprécier les quelques minutes restantes avant que GALVANIZER et cette grosse averse ne finissent tous les deux par tirer leur révérence, l’un sous les applaudissements d’une audience résolument conquise.
(AxGxB)

Un vent de fraîcheur souffle dans l’enceinte du Pumpehuset à l’arrivée de GALVANIZER sur la petite scène de Byhaven pour ce premier concert en extérieur. Je ne parle pas météo, mais bien de cette formation finlandaise composée de trois jeunes gens à peine sortis de l’adolescence. Preuve incontestable que la valeur n’attend pas le nombre des années puisque ces derniers semblent avoir ingurgité, bien digéré les classiques du Death Metal et du Grind, sans les recracher bêtement. Je recommande chaleureusement l’écoute de Sanguine Vigil, leur premier album sorti cette année, se revendiquant clairement old-school, aux nostalgiques de CARCASS, époque Reek of Putrefaction et Symphonies of Sickness (le vrai CARCASS quoi !) avec un meilleur son et une approche plus moderne (il est loin le sentiment d’avoir connu des temps précurseurs). Le déluge de pluie qui s’abat en plein milieu de set n’aura pas raison de ma motivation, je reste jusqu’au bout. Il faudrait juste que le chanteur améliore sa technique de growl, pas encore totalement maîtrisée, j’ai un peu souffert pour lui.
(ERZEWYN)


TAPHOS - 17h00-18h00 (Byhaven Stage) :

Les Danois de TAPHOS vont prendre le relais pour un deuxième round que j’attendais de pied ferme après la déculottée administrée au Klub il y a seulement quelques mois. Reprise des hostilités sur la scène de Byhaven et rien n’a changé dans le clan de TAPHOS qui semble toujours en vouloir à la terre entière à en juger par les attitudes et le regard assassin de leur bassiste/chanteur Hampus Wahlgren. On sent d’ailleurs que s’il y a bien quelqu’un dans le groupe qu’il ne faut pas trop aller chatouiller, c’est lui. Quoi qu’il en soit, le groupe continue de faire sensation grâce à ce Death Metal intense qui n’est pas sans me rappeler certains de mes groupes fétiches tels que Necrovation, Verminous ou Repugnant. Une intensité exacerbée servie par une paire de guitaristes redoutables (ces riffs nerveux ainsi que tous ces leads et autres petits solos chaotiques fort appréciables) et un batteur peu avare en blasts et autres accélérations idéales pour se briser les cervicales en pleine conscience (sérieux, le début de "Thrive In Upheaval" !). Le set des Danois pue littéralement la mort et la haine, faisant rapidement tomber sur la cour de Pumpehuset un voile de terreur. Pas un sourire, pas un merci. Non chez TAPHOS on joue juste un putain de Death Metal que la Mort elle-même redoute... Décidément, la scène danoise ne s’est jamais aussi bien portée que ces quelques dernières années qui ont vu l’émergence de jeunes groupes au très fort potentiel. TAPHOS l’a déjà prouvé mais il est assurément de ceux-là.
(A)

Je n’avais pas été totalement convaincue à l’écoute de l’EP MMXVII, mais par contre lorsque le quatuor danois de TAPHOS a sorti Come Ethereal Somberness en juin dernier, c’est la petite fessée, celle qui m’attend aussi pour ce second concert en extérieur. Des relents de son suédois de derrière les fagots, une célérité asphyxiante (à l’instar d’un Thrive in Upheaval, titre génialissime) une ambiance de cimetière rempli de cadavres sortant de leurs tombeaux, le tout servi pas des musiciens possédés par leur musique, aux regards hargneux, je ne vous dis que ça ! Ça sent la vermine à plein nez, et c’est ça qui est bon ! Je quitte BYHAVEN avec le sourire, ra-vie ! Petite anecdote inutile mais attendrissante : l’un des guitaristes tiendra le stand de son merch en compagnie de son fils.
(E)


FETID - 18h00-19h00 (Black Stage) :

J’avoue, je n’ai pas forcément très bien préparé ma venue au KTDF. Probablement parce qu’à l’exception de trois groupes sur l’affiche, le reste m’était déjà parfaitement connu. Du coup, depuis l’annonce de la venue de FETID à Copenhague, je n’ai même pas cherché à écouter une note de leur musique pensant bêtement que ces quelques groupes que je ne connais pas me serviraient d’alibi pour pouvoir trouver un peu de repos le temps de quelques minutes. Sauf que j’ai un minimum de conscience professionnelle et qu’en vrai il m’ennuierait surtout de passer à côté d’une bonne, voir même d’une excellente découverte. Placé cette fois-ci dans les marches qui mènent à la Main Stage, je découvre probablement comme beaucoup d’autres la musique de FETID, trio américain formé en 2016 qui compte à son actif une première démo intitulée Sentient Pile Of Amorphous Rot. D’emblée, je suis scotché par le son massif et les compositions tout aussi écrasantes délivrées par le groupe. « Ah ouais, quand même ». Certes, l’ensemble n’a rien d’original mais qu’importe lorsque l’on a les riffs et le groove pour faire passer la pilule et headbanger jusqu’à finir complètement rincé. Fonctionnant sur la base d’un trio avec un batteur en guise de chanteur ainsi qu’une bassiste, FETID va rapidement mettre les choses au clair et ainsi faire s’activer une bonne partie du public réuni sous la Black Stage au son de ce Death Metal putride pas si éloigné que ça d’un UNDERGANG (quelques accélérations Grindcore en plus ici). Hormis cette première démo, le groupe n’a pas grand-chose d’autres sous la main et termine son set fort sympathique après une petite demi-heure de jeu devant un parterre vraisemblablement ravi par la punition administrée par le jeune trio. J’étais motivé pour prendre la version LP de ladite démo mais celle-ci était déjà malheureusement sold-out auprès du groupe. Damn !
(A)

Une seule petite démo, Sentient Pile of Amorphous Rot sortie en 2017, disponible pour les Américains de FETID, mais il ne faut surtout pas se fier à la longueur de la discographie, ce trio en a surpris plus d’un dans le public avec leur Death/Grind puissant, massif et solide comme le franc suisse. La charmante et frêle bassiste malmène avec dextérité son instrument et le batteur impressionne en maîtrisant aussi bien les baguettes que les vocalises dont il assure la majorité (aidée de son guitariste), le tout avec un bon gros son de cochon. Le trio s’affirme, s’impose sans artifice et avec humilité. Assurément un groupe à surveiller de près : lorsque l’on constate autant de maturité à l’aube d’une carrière, on ne peut qu’avoir envie d’en entendre davantage. Coup de cœur numéro 2.
(E)


PISSGRAVE - 19h00-20h00 (Main Stage) :

Déjà que sur disque PISSGRAVE n’est pas le groupe le plus facile à écouter, j’appréhendais quelque peu de voir les Américains sur scène. D’autant que comme je l’ai déjà mentionné, le son de la Main Stage manque parfois selon les groupes d’un peu de précision, notamment dans la restitution des guitares qui se retrouvent bien souvent un peu trop en retrait au profit de la basse et de la batterie. Bref, après un petit bol d’air frais, me voilà de retour dans la Main Stage, à quelques pas de la scène pour assister à ce set dont beaucoup pressentaient déjà l’extrême violence. Et ça n’a pas manqué, avec son couple de micros positionnés à 90° offrant à monsieur Demian Fenton un growl hyper saturé et quasi-incompréhensible, ces nappes de guitares diffuses et ces assauts interminables de blasts, difficile de sortir la tête de l’eau pour tenter d’y voir clair. Nous sommes ici pris du début à la fin dans un véritable déferlement de violence, un set d’une rare intensité même si pourtant sur scène, PISSGRAVE se montre particulièrement statique et bien peu communicatif. Suicide Euphoria sera à vue de nez (et oui, difficile malgré tout de reconnaître avec certitude chacun des titres exécutés) passé ici en revue dans son intégralité pour le plus grand bonheur - ou malheur - d’un public absolument ravi de se faire dérouiller la tête avec autant de violence. Un set particulièrement éreintant, et ce n’est d’ailleurs pas près de se calmer...
(A)

Je bassine mon entourage avec PISSGRAVE depuis plus de deux ans. Mon impatience était donc à son comble, mes attentes, mes craintes aussi. Je retrouve avec ces Américains les mêmes émotions que me procuraient les premiers albums de DEICIDE (Glen Benton 1990-1995 forever). D’ailleurs, la musique de PISSGRAVE s’apparente vraiment au premier opus éponyme des Floridiens de par sa violence inouïe, sa rage et sa véloce brutalité, que l’on aurait mâtiner de sonorités revengiennes. Leur unique album, Suicide Euphoria, a le don de réveiller en moi de bas instincts meurtriers, je le connais par cœur. Il leur fallait donc un son excellent, impérativement, et ce ne fut pas vraiment le cas. Le rendu des deux premiers morceaux que j’ai suivis aux barrières m’a consternée : bouillie sonore, riffs méconnaissables, voix beaucoup trop mise en avant (bien que cela soit nécessaire étant donné qu’elle amplifie le caractère sale et méchant de l’ensemble, mais là c’était vraiment trop). Je me suis donc reculée en bougonnant ma mauvaise humeur. Les choses se sont nettement améliorées. Par suite de ce changement de placement ? En raison d’un effort herculéen de l’ingé son ? Je ne sais pas, mais j’ai enfin pu rentrer pleinement dedans et frissonner, comme l’ensemble de la salle d’ailleurs, lorsque se sont faites entendre les premières notes de The Second Sorrowful Mystery. Ce ne fut pas une mauvaise prestation du groupe, loin de là, mais le son de cette Main Stage, à ce stade, me déçoit un peu, beaucoup même, car il ne rend pas justice aux artistes qui s’y produisent. Je ressors de là heureuse et désappointée à la fois.
(E)


ASCENDED DEAD - 20h00-21h00 (Black Stage) :

Ce qu’il y a de difficile avec une telle affiche c’est qu’il n’y a effectivement que très peu de moments de répit pour espérer pouvoir prendre le temps de se poser un peu, manger, profiter des amis qui nous accompagnent et faire le tour des bacs des quelques distros présentes... Ainsi, après le Death Metal implacable de PISSGRAVE me voilà déjà à devoir enchaîner avec le Death Metal tout aussi implacable de leurs compatriotes d’ASCENDED DEAD. Egalement attendu de pied ferme par une grande majorité du public du Kill-Town, les quatre garçons arrivent en saluant humblement une assistance déjà passablement excitée à l’idée d’en prendre une fois encore plein la tronche et les oreilles. Jon Reider, une bouteille de Jack Daniels à la main, en profite pour nous avertir en souriant que les premiers rangs risquent de recevoir quelques gouttes de whisky pendant le set. Après quelques secondes passées à peaufiner leurs réglages, les Américains lancent enfin le début des hostilités. Placé pour la première fois depuis le début du festival au tout premier rang, je trouve rapidement le son assez mauvais. Est-ce lié justement à ma place tout devant ? Est-ce le groupe qui ne fait pas d’effort ou bien l’ingé son qui fait tout simplement mal son taf ? Toujours est-il qu’il fût particulièrement compliqué de saisir les riffs distillés par le gang californien. Et c’est d’autant plus dommage qu’Abhorrent Manifestation est l’un des meilleurs albums sortis l’année dernière et que j’attendais naturellement avec beaucoup d’impatience de pouvoir le découvrir sur scène. Pour autant, la sympathie dont font preuve les garçons (et notamment Jon Reider qui s’avère être un très bon frontman) ainsi que l’intensité qui se dégage tout de même de ces compositions permettent de rendre le moment relativement agréable. Là encore, après PISSGRAVE, ASCENDED DEAD fait preuve d’une énergie et d’une puissance de feu incroyable (ce batteur, ohlala !). J’espère juste avoir l’occasion dans le futur de les revoir avec cette fois-ci un son digne de ce nom.
(A)

Enchaînement de la mort qui tue après PISSGRAVE puisque les Américains d’ASCENDED DEAD débutent leur set devant un parterre bondé. Encore une de mes plus grosses attentes du week-end qui se soldera par un résultat en demie teinte. Le résultat n’est pas des plus fameux, mais je ne suis pas sûre qu’il faille cette fois incriminer l’ingé son. Les musiciens ont peut-être confondu vitesse et précipitation. Leur musique ultra violente et rapide à rendre épileptique un gastéropode, aurait mérité un peu plus d’application de leur part car l’épreuve du live peut s’avérer périlleuse. Et que dire du chanteur, qui s’est contenté sur les premiers morceaux de hurler des ahhhh et des euhhhh ? Il pensait que l’on n’allait pas le remarquer peut-être ? Ok, on s’en contrefiche des paroles, mais là, ça sentait le foutage de gueule à plein nez et on sent bien que quelque chose ne colle pas. Enfin, sur le dernier morceau, il m’a carrément écorché les oreilles. Il était cependant possible de happer par-ci par-là des instants impitoyables pour les passionnés de violence. Je suis un peu déçue, mais je continuerai d’écouter avec plaisir Abhorrent Manifestation car il n’en demeure pas moins un putain de bon album!
(E)


VENENUM - 21h00-22h00 (Main Stage) :

A l’inverse des deux groupes passés, je ne peux pas dire que j’étais particulièrement excité à l’idée de revoir VENENUM. Certes, il était hors de question de passer à côté de leur prestation mais je n’étais assurément pas aussi enthousiaste que pour d’autres groupes présents sur l’affiche. Cela est très certainement dû au fait que [Trance Of Death m’a quelque peu déçu en comparaison de leur premier EP aux ambiances bien plus froides et sinistres. Mais bon, comme je l’ai dit, il était hors de question de ne pas aller les voir d’autant que la dernière fois que nous nous sommes croisés c’était en 2013 à l’occasion du Wolf Throne Festival...
C’est au son de la bien nommée "Entrance" que VENENUM démarre son set. Un titre servant d’introduction à leur premier album, exécuté intégralement au violoncelle et dont s’échappe d’entrée de jeu une atmosphère tendue et sombre. D’ailleurs, Trance Of Death sera mis à l’honneur ce soir puisqu’au grand dam de certains, aucun titre de leur EP éponyme ne sera joué en ce vendredi. Après "Entrance", le groupe poursuit naturellement avec "Merging Nebular Drapes" ainsi que "The Nature Of The Ground". Deux titres particulièrement élégants durant lesquels VENENUM va faire preuve d’un véritable savoir-faire autant dans l’exécution que dans la construction d’atmosphères saisissantes. Un Death Metal de gentlemen qui, certes ne brille pas par ses excentricités ni par son degré de violence mais qui possède une chose tout aussi importante, de la personnalité et de la profondeur. En ce qui me concerne, je ne m’attendais pas à être autant séduit par ces morceaux qui, sur album, possèdent un certain charme mais sans être aussi plaisants qu’ils l’ont été ce soir. Après ces deux morceaux, le groupe poursuivra dans l’exploration de leur premier album avec le triptyque "Trance Of Death Part I-II-III" dont les trois parties avoisinent tout de même les trente minutes. Bien joué.
(A)

Après un déferlement de brutalité made in USA, place à VENENUM, groupe de Death allemand qui ne donne ni dans le gore ni dans le satanisme, mais a su créer son propre univers, dont la musique dispose de tous les ingrédients pour poser immédiatement une ambiance mystérieuse et fantasmagorique, grâce notamment à cette intro au violoncelle servie d’entrée de jeu. Le son est enfin à la hauteur, l’exécution millimétrée est parfaite, le show-light magnifique, les compositions de leur album Trance of Death sont soignées voire raffinées, pour une prestation magistrale où seule la musique, souvent mélodieuse, importe, car les musiciens restent humblement dans l’ombre. Il m’a été impossible de ne pas penser à TRIBULATION, époque The Formulas of Death, même si je pense que VENENUM joue dans la division au-dessus. J’ai été totalement happée par ces petits bijoux d’émotion à l’état pur, en particulier Trance of Death, Part II - Metanola Journey, véritable invitation au voyage dans les ténèbres. L’un des meilleurs concerts du week-end.
(E)


PHRENELITH - 22h00-23h00 (Black Stage) :
Retour sur la Black Stage pour des choses nettement plus corsées avec les Danois de PHRENELITH dans lequel on retrouve après la prestation d’HYPERDONTIA la veille, monsieur David Mikkelsen (qui pour le coup ne chante pas ou très peu). Vous allez dire que je me répète mais j’attendais encore une fois beaucoup de cette prestation et pour le coup on peut dire que nous avons été particulièrement bien servis grâce pour commencer à un son redoutable ne laissant rien au hasard. La batterie est massive, la voix bien amenée et surtout on entend très distinctement les riffs imaginés par la formation qui ce soir joue à domicile. On pourra peut-être leur reprocher un set un poil court (une petite demi-heure) mais pour le reste c’était vraiment parfait avec notamment une majorité de titres tirés de l’excellent Desolate Endscape. PHRENELITH en profitera néanmoins pour nous présenter les deux titres de son nouveau EP, "Triumphing Blight" et "Ornamented Dead Eyes", qui ne laissent présager que du bon pour la suite du groupe. En tout cas, son Death Metal ne laisse pas indifférent grâce à une succession de parties rapides menées tambour battant et de séquences mid-tempo bien amenées permettant d’apporter une certaine atmosphère à l’ensemble. Le groupe fera également monter sur scène Eli Wendler, batteur/chanteur de SPECTRAL VOICE pour s'occuper du chant sur un titre. Le bougre, probablement débordé par l'enthousiaste, loupera la marche au moment de quitter la scène, finissant ainsi allongé sur le sol entre les premier rangs. C'est ce qui s’appelle soigner sa sortie. Voilà, rien de plus à signaler, un set court et efficace qui confirme encore une fois encore que la scène danoise se porte comme un charme depuis maintenant quelques années.
(A)

On n’a le temps de se remettre de la claque précédente qu’il faut déjà s’en reprendre une autre avec un plaisir sadique devant PHRENELITH, mais dans un tout autre registre. C’est lourdingue, un peu cradingue, mais non dénué de finasserie avec ses passages pachydermiques précédant des tempêtes de blasts. Chaque morceau de Desolate Endscape comporte ce tout petit supplément d’âme, cet indéfinissable charme (j’arrête là) qui en fait un incontournable pour tout fan de l’école danoise et du travail de David Torturdød (didiou ! Cette voix tout droit sortie de la caverne la plus profonde et nauséabonde possible !), dont la présence sur scène fait monter en flèche la température dans la salle par un afflux massif de festivaliers. C’est d’ailleurs pour cette même raison que je n’ai absolument rien pu voir, à mon grand regret, ce qui m’aurait permis de mieux fixer la prestation dans ma mémoire. Ce n’est pas la durée du set qui m’y aidera, une bonne grosse vingtaine de minutes seulement. J’aurais aimé que le lâcher de fauves perdure un peu plus longtemps, d’autant que le son était excellent. J’ai adoré, mes cervicales un peu moins.
(E)


GRAVE MIASMA - 23h00-00h00 (Main Stage) :

Comme pour VENENUM, je n’étais pas spécialement impatient de retrouver les Anglais de GRAVE MIASMA sur scène. Nos chemins s’étant régulièrement croisés ces dernières années (Netherlands Deathfest 2017, Wolf Throne 2015, tournée en compagnie de NECROS CHRISTOS en 2013...), je savais parfaitement à quoi m’attendre. Mais je ne me voyais pas non plus faire la fine bouche pour autant et rater volontairement leur passage à Copenhague. Direction donc la Main Stage pour le huitième concert de la journée. Fumée épaisse, lumière bleue qui monte du sol, grille de cimetière et pierres tombales... Un cadre qui sied à merveille aux Anglais ainsi qu’à leur Death Metal sombre, moite et cryptique. Moins gentlemen que ses camarades de VENENUM, GRAVE MIASMA va livrer une prestation solide, certes plutôt convenue pour quiconque a déjà pu assister à l’une de leurs récentes représentations, mais doté d’une setlist solide, servie par un son propre et clair rendant ainsi justice aux nombreux leads dispensés par la formation londonienne. De "Arisen Through The Grave Miasma" en titre d’ouverture en passant par "Ascension Eye", "Yama Transforms To The Afterlife", "This Tomb Is My Altar" ou "Glorification Of The Impure", GRAVE MIASMA va couvrir l’intégralité de sa discographie pour le plus grand plaisir d’une assistance appliquée qui suit du regard tout ce petit monde s’afférer à la tâche. Le travail des Anglais est davantage un travail d’atmosphères qu’une exécution en place publique. Les choses se passent ainsi tranquillement pendant près de quarante-cinq minutes avant que le groupe ne se décide à quitter la scène devant un public vraisemblablement ravi de ce qui vient de se passer. En ce qui me concerne, j’ai effectivement passé un bien meilleur moment qu’au Netherlands Death Fest 2017 où la qualité du son ne m’avait pas vraiment permis à l’époque de rentrer dans le set.
(A)

Je ne suis pas une grande fan des Anglais de GRAVE MIASMA, je trouve qu’il manque à leur musique un petit quelque chose pour faire la différence, même si l’EP Endless Pilgrimage me plaît davantage que l’album Odori Sepulcrorum, mais leurs prestations me laissent à chaque fois de marbre. Attention, je ne dis pas qu’elles sont mauvaises, juste qu’elles ne me transportent pas. Pas plus emballée que ça, et ce n’est pas faute d’avoir essayé à nouveau, je décroche progressivement et quitte le navire après une bonne moitié de set.
(E)


TRIUMVIR FOUL - 00h00-01h00 (Black Stage) :

Les Américains de TRIUMVIR FOUL ne sont pas particulièrement habitués à l’exercice live. Car si la plupart des membres ont déjà de l’expérience en la matière avec certains des autres groupes dans lesquels ils évoluent, la formation originaire de Portland n’a quant à elle encore jamais joué en Europe. Et on ne peut pas dire que ce soit beaucoup mieux du côté de chez elle puisqu’il semblerait que ses prestations au pays de l’oncle Sam se comptent sur les doigts d’une seule main. Étonnant pour un groupe avec déjà deux albums au compteur... Quoi qu’il en soit, malgré l’heure avancée, nombreux sont ceux réunis devant la Black Stage pour assister à ce petit événement. Et très vite, Cedentibus, Ad Infinitum et leurs mercenaires vont nous montrer que nous avions raison d’être là. Et mieux valait être là en temps et en heure puisque malgré une discographie déjà conséquente, le groupe n’a joué que vingt-sept petites minutes. Alors oui, c’est bien de penser à nous et à nos pauvres petits corps endoloris et courbaturés mais je crois que personne n’aurait rechigné sur une petite dizaine de minutes supplémentaires... Tant pis, nous nous en contenterons. Fort heureusement, le son est massif et les compositions sans aucun compromis. Un set explosif et intense, mené le couteau entre les dents par un Rory Flay habité et implacable. Pas d’introduction, pas de discours inutiles ni de blagues pour détendre l’atmosphère. Non, une punition exécutée de sang-froid par un groupe bien décidé à s’imposer par la force. Ce fut court, terriblement trop court mais néanmoins redoutable, sacrément redoutable.
(A)

Je vais rencontrer les mêmes difficultés que pendant le set de PHRENELITH pendant celui de TRIUMVIR FOUL. Je ne saurai jamais à quoi cela ressemblait sur scène mais par contre, j’ai bien senti le pack d’une équipe de rugby me rentrer dans les côtes. Le jeu du batteur, très atypique et varié, n’est certainement pas étranger à l’intérêt que je porte aux deux albums des Américains, lequel jeu est parfaitement restitué en live. C’était d’un sombre, d’une violence, pour un rendu délicieusement oppressant, mais encore une fois bien trop court. Trente minutes de set montre en main, c’est tout de même dommage pour une première performance européenne. Ils devaient être pressés de monter à l’étage pour voir MORTEM… ah bah non, les Péruviens ne sont pas là. L’annonce de leur annulation deux jours plus tôt pour une idiote histoire de visa en a déçu plus d’un, car ce concert promettait d’être l’une des sensations du fest. Cette défection restera LA déconvenue du week-end
(E)


MORTEM - 01h00-02h00 (Main Stage) :

Quatorze ans que MORTEM n’avait pas joué en Europe. Et bien malheureusement il faudra probablement attendre encore une année de plus puisque ces gentils chums de l’immigration canadienne n’ont rien de trouver de plus utile que de faire rebrousser chemin à ces sympathiques Péruviens vraisemblablement mal préparés. Sa mère...
(A)

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