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Estertor - Tales From The Ancient Grave
Chronique
Estertor Tales From The Ancient Grave
A l’instar de nombre de formations évoluant dans son pays on ne peut pas dire que l’Espagne fasse beaucoup parler d’elle à l’extérieur de ses frontières, un syndrome récurrent au sein de la péninsule ibérique qui a clairement du mal à s’exporter par rapport à ses voisins immédiats. Cependant ces dernières années on a pu voir un certain renouveau de sa scène extrême qui essaie clairement de prendre de l’ampleur, en signant notamment sur des labels étrangers qui font de leur mieux pour la promouvoir un peu partout sur la planète. Parmi ces exemples on peut citer les Barcelonais d’ESTERTOR qui reviennent avec un deuxième opus et une signature chez les Allemands de War Anthem, quatre ans après un premier chapitre sympathique qui les voyaient pratiquer un bon vieux Thrash très 80’s qui sentait bon les Etats-Unis, et la Californie en particulier. Plus abouti et mature que son prédécesseur ce second volet va musicalement être efficace et conserver une sobriété et une fluidité dans l’écriture, où la variation rythmique et quelques autres influences vont être de mise permettant ainsi de densifier une œuvre qui musicalement tient la route… au contraire du chant qui se révèle être le véritable handicap de celle-ci.
Car outre une tessiture qui ne s’avère pas du tout adaptée au style pratiqué par ses camarades de jeu elle ne va absolument pas laisser indifférent tant elle se montre très vite horripilante et insupportable, gâchant totalement la qualité instrumentale de chacune des neuf compositions ici présentes. On se rend compte de ce point désagréable dès la plage d’ouverture (le classique et sympathique « Assimilating Flesh ») où malgré un sens du riff impeccable et des cassures rythmiques bien en place (où la rapidité reste majoritaire), la voix vient tout foutre par terre et filer un mal de crâne quasi-instantané malgré l’écriture impeccable de la partie musicale. Si on fait abstraction de la prestation désastreuse au micro d’Eduardo Jiménez Castro les quatre autres membres de l’entité font un boulot impeccable, même s’il est certain que tout cela se rapidement oublié dans la masse de sorties nettement plus indispensables et mémorables. Néanmoins ne pas donner sa chance à ce long-format serait regrettable car ses géniteurs ont la bonne idée de ne pas tout miser sur la vitesse en continu, celle-ci intervenant de façon certes régulière mais pas permanente, surtout lors de sa seconde partie. Car durant la première c’est à du pur son rétro à mort auquel on va avoir droit, et notamment via les excellents et directs « Venereal Horror » et « Nocturnal Strigoi » menés tambours battants et qui défoulent, tout comme les influences Punk hyper agréables de « The Torch That Corrupted The Earth » (bien calé rythmiquement sur un médium propice au headbanging) et « Blood For Sheetar » basées sur un même modèle de radicalité, d’explosivité et de rendu bas du front. Cependant ces deux-là font preuve d’une surprenante chaleur et finesse vu que la première nous gratifie d’arpèges doux étonnants mais bien foutus, et la seconde donne la furieuse envie de secouer la tête sur ses passages en mid-tempo.
Et tranquillement quand arrive la très bonne doublette « Repugnant Face Of Death » et « Tales From The Ancient Grave » la sensibilité se montre sous un jour nouveau, car les influences de balades Hard-Rock vont se faire sentir, sous la forme d’une introduction pour l’une et d’un break tout en arpèges doux dans l’autre qui rajoute en plus un long solo plaintif sur un rythme bridé à outrance, pour un rendu très bon au résultat différent du reste de ce qu’on a déjà entendu précédemment. Cela confirme en tout cas que les gars n’ont pas peur de s’éloigner de leur base classique et qu’ils y parviennent de fort belle manière, tant la douceur et l’agressivité se mêlent parfaitement l’une à l’autre. Jouant sur les deux tableaux également pour terminer les hostilités (via le remuant « Worship The Black Goat » et l’équilibré « Keeper Of Hell ») le quintet clôt tout cela sobrement et avec facilité, tant le rendu se révèle là-encore très agréable à l’oreille quand le vocaliste est parti voir ailleurs. Car quand il est là il est logiquement à craindre que l’auditoire en fasse autant vu qu’il salope totalement le travail fourni par ses acolytes, qui démontrent tout leur vécu et expérience à travers des morceaux relativement courts, et d’un disque qui en presque trente-huit minutes a dit tout ce qu’il fallait. Néanmoins malgré la qualité intrinsèque de l’ensemble c’est beaucoup trop plombé par la prestation désastreuse de son frontman pour qu’on revienne régulièrement sur cette réalisation, qui avait pourtant tout pour être bien meilleure qu’elle ne l’est là et c’est franchement dommage. En espérant que les gars en tiennent compte pour leur futur, sinon il risque de ne pas être très réjouissant et n’intéresser qu’une poignée de fans et amis proches sincère, dévoués mais pas forcément réalistes dans leur ressenti.
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