Sunami / Gulch - Sunami / Gulch
Chronique
Sunami / Gulch Sunami / Gulch (Split 7")
Suite et fin de l’épisode Gulch sur Thrashocore avec ces quelques lignes au sujet de leur maigre "collaboration" en compagnie de Sunami. Une ultime sortie aussi brève qu’amère puisque le groupe décidait en effet de mettre fin à ses activités quelques mois plus tard sans même être passé par la case "Europe" (la chose était prévue mais l’épidémie de Covid en a décidé autrement). Ah, pauvres de nous...
Paru en mars 2021 sur Triple B Records, ce split bouclé en un petit peu plus de onze minutes nous offre deux nouveaux morceaux par groupe et par face. Une cohabitation illustrée par Brad Hoseley (on a vu mieux en ce qui me concerne) et passée à nouveau entre les mains des producteurs Charles Toshio (Gulch, Scowl, Spy...) pour Sunami et Jack Shirley (Deafheaven, Graf Orlock, Reversal Of Man, Touché Amoré, Wiegedood...) pour Gulch.
Si vous ne connaissez pas encore Sunami, voilà dans les grandes lignes ce qu’il faut savoir à son sujet. Originaire de San Jose en Californie (tout comme Gulch), le groupe émerge courant 2019 avec sous le coude une première démo trois titres intitulée tout simplement Demonstration. Depuis, et malgré une discographie bien maigre (une démo, un EP, ce split et trois titres promotionnels) qui mis bout à bout ne doit même pas dépasser les vingt-cinq minutes, le groupe a néanmoins réussi à se forger une solide réputation grâce à des prestations particulièrement musclées capables de mettre rapidement le feu au poudre. Avec "Step Up" et "Die Slow", Sunami ouvre donc les festivités en reprenant naturellement le chemin de ce Hardcore bas du front décidément pas très fin mais heureusement fort efficace. Pas très fin parce que les Californiens misent en effet l’essentiel de cette efficacité sur une dynamique lourdingue faite de riffs parpaings et de séquences chaloupées idéales pour remuer le popotin et fracasser quelques crânes. On trouve bien une accélération sur "Step Up" à 0:55 mais la base du Hardcore de Sunami est bel et bien rythmique avec ces guitares en mode "voyou", ce groove qui pue le trottoir et ces quelques drops bien vicieux. Alors certes, la formule est quelque peu limitée et les riffs manquent tout de même un petit peu de profondeur mais en l’état, ces deux compositions s’avèrent tout à fait convaincantes.
Sur la face B, on va donc retrouver nos énervés de Gulch pour deux titres particulièrement bonnards à commencer par l’excellent "Bolt Swallower" et ses plus de quatre minutes. Une durée presque excessive pour un groupe habitué généralement à des formats nettement plus concis (moins de deux minutes en moyenne). Pour autant, rien n’a changé du côté des Californiens qui continuent de nous régaler à coups de secousses bien viriles et autres fulgurances aussi brèves que redoutables (1:23), de séquences presque dansantes avec cette batterie chaloupée (0:57 et 2:19), de ralentissements taillés une fois de plus pour dégommer tout ce qui pourrait se trouver sur votre chemin au moment de votre écoute (1:38) et de hurlements toujours aussi intenses et arrachés.
Punition en tout point identique avec « Accelerator » qui comme son titre le laisse supposer va reprendre peu ou prou les mêmes éléments énoncés ci-dessous dans une version condensée hautement inflammable. Certes, Gulch ne prend là aucun risque mais ce n’est pas du tout ce qu’on lui demande puisque l’on préférera naturellement en prendre une fois de plus plein la tronche plutôt que de voir le groupe de San Jose sortir des sentiers battus et tenter d’innover pour le seul plaisir de l’avoir fait... Bref, Gulch est exactement là où on l’attendait et c’est évidemment très bien comme ça.
Si on aurait aimé que Gulch conclue sa carrière sur une sortie un petit peu plus conséquente, on ne manquera pas pour autant de se délecter de ces deux dernières compositions qui ne proposent rien de neuf mais qui se révèlent néanmoins d’une efficacité une fois de plus à toute épreuve. Alors certes, Sunami s’en sort bien lui aussi mais je trouve leur formule plus limitée pour réussir à m’enthousiasmer autant qu'avec Gulch. Quoi qu’il en soit, même s’il se destine au seuls amateurs de ce genre d’exercice limité et souvent trop cher pour ce qu’il a à offrir, ce split s’inscrit dans les franches réussites du genre avec deux groupes et quatre compositions particulièrement solides qui ne manqueront pas de faire effet.
| AxGxB 2 Novembre 2022 - 668 lectures |
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