Si la discographie des Australiens d’
ONI (soit qui mal y pense, il fallait que je le dise) n’est probablement pas restée dans les mémoires, c’est sans doute parce qu’ils n’ont été actifs que trois ans (2000 – 2003) et que l’aventure musicale se résume à trois démos et deux splits, certes en la toujours gracieuse compagnie de
JESUS ANAL PENETRATION puis
WARKULT, mais cela restait sans doute encore un peu trop léger pour réellement percer. L’histoire aurait donc dû en rester là, encore un projet prometteur tué dans l’œuf, chacun ayant depuis vaqué à des occupations plus ou moins reconnues, la palme revenant incontestablement à
Pahl Hodgson qui excelle désormais dans
BEYOND MORTAL DREAMS, formation qui met à peu près tout le monde d’accord en termes de
brutal death metal qualitatif.
C’était pourtant compter sans ce nouveau label qu’est
Sphere of Apparition Records qui, pour sa toute première sortie, a décidé de compiler les démos du groupe. La reconnaissance médiatique sera-t-elle enfin au rendez-vous pour cet obscur combo du profond underground du cinquième continent ? Telle est la question. Et mon premier constat, à l’emporte-pièce, sera de tout de suite confirmer que non, ce disque ne sera pas vain. Ô, bien sûr, il ne faudra pas s’attendre à une révélation soudaine,
ONI n’étant pas une pierre philosophale. Cependant, l’auditeur attentif reconnaîtra que la doublette « brutalité maximale – technicité redoutable » fonctionne plutôt bien tout au long des huit compositions : on ne comptera pas la traditionnelle introduction qui pose pourtant d’emblée cette ambiance japonisante dont les musiciens se revendiquent et que l’on retrouvera dans
TZUN TZU.
Sinon, à l’écoute de ces trente minutes, on pensera également bien sûr à
NILE, un titre tel que « Slain » partageant une ambiance, une façon d’instaurer un climat mystique que l’on trouvait dès
« Amongst the Catacombs of Nephren-Ka », mais également à la fureur d’un
ANGELCORPSE par exemple, dès lors que les accélérations apparaissent et que la voix grimpe dans les aigus.
Si «
Incantation Superstition » est nécessaire à votre vie ? Evidemment que non mais son écoute provoque quand même un petit plaisir pas anodin, le genre de sensation que vous ressentez parfois avec des disques à priori anecdotiques, je pense à l’EP «
Throne of Anguish » (1997) des Espagnols d’
UNNATURAL par exemple, et sur lesquels vous revenez pourtant régulièrement, par nostalgie qui sait ? Car ces compositions ont plus de 20 ans, elles portent les stigmates du
death des années 2000, organique, pur et qui se prend direct dans la tronche.
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