Huit ans après « Back from the dead » et alors qu'il y a quelques années de cela on pensait les 5 floridiens bel et bien à la retraite ou partis vaquer à droite à gauche (Donald Tardy faisait la fête chez Andrew WK tandis que Trevor Peres jouait de la gratte au sein de Catastrophic) Obituary nous revient avec ce 6ème album froidement intitulé « Frozen in time » et à la pochette rappelant vaguement
« The end complete » version ère glaciaire.
Etant grand fan du combo de Tampa depuis de nombreuses années (depuis l'excellent
« The end complete » qui m'avait fait découvrir le groupe) les nombreuses rumeurs concernant sa reformation et un éventuel nouvel album n'avaient fait qu'accentuer ma bonne humeur légendaire, mais tout en éveillant en moi certaines questions existentielles : le groupe allait-il succomber au chant des sirènes du métal moderne? Allait-il gorger ses compos de nappes de synthé mielleuses? Allait-il s'adjoindre les services d'une jeune demoiselle à la voix et au physique délicieux? Ou, pire encore, John Tardy allait-il chanter en voix claire sur cet album? Bref, beaucoup de questions dont les réponses semblent d'une évidence parfaite pour tout fan du groupe. Car malgré le nombre des années passées, la musique du groupe est restée la même, comme momifiée dans ses langes et ressortie de son sarcophage des années plus tard. Non, rien n'a changé, tout a continué, comme dirait les Poppys.
Oui mais voilà, la plupart du temps, lorsqu'on attend un album avec trop d'impatience, une sorte de déception nous gagne après les premières écoutes, faute d'avoir, peut-être, trop espéré… Et pour ma part ce nouvel album d'Obituary n'a malheureusement pas dérogé à la règle.
Ce « Frozen in time » (un nom si adéquat) est du Obituary certifié 100 % authentique, sans aucun produit ajouté ni édulcorant, se situant a mi chemin entre le sombre et glauque
« World demise » et le catchy « Back from the dead ». Dès que les premières notes de l'album effleurent nos tympans on reconnaît aussitôt le style Obituary, cette patte qui fait que la musique du groupe est identifiable entre mille! Un titre instrumental sympathique et rondement mené ouvre cet album de façon relativement convaincante. On retrouve ces riffs de guitares grasses basiques et efficaces caractéristiques de la paire Trevor Peres – Allen West, lequel nous gratifiera de quelques soli (une fois de plus, typiques), soutenus par la batterie de Donald Tardy, ces 3 gendres idéaux étant à l'origine de toutes les compos de cet album. « On the floor » enchaîne le pas de manière assez réussie et on retrouve avec plaisir le chant éructé si particulier de monsieur John Tardy (l'homme qui vomit quand il chante). Comme à son habitude, le groupe aime à varier les tempos, ainsi passages speeds et lents se côtoient tout au long de l'écoute. Malheureusement, les titres suivants s'enchaînent dans une certaine indifférence. « Insane » (1er extrait disponible avant la sortie de l'album), « Blindsided », « Back inside », « Mindset » passent sans laisser beaucoup de traces et sans véritablement réussir à accrocher nos oreilles exigeantes. Seule « Stand alone » est là, avec son intro puissante, pour nous rappeler ce dont le groupe est capable lorsqu'il s'en donne la peine! « Slow death » est, comme son nom l'indique, un titre assez lent et oppressant; « Denied » n'aurait pas fait tâche sur
« World demise »; enfin l'album se termine sur « Lockjaw », titre efficace au début et à la fin lancinants encadrant un milieu de chanson à 100 à l'heure, et confirmant que l'entame et la clôture de cet opus sont bien plus intéressants que ce qui se trouve entre les deux!
Au final cet album est loin d'être mauvais, on y retrouve un groupe en forme et on est d'autant plus content qu'il ne soit pas définitivement tombé aux oubliettes tant Obituary a fait pour le death et c'est un vrai plaisir que de pouvoir se fourrer un nouvel album dans les cages à miel. Mais une fois le CD terminé on est un peu déçu par le coté peut-être trop linéaire, trop plat de l'album manquant quelque peu de relief et de chansons qui vous scotchent au dossier dès la 1ère écoute (comme « Threatening skies » ou « Lockdown » sur « Back from the dead » par exemple). Après quelques écoutes le disque s'étoffe un peu et quelques titres ressortent du lot (« On the floor », « Stand alone », « Lockjaw ») mais sans pour autant atteindre ses prédécesseurs. Alors pour le moment contentons-nous de ça, sans bouder notre plaisir de revoir sur le devant de la scène un des vétérans du death US et attendons (mais sans être trop impatient…) la prochaine livraison de gros son qui je l'espère concrétisera le retour en force de la rubrique nécrologique.
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