Alors que l’an prochain la formation des frères Tardy et de Trevor Peres fêtera déjà ses trente années d’existence, celle-ci nous revient avec son dixième album qui fait suite à l’agréable (à défaut d’être marquant)
« Inked In Blood ». Depuis son retour aux affaires en 2005 elle nous habitué aux montagnes russes niveau qualité, car si « Xecutioner’s Return » était d’un très bon niveau (malgré les critiques envers Ralph Santolla) on ne pouvait pas en dire autant de
« Frozen In Time » et de
« Darkest Day » qui manquaient franchement d’allant et de morceaux marquants. Cependant depuis l’arrivée de Kenny Andrews au poste de soliste on a l’impression que la bande a retrouvé une certaine forme, notamment sur scène où on l’en sent qu’elle prend plus de plaisir à jouer ensemble, chose auquel le public n’était plus forcément habitué tant certaines prestations par le passé sentaient le pilotage automatique et la recherche du cachet, sans folie ni passion.
D’ailleurs on peut qu’être enthousiaste et confirmer son sentiment dès le début de « Brave » qui démarre pied au plancher et tout en rapidité où l’on retrouve immédiatement sa patte qui fait mouche, notamment via un excellent solo du dernier arrivé qui confirme qu’il est un choix parfait, tant il amène un style plus technique qu’Allen West mais sans tomber dans les errements de son prédécesseur. En à peine plus de deux minutes le quintet met les choses au point en optant pour la vitesse (du moins le croit-on) qui avait tendance à s’effacer sur leur précédente galette, et que l’on retrouve avec « Sentence Day » remuant à souhait et qui donne envie de remuer la tête instantanément, tout en ajoutant des passages de double puissants et toujours aussi précis, et des parties lead vraiment impeccables, pour un rendu au classicisme assumé et qui fait mouche. Avec « A Lesson In Vengeance » on baisse ensuite un peu de rythme pour laisser place à quelquechose de plus massif où le mid-tempo et les passages écrasants se complètent avec justesse, tout en obtenant une grosse densité qui fera un tabac sur scène à n’en pas douter, (et qui n’est pas sans rappeler les grandes heures du combo), et briser les nuques des auditeurs et spectateurs présents. Dans la foulée « End It Now » aura sans doute également les honneurs scéniques, car il offre la plus grande diversité de cet opus, en commençant et finissant par un tempo élevé (où le jeu au pied du batteur est encore une fois redoutable) suivi de riffs qui sonnent comme jamais, avant que les gars aient la bonne idée d’alourdir leur musique en son milieu pour éviter une redondance malvenue, et une certaine linéarité qu’on a pu souvent leur reprocher. Celles-ci n’apparaissent pas si « Kneel Before Me » qui ne comporte ni accélérations ou fulgurances, car ici on reste dans une sensation d’étouffement tout du long grâce à une batterie pachydermique qui écrase tout sur son passage, malgré un rythme volontairement bridé mais totalement accrocheur.
Et puis lentement mais sûrement la seconde moitié du disque va perdre en intérêt, la faute à une inspiration moins présente et aussi à un abus de mid-tempo dont l’écriture minimaliste se répète beaucoup trop vite. Car bien que les titres tournent pratiquement dans les quatre minutes au maximum on est pris par une sensation de monotonie dont on ne sortira qu’à de rares occasions, comme avec « Turned To Stone » qui met beaucoup trop de temps à démarrer et qui ne devient intéressant que lors de sa dernière minute menée tambour battant. Et quand le combo essaie de sortir des sentiers battus, comme avec les breaks légèrement tribaux de l’ennuyeux « Betrayed » ça reste à plat, il faut dire qu’ils ont été pompés de manière assez flagrante sur ceux de « Refuse/Resist » de SEPULTURA, tout en n’ayant pas du tout le même rendu. Enfin « Straight To Hell » ne décolle jamais et on a plus envie de bailler que de headbanguer, tout comme avec « Then Thousand Ways To Die » qui reste au petit trot sur une trop longue période, avant d’en terminer de manière nettement plus convaincante avec un très bon solo qui fait sortir Kenny Andrews de sa léthargie, tant il se révèle être trop peu utilisé pendant une bonne moitié du disque.
Pourtant malgré sa sensation de longueur l’ensemble ne dépasse pas les trente-trois minutes (sans la chanson bonus « No Hope »), un record pour la bande et une courte durée qui laisse néanmoins une sensation en demi-teinte tant on passe par toutes les émotions et les ressentis durant cette demi-heure. Il est dommage que le combo insiste trop longuement sur les parties monolithiques et ennuyeuses, qui se font au détriment de celles plus enlevées qui conservent une vraie énergie et inspiration. Du coup cet album éponyme n’est pas leur meilleur mais juste un de plus dans leur désormais longue discographie, où la qualité est assez variable et hétérogène tout en conservant le style inimitable et reconnaissable entre mille de ses géniteurs qui se contentent depuis longtemps de recycler indéfiniment la même recette, avec plus ou moins de réussite, ce dernier point étant désormais plus fréquent.
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