Je l’avoue, quand j’ai découvert la brève description d’
IN DER WELT sur son Bandcamp, j’ai eu du mal à cerner la démarche : « Une odyssée post-hardcore en forme de memento mori. L’humain, cet être singulier et paradoxal qui vit avec l’idée qu’il peut mourir à tout moment, est ici transcendé par des vibrations acharnées teintées de ténèbres, un éternel voyage sonique dont la destination pourrait être localisée au-delà des frontières de l’univers connu. » Bon, je n’avais pas vraiment fait mieux il y a quelques années avec mon propre groupe, je serai donc évidemment compréhensif mais je ne comprends pas vraiment où la formation veut en venir, il y a (je trouve) un côté verbeux qui manque forcément de simplicité, au final, je retiens seulement que l’on va goûter une grosse ration de
post hardcore, quitte ou double donc.
Et c’est double putain ! Chaotique sans que ce soit le bordel, technique sans pour autant être du
mathcore, systématiquement hyper rageur au niveau des vocaux, je pense à
SHOVEL, à
CONVERGE, à
CAVE IN, finalement qu’à des trucs qui poutrent, qui mastent, qui démastent même comme ça se disait dans les Landes il y a une vingtaine d’année. Il y a notamment un excellent travail sur les guitares dont le jeu versatile permet de passer de riffs mastocs
hardcore à des harmoniques dissonantes, avec à l’occasion des mélodies faussement planantes (« Totem » dans l’esprit du
ISIS de
« Panopticon » ) et cela représente l’une des grandes qualités de ce disque éponyme : varié, surprenant, il se passe des choses, de l’inattendu. D’ailleurs cette richesse, loin de donner naissance à un patchwork d’influences hétérogènes, s’avère étonnement cohérente au fil des neuf morceaux.
Ce qui m’a sans doute le plus frappé, c’est l’énergie déployée. « Dasein », « Bye Anxiety », ce sont de véritables cures de Juvamine, le genre de remontant qui te file la maxi patate pour la journée et qui augure de concerts particulièrement sauvages. J’ai du mal à croire qu’une telle maîtrise soit le fait de musiciens débutants, je sens derrière une expérience, notamment scénique, qui aurait permis d’identifier les plans les plus efficaces, dégraissant ainsi les compositions de tout élément superflu. Les mecs visent une efficacité maximale, frontale, bien aidé en cela par un chanteur au coffre impressionnant. Je n’ai encore rien dit de la section rythmique, qui abat elle aussi un gros boulot, notamment la basse qui tient à elle seule la barraque lorsque la guitare part en dérapages noise.
Pas grand-chose de plus à dire sur ce «
In Der Welt » particulièrement corrosif et à l’artwork étrange. Je n’en attendais rien, voire partais avec un sentiment négatif du fait de cette présentation un brin pompeuse, pour
in fine me faire percuter par un
post core virulent, porteur d’émotions (« Slow Motion »), marchant sur les traces de ses ainés mais sans complexe ni pillage du patrimoine. Un style franc, sincère, qui doit certainement cartonner sur scène.
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