Stygian Crown - Funeral For A King
Chronique
Stygian Crown Funeral For A King
Second album pour les ricains de Stygian Crown, qui vont peut-être t’aider à patienter entre deux albums de Candlemass. Baigné dans le même doom trad’ très épique, Stygian Crown a débuté doucement, avec un premier LP éponyme moyen plus. Funeral for a King passe clairement la seconde, qui repose sur des structures beaucoup plus travaillées et un univers nettement plus personnel et fouillé.
Le mix entrevu sur l’album précédent semble commencer à produire ses effets : le heavy du combo américain s’est nettement alourdi, adoptant des postures proches du death metal, d’un Bolt Thrower ou d’un Memoriam qui aiment à trainer la patte en chemin, sans jamais se départir de sa base fondamentale, ce heavy doom ultra épique dont Candlemass est le créateur. Le son est épais, presque grumeleux par endroits (Funeral for a King, Bushido, Scourge of the Seven Hills, The Bargain), même dans les passages les plus heavy, les plus enlevés, ceux dont Iron Maiden pourrait, cette fois-ci, réclamer la paternité (The Bargain).
Pour autant, en dépit de ces références évidentes, Stygian Crown développe sa personnalité. Souvent, son doom épique prend des atours thrashy (Funeral for a King, Bushido), la faute à ces guitares qui s’entrecoupent telles des tronçonneuses au travail en autant d’arabesques (Bushido ; Where the Candle Always Burns) ou de riffs destructeurs combinés. La faute encore à cette basse ultra ronde (Bushido et son départ très riche), qui dope les structures. La base épique demeure cependant le ciment du tout, portée par une voix typique du genre (Bushido, The Bargain) et un tempo la plupart du temps relativement enlevé.
Varié, Funeral for a King assume tranquillement ses 9 titres pour 43 minutes. Ni trop longues, ni trop courtes, les compositions ondulent toujours entre ce doom épique typique et ses passages plus death, qui alourdissent le propos mais sans jamais le dénaturer. Les variations offertes par la tracklist sont également bien pensées. Ainsi, Scourge of the Seven Hills vient, par son tempo lent et pesant, « couper » la dynamique plus intense apportée par les deux premiers titres, pour mieux contraster la musique, la relancer par la suite et maintenir l’attention. Let Thy Snares Be Planted, morceau instrumental, dégage une menace et un brin de folie, avec ses violons lointains, qui tranche encore davantage. De la même manière, les arrangements sont discrets mais toujours pertinents ; ils captent l’attention au moment où on ne s’y attend pas (les cloches sur Scourge of the Seven Hills par exemple ; le départ au piano et violons sur Blood Red Eyes, suivi d’une voie féminine gracile).
La fin de l’album est enfin relancée par un Blood Red Eyes presque pop, porté par une voie féminine qui tranche très nettement avec l’ambiance globale. Ce titre introduit le contraste avec Beauty and Terror et Strait of Messina qui ferment la marche sur un tempo plus élevé, dopés par des atours épiques pertinents et quelques guitares thrash de nouveau.
Stygian Crown ne révolutionne pas l’epic doom mais sa façon de le traiter, en incluant des petits éléments death et thrash, lui donne un cachet supplémentaire. Un très bel album qui mérite votre attention.
| Raziel 31 Août 2024 - 422 lectures |
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