Bon, je ne vais pas vous mentir, autant j’étais particulièrement enthousiaste à l’idée de voir enfin Biohazard sur scène (qui plus est avec le line-up d’origine), autant j’avais quand même de sérieux doutes quant à la qualité de ce nouvel album annoncé quelques mois après le retour aux affaire de nos New-Yorkais. Il faut dire que depuis
State Of The World Address paru il y a plus de trente ans, le groupe américain n’a fait que dépérir à petit feu, tentant tant bien que mal de rester pertinent malgré les défections en nombre et les sorties toutes plus dispensables les unes que les autres (sans parler de leurs illustrations jamais très engageantes qui à chaque fois m’ont toujours tenu à bonne distance de tous ces albums). Bref, je n’y croyais absolument pas avant de poser mes oreilles sur "Forsaken", un premier single dévoilé en juin dernier qui contre tout attente m’a fait me demander si finalement il n’était pas possible que Biohazard soit en mesure de créer la surprise...
Paru il y a maintenant une dizaine de jours sur BLKIIBLK Records, sous-division du label italien Frontiers Records (Dokken, Marty Friedman, Pretty Maids, Primal Fear, Vanden Plas...),
Divided We Fall est donc le dixième album des New-Yorkais. Un disque à l’illustration sobre mais évocatrice et à l’intitulé peut-être un brin cliché mais qui a néanmoins le mérite de rappeler à qui l’aurait oublié les racines Hardcore de Biohazard. Treize ans après son dernier album (
Reborn In Defiance, 2012), les Américains ont choisi de faire appel au producteur Matt Hyde (Slayer, Fu Manchu, Hatebreed, Monster Magnet, No Warning, Sum 41...) afin de coucher sur bande ces onze nouvelles compositions. Sans faire de vague, ce dernier signe pour l’occasion une production moderne, efficace et bien équilibrée qui sied plutôt bien au Hardcore métallique de Biohazard même si, reconnaissons-le, celle-ci manque tout de même un peu de personnalité et de caractère.
D’ailleurs soyons clair, si ce nouvel album est effectivement une (très) bonne surprise, il est absolument hors de question de le placer au même niveau que les excellents et emblématiques
Urban Discipline et
State Of The World Address qui sont et resteront à tout jamais le point d’orgue de la discographie des New-Yorkais. Bien évidemment, la comparaison est inévitable mais ne comptez pas sur moi, malgré les qualités évidentes de ce nouvel album et mon étonnement qui en découle, pour en dresser une critique aussi dithyrambique puisque outre l’affect qui rentre évidemment en ligne de compte et m’empêche de le faire, ce cru 2025 ne boxe pas tout à fait dans la même catégorie.
Pourtant, tous les ingrédients qui ont fait le charme de Biohazard par le passé sont ici réunis. Un condensé des meilleures années du groupe de Brooklyn (de l’éponyme jusqu’à
Mata Leão) pour un résultat effectivement très séduisant pour le fan de la (presque) première heure que je suis. Ainsi de ces accélérations et riffs Punk / Hardcore simples mais néanmoins toujours aussi efficaces et entrainants ("Fuck The System" à 0:42, "Forsaken" à 0:06, "Word To The Wise" à 0:39, "Fight To Be Free" à 1:01, "War Inside Me" à 0:25...) à ces nombreux riffs beaucoup plus sombres et métalliques qui ponctuent ce nouvel album en passant par ces excellents solos signés des mains d’un Bobby Hambel décidément en très grande forme ("Fuck The System" à 2:41, "Forsaken" à 0:59 et 2:24, "Death Of Me" à 2:45, "Word To The Wise" à 2:10, "War Inside Me" à 2:07, "Tear Down The Walls" à 2:04 et surtout 2:42...) sans oublier naturellement ces doubles vocalises redoutables et complémentaires menées par un duo Graziadei / Seinfeld toujours aussi facilement reconnaissable et lui aussi très en voix (avec en supplément ces quelques choeurs toujours aussi virils) ou bien encore toutes ces mosh part toujours aussi bien troussées mettant ainsi en exergue un groove urbain et chaloupé propice aux déhanchés, roulages de mécanique et autres séances de « two steps » depuis maintenant trente-cinq ans, tous les ingrédients sont effectivement réunis pour toucher la corde sensible des darons et autres vieux de la vieille qui dans les années 90 ont usé jusqu’à l’os les premiers albums de la formation new-yorkaise.
De fait, il n’y a pas grand chose à reprocher à ce
Divided We Fall écrit, composé et interprété par un groupe vraisemblablement ravi de remonter en selle à en juger par l’énergie de leurs prestations scéniques et finalement la qualité indiscutable de ces onze nouvelles compositions plutôt uniformes qui du haut de leurs trois minutes(pas une de plus) ne montrent aucun véritables signes de faiblesse. Certes, en grattant bien, on peut trouver à redire notamment en ce qui concerne le caractère un brin cliché et juvénile qui définit les titres (l’expression "Fuck The System" me fera toujours doucement sourire) et autres paroles de ce dixième album ou bien encore sur le côté parfois un peu facile et générique de certaines séquences (les "Ooooh oooh oooh" scandés à l’unisson sur "Fight To Be Free" par exemple ou bien encore certains riffs Punk / Hardcore un tantinet génériques) mais c’est vraiment pour chipoter et trouver un truc à (re)dire.
Si je ne peux pas aujourd’hui vous affirmer que
Divided We Fall trônera un jour sur mes étagères aux côtés des premiers albums de Biohazard, je persiste et signe en affirmant une fois de plus que ce retour aux affaires constitue à n’en point douter une très belle surprise. En effet, ce serait mentir que d’affirmer que j’attendais Biohazard à un tel niveau puisque même si ce dixième album n’a rien de révolutionnaire à offrir, il nous donne à voir et à entendre un groupe en pleine possession de ses moyens, capable de capitaliser sur ses succès et ses acquis pour offrir à ses auditeurs grisonnants tout ce que ces derniers attendent secrètement de retrouver chez les New-Yorkais depuis près de trois décennies. Bref, Biohazard continue de faire du Biohazard sans rien changer à sa formule mais avec l’énergie, la passion et l’efficacité de ses meilleures années. On en demandait probablement pas tant et pourtant nous voilà face à un groupe qui aujourd’hui a su prouver que son retour n'était pas de l’esbroufe.
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