Evergrey - Solitude - Dominance - Tragedy
Chronique
Evergrey Solitude - Dominance - Tragedy
Un an seulement après leur premier opus, Evergrey sort un nouvel album qui est peut-être l'album le plus difficile à cerner de leur discographie. La musique du groupe semble s'enfoncer dans sa propre complexité mais ce n'est pas un mal pour quelqu'un qui aime bien revenir sur ses premières écoutes afin de creuser et découvrir ce que le cd a vraiment à nous offrir.
Ainsi pour tout vous dire, j'avais été un peu déçue à la première écoute de l'album, rien que par sa durée, trois petits quarts d'heure. Mais je suis revenue à ce disque de nombreuses fois par la suite et c'est petit à petit qu'il a dévoilé ses qualités.
La première évolution par rapport à The Dark Discovery c'est la qualité du son. La production de cet album sert mieux les musiciens, mettant plus la voix en valeur et accordant une profondeur plus importante aux instruments même si nous sommes encore loin du son qu'ils ont aujourd'hui.
Musicalement, la complexité de l'album vient de ses structures et des enchaînements des chansons qui peuvent donner l'impression d'un ensemble décousu. Mais quand on y regarde, de plus près, on voit que l'ensemble est pourtant très cohérent, très homogène, et au final je ne suis toujours pas à même de vous dire ce qui fait le mystère de cet album…
On retrouve dans ce Solitude Dominance Tragedy, tous les ingrédients propres à Evergrey : les rythmiques saccadées, les passages instrumentaux avec évolution de rythmes, le clavier en lignes mélodiques typiques au groupe, le chant toujours aussi amer, éraillé révolté et les apparitions d'autres instruments. Cette fois-ci Evergrey nous offre une harpe et un violon ainsi que de véritables chœurs même s'ils se font assez discrets.
Le mid-tempo serait caractéristique de l'album de manière globale même si l'intro de « Solitude Within », ainsi que les titres « Nosferatu », « She speaks to the Dead », « When Darkness Falls » sont un peu plus speed.
Les titres sont assez longs et très fourre-tout. Je m'explique. Autant les intros que les couplets ou les ponts, tout est toujours en éternelle évolution. Il n'y a pas deux couplets qui aient la même orchestration, les intros sont souvent longues (« Solitude Within », « Nosferatu », « A Scattered Me », « When Darkness Falls », « The Corey Curse »), et le chant à chacune de ses entrées introduit une nouvelle ambiance ou casse le rythme. Evergrey est le genre de groupe qui fait des intros assez speed et accrocheuse avec une grosse orchestration pour qu'ensuite le chant débarque sur une ligne rythmique et mélodique épurée. Cela constitue une variation constante du volume sonore et l'ensemble peut être assez difficile à suivre. Mais la musique n'en est pas forcément mauvaise. Tous les titres sont très fouillés, et les variations sont recherchées. A aucun moment le groupe ne tombe-t-il dans la facilité à mettre un riff efficace pour être sûr que l'auditeur ne décroche pas, à aucun moment vous aurez une ligne de chant très claire sur un fond minimaliste. Autant vous dire que cet album est court mais qu'il est très dense. Le seul titre un peu plus accessible dès la première écoute est la ballade « Words Mean Nothing ». Très joli titre où le refrain est chanté de façon très touchante par Tom.
Le point commun à tous les titres est cette ambiance sombre, dramatique mais jamais pompeuse ni emphatique assurée par la tonalité des chansons, par les instruments utilisés et par le chant toujours poignant de Tom. Cette obscurité découle aussi de cette complexité, des ces changements de rythme et de mélodies et d'instruments sans arrêt. De plus, cette ambiance est couplée à un aspect assez intimiste de l'album. En effet, les titres 3 à 6 inclus commencent par une voix off qui parle de manière assez feutrée enveloppant un peu plus de mystère encore, le contenu des titres, leur sens et leur portée. Des esprits trop étriqués pourraient penser que c'est redondant et inutile…
Je ne peux vous parler d'avantage de cet album sans rentrer trop dans les détails mais pour conclure je peux dire que cet album est bien le plus mystérieux et le plus secret de la discographie d'Evergrey qui progresse et développe avec talent et profondeur le style qu'il s'est donné, en suivant ses émotions, son sens esthétique et sans se soucier de l'avis du public.
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