Amorphis - Tuonela
Chronique
Amorphis Tuonela
L’évolution d’Amorphis est très proche de celle de Paradise Lost (ou de Metallica, pour ceux qui cherchent la bagarre :p) : voilà un groupe adulé par nombre de métalleux pour ses premiers albums, et qui a effectué un changement complet de style au fil des années, en édulcorant ces éléments métal pour atteindre au fil des années une musique plus accessible et plus proche de leurs influences originelles, à savoir le rock psyché des années 70.
Ainsi donc, le Amorphis de l’époque gros chant death, mélodies de guitares harmonisés et batterie martiale a troqué sur « Tuonela » tout son attirail pour se reconvertir en groupe de Rock aux légères poussées Metal, pour le bonheur ou le malheur de certains… si l’aspect métal a pratiquement disparu, le coté psyché présent depuis les débuts du groupe est toujours présente, de par les nombreux solos en wah wah aux sonorités rock qui subsistent encore, et ce claviériste qui en fait toujours des siennes.
Pasi Koskinen est donc désormais l’unique chanteur du groupe, et son timbre de voix très particulier risque d’en rebuter certains. Certains le trouveront aussi parfois un peu limite en termes de justesse, mais rien de choquant très franchement. Le chant death refait une timide apparition sur le titre « Greed », persistante des origines métal du groupe, mais qui sonne au final davantage comme une chute de studio réarrangée à la sauce actuelle..
C’est donc sur des structures rock très basiques (et qui étonnent après deux albums qui ne s’inscrivaient pas du tout dans la facilité à ce niveau là) qu’Amorphis a redéfini son style avec ces 10 titres aux refrains léchés et subtilement accrocheurs…disons que si les refrains sont très souvent les points d’orgue des différents titres, ils ne vous hanteront pas non plus des jours entiers. Plus intéressant est cette légère pointe de mélancolie qui surplombe toujours l’album, une constante du groupe Finlandais depuis ses débuts. Bien que la tristesse exprimée ici semble plus épurée et moins « sombre », elle transparaît aisément sur les meilleurs titres de l’album que sont « Tuonela » (proche du doom des premiers albums), « Divinity » (dont a été tiré un clip) ou bien encore« Summer’s End » (et son outro ou les claviers envahissent l’espace sonore au détriment des guitares)…
Seulement, si les titres en question se démarquent au premier abord, le reste n’est malheureusement pas aussi touchant. Ce coté trop propre, trop épuré et un peu facile des compos, notamment sur certains refrains, gêne l’appréciation des ambiances développés qui semblent parfois un peu factices. C’est d’autant plus dommage, que la richesse des arrangements et les sonorités exotiques apportés par de la sitar, du saxophone voire de la flûte en continu sur « Rusty Moon » (dont l’omniprésence en fond sonore risque d’en faire grimacer certains), laissaient supposer un grand album. Au lieu de ça, Amorphis assure simplement un bon album de Metal / Rock aux accents mélancoliques, qui s’écoute agréablement mais manque d’une grande partie du charme de ses prédécesseurs…
| Chri$ 6 Janvier 2006 - 2665 lectures |
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