Il est déjà dur de sortir un bon album, mais lorsque le précédent n'est autre que le fabuleux
"A Blessing In Disguise", arriver à produire une suite relève du défi. Les fans sont comme ça : plus vous leur en donnez, plus ils en redemandent et plus vous êtes condamné à produire des perles ou à mourir dans l'indifférence générale, où seuls certains ancêtres se rappelleront d'une rumeur d'un album qui fit grand bruit à l'époque. Bon, je délire un peu, mais certains en ont fait les frais et c'est à peu près dans cette merde que se sont fourrés les norvégiens de Green Carnation avec leur précédent album qui a fait l'unanimité des critiques et du public. La relève s'annonçait donc délicate et je ne vous cache pas que j'attendais "The Quiet Offspring" avec une certaine appréhension...
...Mais il est finalement sorti, et je l'ai finalement acheté, et je ne sais d'ailleurs finalement pas pourquoi vu que je n'étais finalement pas très chaud pour le faire, mais finalement vous n'en avez rien à branler de ce que je vous raconte et je vous concèderais finalement que vous avez bien raison et que si je continue comme ça à faire des phrases pour ne rien dire, vous pourriez être tenté d'abandonner la lecture de cette chronique qui sans ça, aurait pu se révéler intéressante, d'autant plus que l'album aurait de quoi plaire à certains d'entre vous qui ne connaissent pas Green Carnation. Enfin bref, pour faire simple, le groupe a su habilement organiser son évolution, sans essayer de nous réchauffer un album comme
"A Blessing In Disguise", mais au contraire, en s'orientant vers une nouvelle direction musicale. Alors je vois que certaines personnes maquillées et cloutées au fond de la salle commence à tendre l'oreille et je ne vais pas vous faire mariner plus longtemps. Non, Tchort ne s'est pas remis au black metal (whoa le scoop ! Vous pouvez retourner végéter au fond de la salle), mais le combo norvégien a, par contre dévié vers un style plus agressif tout en restant dans le même registre de metal/rock mélancolique.
J'avoue d'ailleurs que la première écoute de "The Quiet Offspring" m'avait laissé sceptique quand à la qualité de cet opus. Les premiers titres ne m'avaient pas spécialement emballés, notamment à cause d'une ambiance rock'n roll 70's un peu dérangeante, notamment sur "Between The Gentle Small And The Standing Tall". Et pourtant, après quelques écoutes, je dois bien reconnaître que Green Carnation a fait mouche. Les titres sont assez variés et c'est peut être ça le plus déroutant, le groupe passant d'un registre très rock ("The Quiet Offspring", "Dead But Dreaming", "The Everlasting Moment") à un registre plus atmosphérique ("A Place For Me", "Child's Play", "When I Was You") qui pourraient ne pas plaire. De plus, le chant de Kjetil n'a rien perdu de sa singularité et pourrait en rebuter plus d'un, nageant entre thrash et heavy (mais bizarrement, moi qui n'aime pas ça habituellement, j'aime sa manière de chanter).
Mais voilà, ça aurait été fait par un groupe lambda, ça n'aurait rien rendu, mais Green Carnation a un talent certain et indéniable pour ce genre musical et cet album n'en est qu'une preuve de plus. Je me suis retrouvé encore une fois planté sur mon siège, les yeux rivés sur ma chaine (alors qu'il n'y a pas grand chose à voir sur ma chaîne), à m'émerveiller devant la beauté de la musique. Green Carnation fait parti de ces groupes qui arrive à vous faire ressentir des trucs pas possible à travers leur art, à vous faire remonter des frissons tout simplement. Malgré son inégalité, "The Quiet Offspring" est encore une fois d'une richesse émotionnelle et d'une pureté comme on en trouve plus, dans lequel tous les sentiments se mélangent, l'espoir et le désespoir, la joie et la tristesse, sans que ces antagonismes n'atteignent son intégrité et sa beauté. Ajoutez à cela un son absolument fabuleux et un artwork de toute beauté réalisé en collaboration de Niklas Sundin et vous obtenez un album quasi-parfait.
Dommage au final que "The Quiet Offspring" pêche par des morceaux de moindre qualité car on y retrouve beaucoup de titres qui vous arrachent les tripes, à l'image d'un "Purple Door, Pitch Black", d'un "Pile Of Doubt" sans oublier le très poignant "Child's Play - Part I". Green Carnation négocie sa carrière en douceur avec toujours autant de brio et de feeling, ne nous laissant à chaque fois que des raisons de poursuivre l'aventure avec eux. Un album réservé à ceux qui aiment se faire prendre par les sentiments, se laisser transporter par la musique, un album à la fois si doux et si violent car ce qu'il vous fera ressentir sera bien plus puissant que n'importe quel blast...
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