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Mortiis - The Grudge
Chronique
Mortiis The Grudge
Mortiis fait parti de ces artistes charismatiques qui hantent le paysage metallique depuis de nombreuses années maintenant. Après avoir passé quelques temps auprès d'un petit groupe norvégien nommé Emperor (avant "In The Nightside Eclipse"), l'homme se lance dans une carrière solo tournée vers un style ambiant assez sombre. Après cinq albums dans cette voie, Mortiis se tourne vers autre chose avec le fameux "The Smell Of Rain" (2001), mélange électro-goth qui déroutera bon nombre de fans mais recueillera des critiques plutôt positives. Trois ans plus tard, "The Grudge" continue sur la lancée de son prédécesseur, poussant les expérimentations encore plus loin.
Ce septième album du troll pourrait s'avérer le parfait croisement entre un Marilyn Manson et un The Kovenant (nouvelle période), mélant la décadence de l'un et le côté totalement froid et aseptisé de l'autre. En effet, "The Grudge" c'est un peu le reflet futuriste du mauvais goût, distillant une musique à l'esthétisme aussi formaté et raffiné que dérangeant. Mortiis a bien insisté sur le côté non naturel de sa musique où l'on ne retrouve que peu de sons non retraités. Guitares, batterie, chant, ... tout est passé à la moulinette pour obtenir une mixture dont le côté synthétique est en plus amplifié par bon nombre de sons électroniques (samples, batterie électronique, ...). Malgré la richesse de l'enregistrement, la musique se veut très directe et efficace : les riffs sont assez simples, les refrains vous rentrent instantanément dans la tête et le chant de Mortiis est vraiment excellent, aussi bien en clair qu'en hurlement. Par contre, les structures se révèlent parfois pas aussi évidentes qu'elles n'y paraissent, regorgeant de nombreux breaks et tiroirs. Et même si l'on a du mal à savoir où le groupe veut en venir, ce côté sert plus qu'il ne dessert, offrant une durée de vie plus conséquente à l'album.
Les morceaux qui composent "The Grudge" sont finalement assez hétérogènes. D'un côté, on trouve des morceaux bien gras comme "Broken Skin", "Way Too Wicked" et "Gibber", et de l'autre des titres plus lents (voir ballades) tels que "The Loneliest Thing" ou "Twist The Knife". Je dirais que le groupe se débrouille aussi bien dans les deux cas, ce que ne signifie pas forcément que l'on se trouve en face d'un album incontournable, loin de là. En effet, l'ensemble laisse un petit goût amer dans la bouche car tout ceci manque un peu d'âme et de génie. Excepté quelques bons titres ("Way Too Wicked", "Decadent & Desperate", "The Loneliest Thing"), peu de choses m'ont touché ou scotché à mon siège. De plus, j'ai trouve que l'ensemble pénait à créer une atmosphère prenante tout au long de l'album, souvent cassée par des titres de moindre qualité. Rien à dire côté production par contre, aussi froide et mécanique que la musique, relayé par un artwork des plus réussis signé par le français Jean-Sébastien Rossbach.
Au final, on ne peut pas vraiment reprocher à Mortiis d'aller de l'avant, d'expérimenter car sa nouvelle direction est plutôt prometteuse et le bougre ne s'en sort pas si mal. Cependant, "The Grudge" manque encore d'un petit quelque chose pour faire décoller son auditeur. Il ne reste plus qu'à espérer un digne successeur de celui-ci, qui concrétisera tous les efforts accomplis depuis "The Smell Of Rain". On attend donc.
| | Dead 8 Février 2006 - 1820 lectures |
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