Antaeus - Blood Libels
Chronique
Antaeus Blood Libels
Antaeus, ou l'un des leaders de la scène BM française. Depuis 1994, le groupe sévit sur nos terres pour propager haine, destruction et adoration de la bête poilue. Et c'est en l'an de graisse 2006 que Antaeus décide de nous livrer son nouveau méfait, le troisième disque en 12 ans : autant dire que ce n'est pas une manne que l'on peut apprécier tous les jours. Fort de sa signature récente avec le label kvlte Norma Evangelium Diaboli, Antaeus en a profité pour se faire une nouvelle beauté (ou mocheté, on écoute du Black Metal, merde, on n'est pas des pédés !) : artwork fichtrement bien réalisé, production relativement améliorée, et musique plus recherchée. D'ailleurs, Indiana Jones ne l'a pas encore retrouvée.
L'album s'ouvre sur un ignoble Rot putride (d'accord, elle était facile), avec intro inquiétante qui fait peur dans le registre « sons occultes qui t'oppressent comme un citron », jusqu'à ce que la sauce soit envoyée et que vous vous preniez une faciale dans la gueule. Bon, ça fait un peu mal la première fois, mais on s'habitue par la suite. L'énorme travail sur la production, qui, bien qu'étonnamment puissante, a su garder une malpropreté à toutes épreuves que même Koinkoin WC il peut rien y faire, réussit à nous en mettre Plein les yeux (les oreilles plutôt, mais c'est au cas où certains entendent par les yeux). Les riffs (teck hachés) possèdent ce petit quelque chose qui fait la différence (je sais pas quelle soustraction ils ont fait par contre), et élève ce disque au dessus de la masse purulente et répugnante des autres groupes de Black Metal actuels.
Le disque va vite, très vite (seulement si vous l'envoyez bien fort) : ça blast, ça bastonne, ça bourrine, ça défonce, ça arrache, ça est de retour ! Bref, contrairement au seul autre disque du groupe que je connais, Cut Your Flesh and Worship Satan, la musique de Antaeus ne parait plus vaine : on peut y entendre ici une recherche autre que celle de la violence primaire. « Ca se discute » me diront certains, auxquels je répondrai que « C'est mon choix » que de choisir ce point de vue : bien que l'agressivité soit toujours l'argument principal de la force de frappe de nos Français, il semble que le groupe se soit plongé un peu (ils ont des petits poumons) dans cette mouvance que l'on nomme « Orthodox Black Metal ». J'entends par là (mais par ici aussi – et non, je suis pas super fort, je suis mieux que ça même, je suis surpuissant) que le disque dégage une atmosphère proche de celles de groupes comme Deathspell Omega, Funeral Mist ou Ondskapt par exemple : un sentiment de malaise (de la Malaisie) prononcé, une véritable entité malfaisante et puante (pire que les boules) nous réduisant à d'ignobles chossettes (ça veut dire « petite chose ») informes.
Pour donner l'impression que j'ai quand même un peu écouter ce disque, je vais évoquer quelques titres qui m'ont particulièrement plu (j'ai séché depuis) : Control and Abuse, Word As Weapons, Here is Punishment et Gates to the Outside. Ceux là, ils sont vraiment fous, mais quelque chose de malade, ils mériteraient de se faire interner en hôpital psychiatrique. Par contre, vous dire pourquoi ceux là particulièrement, ça n'a aucun intérêt : ce serait fait à partir d'un point de vue encore plus subjectif que pour le reste de l'album, et donc ce ne serait pas vrai. Or, vu qu'Y a que la vérité qui compte…
En tout cas, j'espère que vous avez bien eu la haine en lisant ma chronique, parce que si c'est le cas (et Satan sait si je me suis donné du bien), j'ai atteint mon objectif : celui de retranscrire le sentiment principal dégagé par cet album. Donc si vous avez la haine, je vais vous dire ceci : Antaeus, c'est pareil, mais en différent.
| Krow 29 Octobre 2006 - 4331 lectures |
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