Sirenia - Nine Destinies And A Downfall
Chronique
Sirenia Nine Destinies And A Downfall
Après une longue collaboration avec Napalm Records qui nous ramène 8 ans en arrière du côté du "Widow's Weeds" de Tristania, Morten Veland s'est décidé à laisser tomber le label autrichien pour épouser le géant allemand Nuclear Blast. The Sins Of Thy Beloved enterré, Tristania en perte de vitesse (quelle déception que "Ashes"), Sirenia avait alors le champ libre pour dominer le monde du gothique à tendance symphonique. Un peu plus de 3 ans après "An Elixir For Existence", les norvégiens se décident enfin à nous lâcher leur troisième album, revenant sur le devant de la scène avec une nouvelle chanteuse moins potelée mais tout aussi douée, Monika Pedersen et un style plus... commercial pour faire simple.
En effet, Sirenia apparaissait comme le dernier mastodonte du gothique symphonique et je suis au regret de vous dire qu'il faudra désormais compter sur la relève (que je ne connais pas encore). Alors je ne sais pas si c'est l'esprit Nuclear Blast ou si c'est une rencontre avec Angelzoom qui en est à l'origine mais le groupe opère ici un changement assez significatif de style, délaissant les ambiances froides et triste qui faisait son charme pour s'adonner à une sorte de metal gothique, toujours vaguement symphonique, à la croisée entre un Evanescence et un Leaves' Eyes (désolé je n'ai pas trouvé mieux). Si Tristania a osé repartir vers un style plus agressif (sans être franchement convaincant), Veland, lui, a préféré assurer ses retombées économiques en misant sur une seule chose : sa chanteuse. Déjà que la précédente ne chômait pas beaucoup, mais alors celle-ci est usée jusqu'à plus soif, rendant les hurlements et chants de Veland anecdotiques. Et pour accompagner cette débauche de féminité (je n'ai rien contre les groupes à chanteuse, au contraire), quoi de mieux qu'une petite musique bien catchy, hein ? Aller je vous brade les structures des compos à 2 euros, ultra formatés et d'une banalité sans nom (couplet/refrain/break... enfin vous voyez le genre) et vous pouvez rajouter quelques rythmiques bien grasses histoire de nous faire croire qu'il y encore quelque chose de dark la dedans. On retrouve encore de temps à autres quelques choeurs et orchestrations d'antan mais ils n'ont plus la même portée, reléguées au second plan par un chant féminin omniprésent. Seules les guitares arrivent encore à se frayer un chemin pour nous délivrer quelques lignes mélodiques et solos, pas extraordinaires mais honorables.
"Nine Destinies And A Downfall" n'est pas un mauvais album en soit (j'ai mis 6/10 d'ailleurs) et il serait criminel de ne pas reconnaître dans ces 40 minutes, certaines prédispositions à l'élaboration de lignes de chant et mélodies efficaces et agréables de surcroît. De plus les arguments vocaux de la nouvelle chanteuse sont absolument incontestables (heureusement car on entend qu'elle), la production parfaite et les arrangements aux petits oignons (guitares acoustiques, violons, ...). D'un point de vu purement technique, seuls quelques éléments électroniques et sons de claviers manquent parfois de goût (les choeurs d'intro au clavier de "The Last Call" sont à se tordre de rire) mais dans l'ensemble c'est du lourd. En gros, chaque titre est un tube potentiel, taillé pour la radio et qui fera de nombreux adeptes sans l'ombre d'un doute. Mais de la part d'un homme qui a pondu des albums comme "Beyond The Veil" ou
"At Sixes And Sevens", tout ceci sonne un peu léger. "Nine Destinies And A Downfall", c'est un peu le "Karmacode" de Sirenia : ça s'écoute sans mal, ça vous caresse les tympans et ça s'assimile rapidement mais rien n'en ressort au final, ni temps fort, ni atmosphère. Dommage.
| Dead 29 Décembre 2006 - 1759 lectures |
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