Rome - Berlin
Chronique
Rome Berlin (MCD)
C'est avec ce premier EP que Cold Meat Industry nous présente le projet ambient/néofolk du luxembourgeois Jérôme Reuter, plus connu d'ailleurs pour ses exactions alternatives au sein de Mack Murphy & the Inmates que pour ce genre de musique plus atmosphérique. "Berlin", premier essai de Rome, regroupe en réalité les démos de l'artiste que le label suédois a tenu à nous faire découvrir telles quelles, en guise d'introduction à un futur premier album. De quoi nous donner un petit avant égout de ses potentialités.
Tout comme l'album qui suivra, c'est dans une extrême sobriété que se présente "Berlin" : un simple digipack sans livret avec simplement les titres des morceaux et des images qui ne font qu'ajouter au côté énigmatique de l'objet. Une fois le CD lancé, on découvre les prémisses d'un style qui prendra tout son souffle quelques mois plus tard : Jérôme Reuter pose ici les bases de sa musique, entre ambiant, néofolk et musique industrielle. Si l'on pourrait être tenté de se laisser bercer par son côté lent et atmosphérique, il faut plutôt voir un certain cynisme et beaucoup de pessimisme dans ces quelques notes, où ce chant caverneux n'est finalement que le reflet d'un profond désespoir ou d'une infinie indifférence. A l'image de son enveloppe, la musique de Rome se veut tout aussi dépouillée et évasive, s'appuyant souvent sur quelques nappes d'électronique, de piano ou de chant pour vous emporter, avec en toile de fond des samples vocaux d'une autre époque qui rendent le tout intemporel.
Mais le problème avec les EPs, c'est que l'on reste souvent sur sa faim. "Berlin" ne fait pas exception à la règle et ces 17 minutes ne permettent malheureusement pas à cette ambiance post-apocalyptique de se s'installer pleinement. De plus, ces 6 morceaux étant des démos, elles n'ont pas forcément été élaborées dans une logique globale comme le sera
"Nera", le premier album : les mélodies sont moins percutantes, l'ensemble en devient très linéaire et le concept d'aberration du genre humain se retrouve un peu à l'étroit. Toutefois, on ne pourra pas enlever à Rome de nous délivrer un premier EP plutôt prometteur, s'inscrivant une logique artistique cohérente et réfléchie où le minimalisme est mis au service d'un véritable chaos émotionnel. Cold Meat Industry a flairé le talent et il n'y aura qu'à attendre quelques mois pour que ce projet fasse enfin ses preuves.
| Dead 2 Avril 2007 - 2266 lectures |
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