Rome - Flowers From Exile
Chronique
Rome Flowers From Exile
2009 n'échappera pas à la règle. Comme tous les ans depuis 2006, chaque milieu d'année est ponctué par une sortie de ce projet Luxembourgeois mené de main de fer par un Jérôme Reuter on ne peut plus prolifique. Sauf que le temps passe et qu'après 3 albums, le seul qui me soit resté définitivement en tête reste le tout premier,
"Nera" ; malgré de bonnes idées, ses 2 successeurs manquaient de ce petit quelque chose qui faisait la force et la grandeur des premiers instants. C'est finalement sans aucune attente que j'ai abordé ce quatrième album, pensant naïvement à une suite logique de
"Masse Mensch Material"... et au lieu de ça, Rome nous offre sa meilleure production à ce jour.
En soit, le style de Rome n'a pas profondément évolué, ni dans la forme, ni dans le fond. On retrouve avec plaisir ce folk à la limite de l'industriel, toujours aussi lourd et froid, orchestré par l'exceptionnel chant caverneux de Jérôme. Les guitares acoustiques règnent ici en maitre et leur mélodies semblent dépeindre des paysages de tristesse et de désolation où les quelques passages de lumière ne reflètent qu'une réalité amère, repoussante. Et pour renforcer cette ambiance, l'album compte une fois de plus plusieurs interludes énigmatiques et de multiples samples intégrées aux mélodies. Le schéma des compositions n'a pas non plus changé : les structures restent simples, s'articulant la plupart du temps autour d'un seul thème exploité de bout en bout du morceau dans diverses variations.
"Flowers From Exile" apporte pourtant quelque chose de nouveau. Au lieu d'oeuvrer dans un certain dépouillement instrumental comme l'étaient les 3 précédents albums, il se permet d'enrichir sa musique de manière significative, par de nombreux arrangements et lignes mélodiques jouées au violon ou à la guitare électrique. Même Jérôme repousse les limites de son chant qui devient moins monocorde et plombant. Le pari était osé car Rome s'était bâti une réputation autour de cette simplicité mais le résultat n'en est que plus éclatant, tellement l'album y gagne en intensité et en émotions. Evidemment, cela va de pair avec un songwritting d'excellente facture, réservant de nombreuses perles telles que "A Legacy Of Unrest", "Swords To Rust - Hearts To Dust", "The Secret Sons Of Europe" ou encore le single "To Die Among Strangers". Bien qu'ils soient tout à fait dans le ton de l'album, les morceaux plus calmes ("Odessa", "Flowers From Exile") se révèlent par contre un peu moins passionnants par leur côté chaud et lumineux ; on regrette parfois le déchirement d'un "Hope Dies Painless" ou d'un "The Torture Detachment", là où ces titres ne font qu'effleurer notre sensibilité.
Mais malgré tout, "Flowers From Exile" ne se perd jamais comme ses prédécesseurs et captive durant ses 43 minutes par la qualité de son écriture et l'imperturbable ambiance qui y règne jusqu'aux dernières notes. Rome est allé là où on ne l'attendait pas et à su faire évoluer son style sans trahir sa musique. Un album beau et touchant, qui aurait mérité une plus grande exposition...
| Dead 27 Septembre 2009 - 4211 lectures |
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