Vous le saviez vous qu'Empyrium se reformait ? D'habitude Schwadorf me tient au courant. Vu que le groupe n'a plus d'actualité depuis 2002, je n'y prêtais plus attention. Entre temps, le gredin a du passer sur Facebook, écartant ceux qui, comme moi, refusent de s'inscrire sur les réseaux sociaux. Zuckerberg je te hais. Pour célébrer ce retour, le duo allemand avait donné un concert en 2011, le premier de leur carrière. Évidemment, il était hors de question que cet événement reste confidentiel : l'occasion était trop belle d'offrir ce cadeau aux fans meurtris après le split qui a suivi la sorti de
"Weiland". En résulte un show d'une petite heure balayant l'ensemble de la discographie de cette mythique formation.
Enregistré le 11 juin 2011 lors du festival Wave Gotik Treffen à Leipzig, "Into the Pantheon" est d'abord une entreprise familiale. Pour donner vie à leurs compositions, Schwadorf et Helm ne se sont pas entouré d'illustres inconnus : Fursy Teyssier (Les Discrets) à la basse, Christoph Kutzer (Remember Twilight) au violoncelle, Konstanz (The Vision Bleak) à la batterie, Aline (Neun Welten) au violon, Eviga (Dornenreich) et Neige (Alcest) à la guitare... De près ou de loin, tous viennent du petit monde du folk ou ont participé à des projets en compagnie des maîtres de cérémonie. Ainsi constitué, ce petit orchestre va pendant une heure démontrer qu'on peut passer de l'électrique "A Wintersunset" à l'acoustique
"Weiland" sans altérer d'un iota l'incroyable beauté de ces monuments. Bien sûr, le tracklisting a été minutieusement préparé, n'écartant aucune production des Allemands : en plus de leurs quatre albums studios dont la primeur revient évidemment à
"Weiland", le groupe a choisi un des bonus de leur compilation posthume
"A Retrospective..." ("Der Weiher") et un autre extrait de leur apparition dans la compilation "Whom the Moon a Nightsong Sings" ("The Days Before the Fall"). Reste l'énigmatique "Dead Winter Ways", inédit à la sortie de ce live qui deviendra quelques mois plus tard un EP portant le même nom pour se retrouver finalement sur leur nouvel album
"The Turn of the Tides". En plus d'être superbement interprétées, ces versions proposent plus qu'une simple copie studio, donnant tout son intérêt à ce live : les plus vieux titres retrouvent une seconde jeunesse ("The Franconian Woods in Winter's Silence", "Mourners"), tandis que d'autres ont été parfaitement réadaptés pour l'occasion, le violon remplaçant la flûte
("Where at Night the Wood Grouse Plays", "Many Moons Ago").
D'une manière générale, le live apporte véritablement une dimension supplémentaire aux compositions, un je ne sais quoi dans l'atmosphère et la communion avec le public qui donne à l'ensemble un sentiment d'intimité et de chaleur qu'on ne ressent pas sur les versions originales. Cependant, les amateurs du combo allemand seront frustrés à coup sûr par la durée du set. Difficile de contenter tout le monde pour un premier concert... Personnellement j'aurais aimé en entendre plus de
"Where at Night the Wood Grouse Plays" mais les classiques ont été respectés puisque se côtoient notamment "Mourners", "Many Moons Ago" ou encore l'incontournable "Die Schwäne im Schilf" et sa montée vertigineuse, le véritable temps fort de ces 60 minutes. Si les passionnés d'Empyrium auxquels cette sortie est dédiée ont probablement déjà posé une oreille sur cette merveille, cette dernière est également un bon moyen de se familiariser avec l'oeuvre des Allemands, à l'instar de la compilation
"A Retrospective...". Une belle surprise à la hauteur de la réputation d'une des formations les plus influentes de la scène néofolk.
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