Rivièrecôté
Un metalleux s'essayant au rock progressif :: dernière partie
Pour ma part, la musique de Riverside n'a cessé de monter en puissance depuis leur débuts en 2003. Au premier album prometteur (
"Out Of Myself"), a succédé un très bon EP (
"Voices In My Head") puis l'album de la consécration,
"Second Life Syndrome" en 2005. Autant vous dire que c'est avec une impatience comparable à celle d'un dogue allemand attendant sa paté après le retour de vacances de ses propriétaires, que je guettais la sortie de ce troisième album. L'étrange mais néanmoins agréable single "02 Panic Room" donnait déjà le steak à la bouche et les diverses critiques élogieuses disponibles ici et là, ne faisait que me conforter dans l'idée que les polonais allaient nous servir un petit bijou une fois de plus.
Je l'ai donc acheté et rapidement inséré dans ma platine pour une première écoute qui a toujours fait son petit effet avec eux. Mais là, rien. Bon. Pourtant, tout commençait bien avec l'intro accrocheuse et incisive d'un "Beyond The Eyelids" témoignant d'un style toujours aussi influencée par le metal. Toutefois, on sent d'amblée que le groupe a évolué et changé l'atmosphère de ses compositions. Au revoir tristesse, mélancolie, la musique de Riverside lorgne désormais principalement entre le surnaturel et l'inquiétant, chose qui sur le papier, colle parfaitement avec l'esprit de la trilogie "Reality Dream" (dont "Rapid Eye Movement" en est la partie finale) basée sur un concept d'ambiguité entre le rêve et la réalité. Toujours plus complexe et progressif, le style des polonais reste difficile à cerner, entre ces riffs aux mesures hachées, ces morceaux aux structures alambiquées et l'hétérogénéité des passages proposés. Ce troisième album marque également le retour des claviers "prog" laissés de côté depuis
"Voices In My Head" et l'intégration d'éléments électroniques qui apportent une touche plus synthétique par moments.
J'ai donc persévéré dans ma découverte de cet album à l'abord rugueux... mais sans réel succès. Malgré tous mes efforts, je n'ai pas retrouvé le Riverside qui m'avait séduit et touché précédemment. Alors pourquoi ? Le groupe a-t-il perdu toute son inspiration ? Ou a-t-il simplement changé ? D'après ce que j'ai pu lire, il ne semblerait pas que Riverside se soit planté ici alors j'en suis arrivé à la simple conclusion que le rock progressif reste un style à part dont j'ai du mal à apprécier toutes les caractéristiques. Beaucoup trop de passages me laissent de marbre, les sonorités du claviers me sortent par les trous de nez, les solos n'ont plus la même portée et l'atmosphère mélancolique de leurs précédentes productions fait réellement défaut à cet album. Même le chant de Mariusz peine à trouver ses marques et à transcender des compositions parfois vraiment "longues" ("Ultimate Trip", "Beyond The Eyelids") alors que des titres de même durée comme
"Second Life Syndrome" ou "Dance With The Shadow" passaient comme une lettre à la poste. Au final, seuls "02 Panic Room", "Parasomnia" et les titres les plus calmes tirent leur épingle du jeu pour moi ("Through The Other Side", "Embryonic") et encore, on est loin de la beauté d'antan. Bien évidemment et pour terminer sur quelque chose de plus positif, la prestation, la production et l'artwork (signé une nouvelle fois par Travis Smith) restent d'un très haut niveau, comme les polonais nous ont toujours habitués. On peut également trouver l'album dans une version double CD avec 5 titres bonus dans l'esprit de l'album dont je ne détaillerai pas plus pour ne pas enfoncer le clou.
En commençant cette série de chroniques, je ne pensais pas que Riverside arriverait à me déplaire de la sorte, surtout après 3 excellentes sorties. Alors je tiens tout de même à relativiser la note de cet album, en la ramenant au thème de ces chroniques : "Un metalleux s'essayant au rock progressif". Ca n'est que mon avis, celui d'un metalleux séduit par la profondeur et la mélancolie d'un style autrefois peut-être trop à cheval sur le metal pour se rendre compte que ce n'était pas fait pour lui. Je vous laisserais donc le soin de remonter la note par vos commentaires, si toutefois vous ne vous trouvez pas dans mon cas. Alors il se peut que vous trouviez cette chronique expéditive mais elle n'est que le reflet d'une immense déception, aussi brutale qu'inattendue. Dommage...
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