Sepsism - Distorting The Mortal Visage

En voilà un retour auquel je ne croyais plus! Six putain d'années que le plus new-yorkais des combos californiens n'avait rien sorti. C'était To Prevail In Disgust en 2003 sur Displeased Records, album qui avait quelque peu divisé les fans après un énorme premier full-length, Purulent Decomposition, quatre ans avant, lui même précédé par la démo Severe Carnal Butchery considérée comme culte par beaucoup de fans. Pourquoi To Prevail In Disgust avait-il reçu un accueil mitigé? En raison d'une évolution moins brutale et plus accessible. Enfin...tout est relatif! Et ce à quoi je ne m'attendais pas non plus, c'est la déception causée par ce retour de Sepsism!

Distorting The Mortal Visage, sorti en septembre chez Sevared Records, suit pourtant la direction prise par To Prevail In Disgust. Et moi je l'aime bien ce petit disque. Mais je ne sais pas, ce nouvel opus semble moins inspiré, banal, sans grand génie alors que Sepsism avait le don de me rendre dingue. Oh, Distorting The Mortal Visage n'est pas complètement pourri hein, c'est juste une déception par rapport aux travaux précédents des Américains. Parce que ça reste au-dessus de la pile putride et qu'on reconnait encore dès les premières notes le son typique de Sepsism. A savoir un death metal sans épanchement technique, brutal, rapide, agressif, efficace et au groove vicieux qui pourrait faire croire que le groupe vient de NYC. Sepsism n'a en effet rien du groupe de brutal death californien typique qu'on retrouve par dizaine chez Unique Leader, le quatuor préférant la purée de pois cassés au canard laqué. La production sur-grasse colle d'ailleurs parfaitement à ces neuf titres bêtes et méchants, efficaces à défaut d'être vraiment bandants. Malgré les différentes rythmiques proposées ici, du thrashy rapide (je pourrais citer toutes les pistes), du blast ("Hate Believer" et "Venomous Scars", deux des meilleurs morceaux, "Cleansing Of The Human Race", "Suffering The Inconceivable"), du semi-blasts (un peu partout) ou du mid-tempo bien chargé en lipides ("Hate Believer", les intros de "Twist Of Fate" et "Venomous Scars", "Cruelty Addiction", "Suffering The Inconceivable", "The Darkest Depths"), l'opus ne décolle en effet jamais vraiment et c'est une impression de monotonie qui nous envahit au fil des minutes. Ca manque de riffs marquants, tout simplement et Distorting The Mortal Visage a beau être plus brutal que To Prevail In Disgust (ça bourre vraiment bien sur certains passages et les derniers titres envoient le bois à tout va), on s'ennuie un peu à son écoute. Les ingrédients sont là, on oubliera pas non plus les growls de Fernando Avila toujours aussi jouissifs (il continue d'intégrer par-ci par-là des intonations plus criardes) et le jeu de batterie à la fois brutal, groovy et habile de Phil Hernandez, on a même pour une fois une belle pochette (signée Tony Koehl), mais la recette ne prend que trop rarement...et ce n'est pas qu'à cause d'harmoniques sifflées un peu trop utilisées.

Il y avait tout pour fêter le retour de Sepsism mais il va falloir ranger les confettis. Ce Distorting The Mortal Visage est un album correct, efficace, brutal et gorgé de groove mais pour un groupe qui a sorti Purulent Decomposition, c'est un peu léger. Les deatheux découvrant Sepsism avec cet opus vont peut-être adorer mais pour les autres (notamment ceux qui n'ont pas aimé To Prevail In Disgust), c'est clairement la déception. Alors je ne sais pas si le gang de Pacoima va encore mettre dix ans à sortir un nouvel album ou s'il en sortira un autre tout court mais j'attend un peu plus d'inspiration pour la prochaine fois!

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