Engaged In Mutilating - Population: Zero
Chronique
Engaged In Mutilating Population: Zero
Avec un nom pareil et une origine texane, comment ne pas s'attendre à un énième groupe de slam death? Pourtant Engaged In Mutilating ne sonne absolument pas comme un groupe de TXDM. On croirait le gang sorti tout droit de Californie sur l'écurie Unique Leader ou Willowtip Records. Mais San Antonio se trouve toujours dans l'État de l'étoile solitaire aux dernières nouvelles et c'est bien sur Comatose Music que sort ce premier full-length intitulé Population: Zero à la pochette post-apocalyptique signée Marco Hasmann décidément bien occupé ces derniers temps.
Connus pour leurs exactions dans Putrilage et Exulcerate, les membres d'Engaged In Mutilating ont ici sorti le grand jeu. La production moderne et puissante n'a ainsi rien à envier aux cadors du genre et colle parfaitement à la musique du quintette. Un brutal death qu'on rapprochera rapidement du dernier Severed Savior pour le côté technique et moderne prédominant de l'opus. Ajoutons-y aussi un peu de lourdeur à la Suffocation (l'intro de "Transcending Dissolution" en première ligne) et quelques plans à la Hate Eternal ("Sphere Of Deception", "Defiled Existence"), notamment par le biais de dissonances ou au niveau de la superposition des vocaux d'Aaron Mendiola (Mr. Goregrowler) le plus souvent growlés mais parfois secondés par des shrieks plus criards. Voilà en gros ce que proposent les Américains. Ce qui nous donne des morceaux longs, bourrés de riffs à la fois soignés et gras du bide, une vitesse rarement constante mais souvent entre le mid-tempo et le rapide, des structures plutôt complexes, une basse qui ressort bien ("Engaged in Self Mutilating Behavior", "Sphere Of Deception", "Reversion Of Perversion", "Transcending Dissolution"), un léger groove malgré le niveau technique plus que satisfaisant des musiciens, et même quelques attirances mélodiques dans certains riffs, sur des plans plus "posés" ("Reversion Of Perversion" à partir d'1'30 par exemple) ou à travers quelques soli appréciables ("Metamorphosis", "Carnal Decrepitude"), un effort à poursuivre d'ailleurs. Mais dans l'ensemble ça bourre joyeusement.
C'est quoi le problème encore alors?! Oh la musique d'Engaged In Mutilating est sympathique, ce sont d'excellents musiciens, tout ça tout ça. Mais il y a quelque chose qui me chiffonne. Plusieurs choses même mais une en particulier. Son nom: Del. Pas comme les ordinateurs mais comme le batteur. Si les membres du groupe font tous preuve d'une bonne maîtrise de leur instrument, ce n'est pas son cas. Non seulement le son ultra synthétique des drums surmixés n'aide pas à apprécier la performance mais ce cher Del tape sur ses fûts un peu à l'emporte-pièce, parfois même en décalage avec ses compagnons. Ca bastonne sec mais c'est surtout le bordel et pas comme j'aime. Pour du brutal death censé être technique, ça manque clairement de toucher et de feeling à ce niveau. En plus, le bonhomme ne livre aucun blast-beats mais s'amuse à nous sortir des gravity-blasts. Le gus ferait mieux de blaster normalement, ça donnerait beaucoup plus de dynamisme et de percussion aux morceaux! Autre grain de sable dans la machine, Population: Zero manque de riffs marquants, de points d'accroche, rendant le tout pas vraiment mémorable. En gros, on ne retient pas grand chose, même après une dizaine d ‘écoutes. L'ensemble est de qualité, on sent que le combo s'est cassé le cul à composer mais à aucun moment on ne se dit "putain énorme ce passage!", jamais on a ce fameux sourire niais aux lèvres. Et malgré tout un tas de changements de rythme et de riff, une impression de gros bloc monolithique perdure. La durée de l'opus lorgnant vers l'heure, le temps paraît ainsi un peu long. Ce n'était donc pas la peine de rajouter une reprise de Pestilence ("Out Of The Body") en ghost track sans intérêt même si fidèlement exécutée.
Et oui, il y a du boulot, Engaged In Mutilating reste encore loin d'un Severed Savior ou d'un Odious Mortem, surtout au niveau de la batterie, vraiment le gros point faible de ce Population: Zero. Mais pour un premier full-length seulement précédé d'une démo en 2008, le contenu reste satisfaisant et on sent bien un potentiel intéressant. Juste que le brutal death technique est un genre exigeant où la concurrence est rude et pour l'instant, les Texans n'ont pas encore les moyens de rivaliser avec les colosses de la scène.
| Keyser 22 Janvier 2010 - 2004 lectures |
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