Formé en 1997, Emeth ne sort son 1er album qu'en 2004 après pas mal de tergiversations.
Insidious aura mis le temps pour voir le jour mais vu sa qualité, on pardonnera volontiers aux Belges leur relative lenteur!
Illustré par l'artwork somptueux signé du talentueux Sven de Caluwe (Aborted), l'album est déjà un régal pour les yeux. Il l'est aussi pour les oreilles. Les mots brutalité, intensité, vitesse et technicité vous interpellent? Je vous conseille d'être attentifs à ce qui va suivre alors, car
Insidious risque fort de vous plaire.
Si la musique d'Emeth peut sembler répétitive au 1er abord, c'est qu'elle ne se laisse dompter qu'après maintes approches. Il est évident que ce genre d'album n'est pas à mettre entre toutes les oreilles, beaucoup n'y verront qu'un mur de blasts-beats impénétrable et une succession de riffs indistincts noyés sous le déluge. Ce qui n'est pas vraiment le cas, même si la batterie surmixée pourrait nous faire croire le contraire. Passé le cap délicat du bizutage (un peu de Meurtripan et ça devrait cicatriser en 2 semaines), on ne peut que se rendre compte que cet album est jouissif, bandant et dangeureux, dangereux pour son intégrité physique car Emeth nous prend à la gorge dès le début et ne nous lâche plus pendant une bonne demi-heure. Vous voulez des blasts amis bourrins, vous allez en bouffer, croyez-moi! Ici ça mitraille sévère, Emeth envoie, non pas des bûches, mais des troncs d'arbres et pas des boulots, des baobabs. Bref, Emeth ne fait pas dans le détail. Du moins au niveau de la batterie tenue par Tom Ales qui a éliminé de son répertoire toutes formes de subtilités pour faire le plus de dégâts possible. Oui parce que niveau riffs (enfantés par le guitariste Matty Dupont, qui a également enregistré les parties de basse) et structures, la formation belge aime se compliquer la tâche, même si elle n'atteint pas encore la complexité de
Reticulated. Idem pour les paroles philosophico-intello-j'comprends qu'dalle à l'opposé des groupes gores qui renforcent un peu plus le fait qu'Emeth se détâche du lot (et qui m'oblige à prendre un Efferalgan après chaque lecture!). Des paroles éructées en plus par les growls monstrueux de Tom Kimps qui arrive à leur donner une intonation personnelle, effort remarquable!
Insidious se révèle ainsi d'une rare intensité et se digère difficilement. Mais les Flamands ont quand même été sympas et ont bien voulu faire quelques efforts pour rendre la digestion un peu plus aisée. On remarquera alors certains passages plus lourds typés mosh ("Impermanence Of Being", "Manifestation", "Stratum", "Mimetic Conflations") qu'on saluera avec soulagement pour leur apport en diversité (sans eux, ç'eut été presque impossible de tenir je crois bien!). Le trio (ils sont 5 aujourd'hui) nous offre même une outro toute calme ("Aeon") qui contraste complètement avec la boucherie qui la précède. Un riff simple et assez lent répété plus d'une minute qui laisse place progressivement à quelques notes de piano accompagnées ensuite par l'air rafraîchissant d'une flûte de pan! On se croirait presque sur un album de Diego Modena (
Ocarina, rappelez-vous!)!
C'est bien simple, tout y est dans ce
Insidious, y compris une production puissante qui sait mettre en valeur comme il faut la musique du combo. Seul le côté parfois répétitif peut faire reculer, et encore! 1er album et nous voilà déjà impressionnés par l'énorme potentiel d'Emeth.
Reticulated, tout récemment sorti, en sera la plus belle des confirmations.
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