Pestifer - Age Of Disgrace
Chronique
Pestifer Age Of Disgrace
Le death metal n'étant pas à la fête ces temps ci, on accueille avec d'autant plus de plaisir la moindre sortie digne d'intérêt, surtout lorsqu'il s'agit du premier album d'un groupe formé en 1998 par les jumeaux Gustin (le premier à mentionner un prétendu comique sévissant sur France Inter sera condamné à revoir l'intégralité des épisodes de La Classe avec Olivier Lejeune et Muriel Montossey) avant une première démo trois titres en 2006 et quelques concerts pour étrenner un line-up comprenant Olivier Putz (SPECTRE). Quatre ans et quelques remaniements de personnel plus tard, PESTIFER passe à la vitesse supérieure avec un premier full length autoproduit qui fleure bon le souffre et le death technique à l'ancienne, celui de PESTILENCE et DEATH en particulier.
Autoproduction oblige, les amateurs de blockbusters sonores faisant leur beurre sur un déluge de notes ininterrompu et sur une technique sans faille jugeront sans doute quelques passages un peu frustre et pointeront du doigt un certain manque d'intensité, PESTIFER n'ayant pas (encore) les armes pour rivaliser avec des pointures du genre type AUGURY et OBSCURA (à qui on pense très vite sur « Sleepless Century » et encore plus « Forsaken Flesh »). Ceci étant posé, les belges s'emploient à varier un maximum les plaisirs en dégainant du blast à de nombreuses reprises (« Involution Process ») pour mieux relancer la machine après un break de basse caractéristique, Adrien Gustin étant placé aussi haut que la paire de guitaristes Paterka/Devresse dans le mix. Un très bon point pour un « Age Of Disgrace » très homogène, la plupart des titres étant ici de grande qualité avec quelques parties mélodiques mémorables comme à 2 :19 sur l'excellente « The Clue, The Light And The Death », avant que le morceau ne s'emballe dans un final thrash death de haute volée. Loin de verser dans le tout rapide, PESTIFER s'emploie donc à marcher sur les traces d'un Patrick Mameli pas encore sujet à des sautes d'humeur jazzcore et propose un contenu souvent assez proche de « Testimony Of The Ancients » (sur « Contagious » notamment), la bonne tenue de solis finement ciselés mais au final peu démonstratifs – PESTIFER choisit de saupoudrer son death charnu d'éclairs lead plutôt que de verser dans la surenchère, bien vu ! – renforçant la comparaison avec le troisième album des bataves. Le chant bien caverneux de Jérôme Bernard rappellera quant à lui les pas si éloignés SYMBIOSIS à notre bon souvenir. Classique mais efficace, avec quelques percées criardes bienvenues.
Tout en évoquant immanquablement certaines pointures du death technique au détour de nombreux riffs, « Age Of Disgrace » est assez véloce et les dix morceaux qui le composent suffisament alambiqués pour satisfaire les partisans d'un death metal raffiné et sophistiqué, compensant un certain manque de puissance par une saveur old school appréciable. Actuellement à la recherche d'un label, PESTIFER semble désormais bien parti avec une tournée commune en compagnie de TEMPLE OF BAAL et l'essuyage de plâtres réservé aux newcomers pour chauffer les fans de DESTROYER 666 et WATAIN. A n'en pas douter, un des challengers de l'année !
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