En attendant KREATOR (pour 2012?), au tour des vétérans du Fantastic Four teuton de se signaler avec un nouvel album, quatorzième du nom depuis la sortie de
« Sentence Of Death » (1984) et la formation du trio en 1982 à Lörrach, sous l'appellation de KNIGHT OF DEMON. Avec un TANKARD aux formes élastiques dans le rôle de Raide Richards –
un « Vol(l)ume 14 » aux airs de mise en bière du thrash speedé d'antan – et un SODOM étonnamment décontracté dans celui de la Chose (« In War And Pieces », ou le passage en force façon Hannibal, cigare aux lèvres et rictus de satisfait sur son Hummer), on attribuera par défaut aux géniteurs de « Pleasure To Kill » celui de Claire Chazal, pardon, de la pétasse invisible vu le temps que Petrozza et sa bande s'octroient entre deux sessions d'enregistrement.
Et DESTRUCTION dans tout ça ? La Torche bien sûr ! Tout feu tout flammes comme au démarrage façon métal hurlant de l'opener (« The Price ») qui pose les bases d'un « Day Of Reckoning » ne faisant pas de chichi ; solis éruptifs de Mike Sifringer se tirant la bourre avec les screams d'un Schmier égal à lui-même (les fans de Steve « Zetro » Souza et Bobby « Blitz » Ellsworth seront aux anges), le tout propulsé par une section rythmique boostée par l'arrivée de Wawrzyniec Dramowicz (dit Vaaver), ex- LUNATIC SOUL, en lieu et place d'un Marc Reign parti bûcheronner chez MORGOTH le temps d'un Reunion Tour. Musicalement parlant, pour le peu que je connais de DESTRUCTION –
l'excellent relaunch « Thrash Anthems » de 2007 – les allemands conservent une formule thrash mid/speed qui a fait ses preuves. « Day Of Reckoning » est donc, dans sa forme, d'un classicisme absolu : paroles adolescentes n'ayant ni queue ni tête (palme de la crétinerie remportée haut la main par « Armaggedonizer »), riffs en fer forgé faisant dans l'efficace à défaut de renouveler le genre et les qualités habituelles qu'on leur connaît, à savoir des solis de très bonnes facture, le chant heavy de Schmier qui ne plaira pas à tous mais reste reconnaissable entre mille et surtout la considérable puissance dégagée par des compos entièrement tournées vers l'offensive.
Du plus américain des groupes d'outre-Rhin, on ici retiendra principalement les cinq premières salves, la furia lead du title track (d'assez loin le meilleur titre du lot) rappelant EXODUS ou encore MEGADETH sur « Devil's Advocate » (on n'est pas loin d'un titre comme « 1,320 »), voire TESTAMENT sur quelques riffs de « Hate Is My Fuel ». Les titres suivants sont moins définitifs mais ce n'est pas ce qui plombe le plus un album pêchant, une fois n'est pas coutume, par excès d'agressivité. Schmier annonçait un authentique massacre derrière les fûts, présentant DESTRUCTION comme une machine de guerre d'un genre nouveau ? C'est bel et bien le cas, mais dans le mauvais sens du terme car Vaaver, bien qu'animé des meilleures (donc des pires) intentions, livre une copie ou pilonnage intensif et matraquage irraisonné ne sont pas de vains mots ; déjà outrageusement placé en avant dans le mix d'un Jacon Hansen qui confirme son goût immodéré pour le plastique, le polonais aurait mieux fait de postuler chez HATE tant il peine à faire briller les parties les plus mélodiques (si si, il y en a !) de Sifringer. Si le thrash vintage de DESTRUCTION peinait déjà à me passionner sur la longueur, l'option du tout rapide validée sur « Day Of Reckoning » finit par achever l'auditeur, saoulé de double pédale et gavé de gros son aussi insipide que formaté. C'est d'autant plus regrettable qu'une bonne partie de l'album, qui aurait gagné à être plus heavy, saura satisfaire les amateurs de thrash à l'ancienne, incisif et (trop) percutant.
4 COMMENTAIRE(S)
07/12/2011 08:21
Ca fait toutefois longtemps qu'ils ne se sont pas foulé, et puis ce son plastique est une horreur !
11/02/2011 18:19
Putain j'en suis qu'au 4ème titre et je me fais chier sévère! Du thrash moderne sans feeling qui tape dans le vide avec une prod plastique sans âme. Destruction, c'était vraiment mieux avant.
02/02/2011 09:40
01/02/2011 18:46