Admiral Angry - Buster
Chronique
Admiral Angry Buster
La légende raconte qu’Admiral Angry naquit lors d’une escapade des membres de Will Haven moins leur chanteur en avion. Par un hasard (mal)heureux, ils rencontrèrent Alan Dubin de Khanate et, pour fêter ces retrouvailles inopinées, abusèrent avec lui des commodités mises à disposition pendant le transport. L’ennui est qu’ils voyageaient en low-cost au sein d’un ailé d’une compagnie indienne. Destin irrévocable ! Après ingurgitation de mets aussi épicés qu’avariés, tous furent pris d’une immense remontée gastrique pour se retrouver face contre la même chiotte, coincés dans deux mètre carré de blanc clinique à évacuer ce qui pouvait l’être. Comme inscrit dans la prophétie, de la flaque gerbée sortit un enfant, l’amiral, et il était pas content. Fin.
Des conneries bien sur, Admiral Angry étant un défouloir composé d’une partie du personnel de Black Sheep Wall (le batteur Chris Stites), ceux-là même qui nous avaient démontés la tronche avec I Am God Songs. Mais comme chaque histoire, elle possède son fond de vérité : Buster peut s’assimiler à un Carpe Diem en plein malaise vagal, comme si les potes à Deftones décidaient de ne garder que les breakdowns de leurs compositions. Et on peut dire que tu te prends non pas une pelle sur le coin du nez mais la totalité d’un Brico Dépôt ! On connaît la capacité du mouton noir à balancer la purée, l’amiral la démultiplie par un feeling quasi-industriel avec batterie appuyant sèchement sur ses toms et basse néo-néo-metal jouée au niveau des chevilles. Pas de structure, pas de compromis, à un riff mettant à genoux succède un riff mettant à plat ventre avec une rigidité dénuée de groove ou sentimentalité (pour les geeks, les guitares du groupe ont été créées à partir de basses à cinq cordes transformées en grattes à sept cordes afin de jouer le plus parpaing possible). Buster n’est pas « catchy », il n’accroche pas mais arrache sans arrêt, variété, début ou fin. Il assomme d’un enchainement de conclusions ne s’embêtant pas à chercher de méthode dans sa destruction, à aller de A jusqu’à Z puisque dès le départ il t’y emmène dans cet étau, tête bien calée, où il ne reste qu’à mouliner puis serrer, mouliner puis serrer, mouliner puis serrer telle une usine à démembrer, inhumaine comme elle, dominatrice itou.
En effet, aucune raison à cet écrasement ! De la production compressée à la voix décharnée, Admiral Angry hait tellement qu’il en devient sans fondement, le seul plaisir apporté étant celui du masochiste. Le même dont The Abominable Iron Sloth ou le dernier Indian ont fait leur fond de commerce, à ceci près que la bande de Californie possède une petite longueur d’avance sur les susnommés, un poil de cul la rendant à-part : le Donald Duck atteint de Creutzfeld-Jacob lui servant de frontman. Jouissif et oppressant à la fois, il est l’élément le plus vicieux parmi tous, illuminant l’album de sa folie. Bizarrement, si un état d’âme se trouve là-dedans, c’est dans ce chant flinguant ses cordes vocales sous tes yeux, rageur à en paraitre (presque) fragile bien que (complètement) cinglé.
Évidemment, son extrémisme dans le mongoloïde rend Buster occasionnel dans ta playlist, du genre à pas tourner souvent mais toujours avec la puissance de la première fois. Il défonce constamment et ne lasse jamais, ce qui en fait une sorte d’aboutissement de ce courant moderne excessif à tous niveaux et souvent les plus bas. Et si tu te demandes comment un truc aussi méchant peut se cacher derrière une pochette si mignonne, alors t’as pas compris l’essentiel : ce disque n’est pas de la musique. Il est un coup de pute.
| lkea 29 Juillet 2011 - 2490 lectures |
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