Perversity - Ablaze
Chronique
Perversity Ablaze
Après le très bon premier album de Brutally Deceased, voici déjà la deuxième production de Lavadome. Le jeune label tchèque n'a cette fois-ci pas voulu lancer dans le grand bain un nouveau venu, préférant tabler sur la longévité de leurs voisins Perversity. La formation du combo slovaque, certes moins connu que Sanatorium et son chanteur patron de Forensick Music (sur lequel était d'ailleurs sorti Words Like Poison en 2004), remonte en effet à 1995. Ablaze n'est toutefois que le quatrième full-length des pervers qui poursuivent ici leur évolution moins brutal death US et plus dark old-school, comme l'illustre parfaitement la belle pochette à la Gustave Doré.
Bien que moins présente qu'auparavant, on retrouve toutefois toujours l'influence de Suffocation qui suit les Slaves depuis leurs débuts, en particulier sur les passages les plus lourds comme sur le pachydermique "Devoted To Perdition" qui fera trembler vos murs pour le plus grand plaisir de vos voisins. Une lourdeur qui s'accompagne d'une ambiance sombre et evil, rapprochant du coup Perversity de certains combos texans comme Blaspherian ou Braced For Nails. Mais ce côté pesant et bien gras de la musique du quintette reste néanmoins minoritaire face à ses velléités offensives. Y croiser des blast-beats n'est ainsi pas rare, avec même quelques gravity ("Devoted To Perdition", "The Banished") plutôt étonnants sur un opus résolument tourné vers l'ancienne école. Le riffing vicieux, noir et brutal rappelle d'ailleurs les premiers Sinister. Dommage que la batterie, légèrement sur-mixée, ait un petit goût de synthétique désagréable et que le batteur ne soit pas des plus carrés, rendant les parties les plus frontales trop confuses. À part ce défaut, la production, à la fois puissante et agressive, rend bien justice à des compositions tout à fait correctes, carrément bonnes même pour "Merciless Messiah", "Devoted To Perdition", "Palace Of Skin" ou encore l'instrumental "Vzplanutie" à l'ambiance dark délectable et qui montre même une batterie plus inspirée.
Malgré des qualités évidentes, il manque toutefois quelque chose à ce Ablaze pour le démarquer et aller plus loin que le célèbre "bien mais pas top". Les riffs sont bons, les rythmiques suffisamment variées, le chant growlé aux backing vocals moins gutturaux signés du guitariste Dodi, seul rescapé du line-up originel, convaincant et on ressent bien cette atmosphère mauvaise que doit dégager tout bon album de death metal. Et on entend bien la basse (l'ouverture groovie de "Behind The Diabolical")! Perversity fait également l'effort de composer des mélodies dans les riffs en tremolo ou quelques micro-leads sinistres. Histoire de donner à l'opus un air de vieux film d'horreur, les Slovaques sortent même le piano sur la brève intro "Reach Of Hell" et le début de "Necrophiliac Beast" (qui reprend il me semble un thème connu qui m'échappe, le premier à trouver gagne toute mon estime). Malgré tout, rien de réellement génial ou marquant. Comme tant d'autres, Ablaze s'écoute sans déplaisir mais ne fait jamais tilt. On notera cela dit des progrès importants, ce nouvel album se plaçant comme le meilleur de Perversity. Et ça, c'est encourageant!
| Keyser 16 Octobre 2011 - 1519 lectures |
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