Bryan Tolbert »
Richard Lederer »
Perversity - Spiritual Negation
Chronique
Perversity Spiritual Negation
S’il fêtera en 2025 ses trente ans d’existence le combo basé à Prešov a dû toujours se contenter de miettes au sein de la scène Death locale comme internationale, la faute à des disques beaucoup trop inégaux et passe-partout pour vraiment captiver au-delà d’un cercle de fans peu exigeants. Car malgré ses efforts la bande toujours menée par l’inépuisable guitariste (et dernier membre originel) Jozef Košč n’a jamais réussi à grimper dans la hiérarchie... ne serait-ce simplement que dans le milieu de tableau deuxième division. A tout cela il faut également ajouter d’incessants changements de personnel (plus d’une vingtaine de membres s’y sont succédés de façon plus ou moins longue), comme de labels... ce qui n’a pas aidé du côté de la stabilité et de la sérénité, et quand en plus l’inspiration n’est pas franchement au rendez-vous on obtient au final six albums avec celui ici présent, qui souffrent toujours des mêmes défauts. Si ce nouveau chapitre a mis sept années à voir le jour (un record absolu pour les Slovaques) et qu’il se voit publié par les nordistes de Great Dane Records, pour le reste aucune nouveauté ni amélioration ne sont à prévoir... et ce malgré le recrutement à la batterie comme à la basse de musiciens expérimentés.
En effet comme d’habitude l’ensemble va montrer des carences très rapidement, et notamment cette propension à être répétitif au possible... la preuve avec « The Mouth Of Abyzou », qui bien que misant sur la traditionnelle alternance entre blasts débridés et lourdeur pachydermique va s’enliser de par le manque de variations récurrent, surtout quand ça ronronne en mode balourd. Car quand les gars se lâchent un peu du côté de la vitesse les choses sans être extraordinaires tiennent quand même plus la route, comme cela s’entend sur le remuant et sympathique « Patron Of Hate » aux légers accents Punk et Hardcore, où ça s’emballe avec l’envie d’en découdre... même si tout cela est oublié dès qu’on en est arrivé au bout. Et malheureusement ça sera une des rares occasions de s’emballer tant la suite de ce disque ne va clairement pas arranger les choses vu qu’entre l’ennuyeux « Spiritual Negation » qui joue dans le vide sans conviction, ou le trop long et pantouflard « Exaltation Of The Morningstar » on va clairement avoir envie de zapper au plus vite sur la plage suivante... avant de refaire la même chose quelques secondes plus tard. Dommage en tout cas que ça s’embourbe à vouloir miser sur la lenteur tant il y a pourtant quelques promesses aguicheuses, comme sur « Wrath Manifest » opaque et à la noirceur qui sent l’influence de MORBID ANGEL à foison... sans parvenir néanmoins à égaler les Américains. Pas mauvaise en soi cette composition voit hélas encore et toujours apparaître les mêmes griefs que sur les précédentes... vu que tout est prévisible à outrance et joué en boucle, sans avoir spécialement l’envie de créer une dynamique ou d’imposer quelques breaks bien sentis.
Si l’on pourra avoir un rictus positif sur le remuant et bien fait « Fate Weaver » (où l’équilibre est roi), en revanche on piquera sévèrement du nez sur l’interminable « Epitome Of Diabolization » qui malgré une noirceur encore plus pénétrante et écrasante est plombé par son absence totale d’explosivité (et ce bien que le solo soit intéressant). Il y aurait en effet gagné en étant plus condensé, vu que là encore quelques inspirations bien troussées se font entendre... mais toujours de façon très éphémère et monotone, vu qu’il n’y a que quelques rares éclairs bénéfiques dans cet océan de platitude. Du coup on peut aisément passer outre cet enregistrement de bas de tableau au niveau international et même local... qui pourtant n’est pas vraiment très élevé (ça reste loin côté qualité de son voisin Tchèque). A l’heure où la scène extrême est saturée de toutes parts de formations bas de gamme qui noient ainsi dans la masse nombre d’excellentes découvertes... il serait judicieux pour PERVERSITY de penser à prendre sa retraite, tant il est acquis que rien ne s’améliorera dans le futur tant sa musique juste dans la moyenne fatigue plus qu’elle n’intéresse, ce qui après tant d’années d’existence n’est clairement pas glorieux... mais le quintet n’est franchement pas capable de faire mieux, dommage pour lui.
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par Lestat
Par Jean-Clint
Par xworthlessx
Par Ikea
Par AxGxB
Par Jean-Clint
Par Sosthène
Par Lestat
Par Krokodil
Par Niktareum
Par Jean-Clint
Par Jean-Clint
Par MoM
Par Jean-Clint
Par Sosthène