Inverloch - Dusk...Subside
Chronique
Inverloch Dusk...Subside (EP)
Le problème avec un groupe comme Inverloch est qu’on en espère forcement quelque chose : soit une coupure nette avec diSEMBOWELMENT, dont l’héritage a été tant dépecé qu’il n’y a même plus l’envie de voir la moitié de ses membres le commémorer, soit un retour strict à Transcendence Into The Peripheral, dont la géométrie particulière n’a été que peu suivie par des enfants plus sages. Théorème reconduit ou refonte allant de l’axiome au résultat, quelle voie les Australiens allaient prendre ?
À cette question, Inverloch répond par une médiane. Dusk…Subside porte clairement la marque de diSEMBOWELMENT tout en diluant l’esprit originel de son géniteur dans une solution au pH malheureusement trop neutre. Adieu les imbrications d’ambiances non miscibles où la chimie s’affolait de blast sous arpèges et décélérations imprévisibles, cet EP montre une formation à la production propre et aux riffs carrés, décevant pour qui s’attendait à tout sauf trouver une musique aussi proche de canons euclidiens. Un enregistrement qu’on ne pourra pas accuser d’amateurisme, tant l’ensemble est soigné de voix profonde et sonorités diverses (« The Menin Road » et sa lead cristalline puis rugueuse) mais qui de fait perd ce qui rendait l’œuvre des pré-d.USK à part au point que les figures d’Ataraxie et Evoken, pourtant deux fils du géant cité, se dessinent lors de l’écoute de ce premier jet (les premières secondes de « Shadows Of The Flame » qui paraissent sortir des sessions d’Antithesis Of Light par exemple… Un comble !).
Avec tant de similitudes avec diSEMBOWELMENT, Inverloch ne peut échapper à la comparaison – et le parallèle se fait au détriment de ce dernier sur Dusk…Subside. Cependant, ce goût prononcé pour le lissé arrive à faire valoir sa présence sur des passages death suffisamment dérangés pour retrouver ce qui a plu dans un morceau comme « The Tree Of Life And Death » (« Within Frozen Beauty »). Les retrouvailles sont longues à se mettre en place mais prennent pleinement forme sur « Shadows Of The Flame » où les éléments précédemment engoncés de transitions méticuleuses libèrent leur folie et renouent avec l’inattendu attendu.
A disque de mathématicien rigide, conclusion idoine : neuf minutes prenantes sur un total de vingt-deux obligent au maigre bilan pour Dusk…Subside bien que ce dernier soit suffisamment concluant pour se dire qu’Inverloch a quelque chose à apporter à la scène du Doom/Death, le récent retour aux affaires sous le nom de d.USK ayant montré le vide laissé par diSEMBOWELMENT. Seulement, il va falloir ronger son frein un peu plus longtemps que prévu.
| lkea 22 Avril 2012 - 1730 lectures |
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