Down - Down IV Part I
Chronique
Down Down IV Part I (EP)
(The Purple EP)
Après pas mal d’atermoiements concernant le maintien de Rex Brown au sein du groupe (finalement remplacé par Pat Bruders de CROWBAR), DOWN s’est enfin remis en ordre de marche, cinq bonnes années après la sortie d’un « Over The Under » souvent considéré comme faiblard par rapport à ses glorieux devanciers « Down II : A Bustle In Your Hedgerow » (2002) et surtout « N.O.L.A. » (1995). C’est un fait, les Américains aiment prendre leur temps pour livrer du nouveau matériel et en tant que fan, mieux vaut s’armer de patience vu l’écart conséquent entre chaque sorties. Le problème, au-delà d’une série à venir de quatre EPs posant la question de l’intérêt du format, c’est lorsque le contenu n’est plus à la hauteur des attentes suscitées par la classe des premiers albums et un line up cinq étoiles, ou prétendument tel.
Car s’il est acquis qu’une réunion de grands noms ne suffit pas forcément pour accoucher d’un chef d’œuvre, la réunion des talents de CORROSION OF CONFORMITY, PANTERA, CROWBAR et autres EYEHATEGOD ne permet même pas à ce « Purple EP » d’assurer le minimum syndical attendu ; déjà à la peine depuis plusieurs années, l’étoile Phil Anselmo n’en finit plus de décliner et les double lignes de chant cache misère ne suffisent plus à masquer la prestation fantomatique de l’ex-cowboy from hell. La ligne de démarcation entre fragilité maitrisée et autoparodie confondante étant franchie ici, il est permis de craindre le pire pour l’avenir d’un DOWN en perte de vitesse à tous les niveaux. Il était ardu de trouver l’équivalent d’un « Stone The Crow » ou « Bury Me In Smoke » sur « Over The Under » ? Les colleurs d’affiches promotionnelles en seront réduits à agiter la pathétique « Witchripper » comme figure de proue par défaut, sous prétexte que le titre du morceau est scandé soixante six fois par un chanteur en perdition. Mais accuser de tous les maux un Phil gagné par l’usure serait assez injuste tant ses acolytes s’avèrent incapables de composer un morceau digne de ce nom, voire même un passage ne serait-ce qu’accrocheur. Que retenir de ce « Purple EP » suitant le manque d’inspiration par tous les pores, jusque dans un titre, "Purple EP" fleurant bon la défausse, de l’aveu même d’Anselmo ? Sans doute pas la pénible montée en puissance de l’anémique « Levitation », qui se traîne comme une mouche à bière à qui on aurait arraché les ailes en attendant la prochaine coupelle de cacahuètes. Les solis rudimentaires qui parsèment la demi-heure de programme ne relevant guère le niveau, on se contentera d’un riff correct ça et là, « Open Coffins » valant bien plus pour l’ambiance qui s’en dégage que pour son exécution mollassonne. Quel dommage que la timide éclaircie de leads lugubres en fin de titre ne trouve guère de prolongement !
Et si l’on y croit vaguement le temps d’une « The Curse Is A Lie » au démarrage rampant satisfaisant (son break central évoquant le METALLICA heavy rock des tribute albums), las, le refrain atrophié vient tout flanquer par terre, comme sur la presque satisfaisante « This Work Is Timeless ». Du coup, plutôt que les nombreux défauts qui affligent la galette, mieux vaut retenir le soupçon de nouveauté d’un contenu plus sombre qu’à l’accoutumée, le déhanché rock d’une « Never Try » étant remisé au placard au profit d’une lourdeur sludge plus prononcée. Le titre fleuve « Misfortune Teller » prenant rapidement des allures de chemin de croix pour un Jimmy Bower aux portes du renoncement, il ne reste plus qu’à se finir au tord boyaux pour ne pas frémir à la perspective des trois successeurs de cet incroyable aveu de faiblesse. Car si la franchise DOWN n’est plus qu’une putain mourante, alors New Orleans, la Louisiane et ses relents putrides ne vont pas tarder à former un aller simple vers la tombe d’un artwork prémonitoire.
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