Intitulé
The Gold & Silver Sessions, ce nouveau EP des talentueux Elder s’inscrit dans le cadre d’une initiative particulièrement intéressante lancée en 2018 par le label Blues Funeral Recordings (Howling Giant, Solace...). Baptisée PostWax, celle-ci propose, moyennant une souscription annuelle de 211€, de recevoir chez soit sept sorties exclusives dans des versions LP évidemment travaillées pour l’occasion. Outre le dit vinyle, la personne ayant souscrit à l’offre recevra également chez lui huit œuvres signés Max Löffler (à qui l’ont doit justement l’artwork de ce EP), la possibilité d’accéder à des bonus exclusifs et en guise de cerise sur la gâteau un coffret slipcase permettant le rangement des sept vinyles une fois l’année passée. Parmi les sorties annoncées (Big Scenic Nowhere, Lowrider, Domkraft...) et malgré les nombreux retards accumulés,
The Gold & Silver Sessions d’Elder fût la première à paraître.
Pour comprendre exactement de quoi il retourne, il faut remonter en 2014, époque à laquelle Nick DiSalvo (chant, guitare, synthétiseur) et Michael Risberg (guitariste et claviériste live pour Elder) vont alors décider de monter un projet parallèle du nom de Gold & Silver. Avec l’aide de John DiSalvo et Jack Donovan (bassiste d’Elder), le groupe va sortir en 2015 un EP intitulé
Azurite & Malachite. Si le projet n’a pas refait surface depuis, c’est parce qu’Elder en a repris la direction avec à la clef ce nouveau EP dont le titre est évidemment un clin d’œil. La raison de ce changement de direction est peut-être à chercher du côté de Michael Risberg qui a depuis intégré les rangs de la formation, participant pour la première fois à l’enregistrement de ces trois titres.
Bien plus qu’une suite indirecte à l’excellent
Reflections Of A Floating World,
The Gold & Silver Sessions est à considérer davantage comme un aparté psychédélique pendant lequel Elder aurait tout simplement laissé libre cours à sa créativité sans se soucier des cadres plus ou moins implicites et stricts dans lesquels il a l’habitude d’insérer sa musique en temps normal. Comme son titre le suggère,
The Gold & Silver Sessions est à appréhender comme une sorte de « jam » où les Américains y aurait couché leurs idées en les laissant libres d’évoluer selon les envies de chacun. Un parti pris intéressant renforcé par le fait que Nick DiSalvo a ici complètement abandonné le chant pour ne s’intéresser qu’à ses instruments. Un choix qui n’a presque rien d’étonnant dans la mesure où Elder, avec son Stoner Rock progressif et ses réminiscences Pink Floydiennes, nous a depuis déjà pas mal de temps largement habitué à ces longues séquences instrumentales particulièrement prenantes et vivantes.
On retrouve donc ici un Elder que l’on connait très bien même si le groupe s’amuse à prendre bien plus de libertés, s’étirant sur des formats peu conventionnels ("Weißensee" et ses dix-huit minutes), répétant le même pattern pendant des lustres sans pour autant nous en dégoûter ("Illusory Motion" et "Weißensee"), laissant exploser toute cette retenue accumulée lors de séquences aussi courtes que jubilatoires (les conclusions de "Illusory Motion" et "Weißensee"). Avec ses cinq minutes et quelques secondes, "Im Morgengrauen" fait quant à lui presque figure d’interlude entre ces deux titres fleuves. Un morceau moins exploratoire et plus contemplatif, au groove moins lancinant mais à la portée évocatrice peut-être plus tangible. On s’imagine ainsi, comme le titre le suggère, contemplant les montagnes et les lacs à l’aube par une belle journée de Printemps. Une sensation de calme et de sérénité renforcée par ces douces mélopées de xylophone, de saxophone et de synthétiseur dispensées à tour de rôle en toile de fond durant tout le morceau.
Si
The Gold & Silver Sessions peut sembler parfois un peu frustrant à cause de cette impression de ne jamais vraiment décoller, il offre pourtant encore une fois la possibilité de voyager rien qu’en fermant les yeux et en prêtant attention à ces quelques morceaux. Des titres progressifs marqués par cette approche psychédélique ayant marqué la musique Rock des années 70 et qui offre ici à Elder la possibilité de sortir quelque peu de ses propres carcans sans pour autant dénaturer son identité. Servi par une production chaude et limpide permettant à chaque instrument de respirer et de trouver sa place, le groupe prouve encore une fois qu’il a du talent à revendre et qu’il reste l’une des formations les plus excitantes dans le genre.
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