Hatebreed - Satisfaction Is The Death Of Desire

La discographie d'Hatebreed sur Thrashocore est plutôt bien représentée aujourd'hui puisqu'on y retrouve presque l'intégralité des albums sorties par le groupe depuis sa formation en 1994. Ceci étant, cette discographie ne pourrait pas être complète et digne de ce nom sans une bafouille au sujet de l'excellent Satisfaction Is The Death Of Desire.
Paru en 1997 sur Victory Records (le label sortira coup sur coup deux albums incontournables dans le genre avec également le premier essai longue durée de leurs compatriotes d'All Out War), ce disque fait suite au EP Under The Knife déjà responsable d'un sacré vent d'excitation dans les milieux autorisés. Autant vous dire que la livraison de ce Satisfaction Is The Death Of Desire était particulièrement attendue par tous les adeptes de la mosh part et du moulinet.

Si Perseverance représente l'album grâce auquel la carrière du groupe à véritablement décollée, quittant ainsi les sphères étriquées d'une scène Hardcore essentiellement tournée sur ses codes, ses valeurs et son univers, Satisfaction Is The Death Of Desire a cependant très vite été considéré comme l'album Hardcore de toute une génération. Je me revois encore en faire une copie sur cassette pour l'avoir à disposition sur mon baladeur, arpentant alors les rues avec l'envie de tout démolir sur mon passage. Du haut de mes dix-sept ans, cet album était assurément ce que j'avais entendu de mieux dans le genre. Autant vous dire que j'ai usé cette cassette et que ce CD, encore aujourd'hui, tourne régulièrement. Il fait parti de ces disques qui possèdent cette faculté de convaincre instantanément et de procurer à celui qui l'écoute un sentiment de force et de toute-puissance incroyable. Aujourd'hui encore Satisfaction Is The Death Of Desire n'a rien perdu de sa superbe et représente pour moi le meilleur de Hatebreed, puisant son inspiration autant dans le Hardcore que dans le Metal (l'album suivant amorçant déjà un certain déséquilibre qui ne cessera de s'accentuer d'album en album).

Fondamentalement, la formule développée par Hatebreed a toujours été la même: des titres courts et vindicatifs, des guitares incisives qui puisent leur inspiration dans la scène Metal et bien entendu un sens de la mosh part particulièrement prononcé, conférant à chacun de ses albums un groove incroyable en plus d'une atmosphère belliqueuse à couper au couteau. Si le groupe s'est un peu perdu dans les artifices qu'offrent souvent la scène Metal (production bodybuildée, titres beaucoup plus lourds etc...), Satisfaction Is The Death Of Desire est un album qui réussit à faire le pont entre deux univers d'une façon incroyablement homogène. Ainsi, Hatebreed réunit sous la même bannière aussi bien les amateurs de Hardcore façon vieille école que les metalheads aux cheveux longs.
Sans pour autant donner l'impression d'être dépassée, la production de ce premier album trahit pourtant son âge. Pour autant, elle fait à mon sens toute la différence avec le reste de la discographie des américains, reflétant encore très nettement ses origines Hardcore. Crue et nettement moins tape à l'oeil que le travail de Zeuss à venir, elle confère à ce premier album une dynamique incroyable, notamment grâce au son très sec et franc de la batterie. L'effet casserole du EP Under The Knife n'est pas loin mais le groupe a quand même choisi de gommer ce défaut de l'époque pour un son, certes toujours claquant, mais tout de même beaucoup plus agréable. Le son des guitares est quant à lui abrasif et nerveux, à mi-chemin entre l'énergie du Punk/Hardcore et le côté implacable du Metal (sans la lourdeur toutefois).
Pour le reste, Satisfaction Is The Death Of Desire est un album qui s'enfile d'une traite, sans broncher. Le groupe enchaîne les hymnes Hardcore les uns après les autres sans fioriture. D'ailleurs, une bonne moitié des titres de l'album se situe en dessous de la barre des deux minutes. Un signe flagrant des origines d'Hatebreed. Pas de temps mort, que de la violence, de la mosh part et des sing-alongs pour le plus grand plaisir des adeptes du Karate Dance Style. Moulinets, high-kicks, floorpunches, two-steps... Bref, mieux que tous les jeux de danse sur Xbox et compagnie, cet album se veut un excellent moyen de remise en forme après les fêtes de fin d'année.
Simple et bas du front, la musique d'Hatebreed ne nécessite pas de longues explications. Le groupe se concentre ici sur l'essentiel à coup de riffs incisifs et ultra efficaces, d'une batterie nerveuse et dynamique, une basse agressive et un chant puissant et plein de rage. Aucune faute de goût, que des putains de tubes en puissance avec des titres devenus depuis des hymnes imparables à l'image des redoutables "Before Dishonor", "Conceived Through An Act Of Violence", "Not One Truth", "Last Breath" ou encore "Worlds Apart".

Album absolument indispensable, Satisfaction Is The Death Of Desire reflète encore à ce jour ce que Hatebreed a fait de mieux avec également l'excellent Perseverance. Un dosage parfait et homogène de ses origines Hardcore et de ses influences Metal pour un rendu incroyablement puissant et énergique qui jamais ne cède à une quelconque médiocrité. Satisfaction Is The Death Of Desire est un disque devenu aujourd'hui emblématique. Une référence ultime inégalable et totalement incontournable.

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