Death Engine - Amen

L’une des manières de transmettre ce qu’a d’indispensable l’écoute de Amen est probablement de présenter Death Engine comme un futur grand de la synthèse « post-noise-hardcore-industriel contenant d’autres trucs et même des machins » dont This Gift Is A Curse a été le guide. Ce qu’il a de fortes chances de devenir, assurément, accomplissant déjà avec le talent des plus menaçants symbiotes ses tours de cartes sans en avoir l’air, toujours avec comme diviseur commun la formule « laminer puis laminer puis laminer ».

Mais je n’ai pas envie de faire aujourd’hui mon Simon Reynolds du pauvre, de comparer les Lorientais avec les sacrosaintes machines à broyer du post post hardcore sheitan ou les circonscrire à je ne sais quel rôle dans je ne sais quelle histoire des musiques extrêmes. Death Engine n’est pas le symptôme de/la réponse française à quoi que ce soit ; Death Engine a déjà du chien, peut-être issu d’un pedigree national s’étalant des premiers crissements de Condense aux dernières strangulations de Kill The Thrill, certainement doté d’un mordant qui lui est propre. Il va donc falloir vous contenter de ceci : la France, terre de noise, a enfanté d’un nouveau mutant aux bras à compression automatique et tronc n’ayant rien d’une image, cloisonné dans un landau crasseux signé Amaury Sauvé mais déjà attaché à casser les oreilles de son envie de vivre, de corrompre avec acidité ce qui l’environne et surtout d’avaler, d’engloutir par écrabouillements effectués entre deux respirations hagardes de quoi calmer les rougeurs de sa peau de naissance. Un beau bébé dont la seule difformité malvenue est d’être trop court sur pattes, ses seize petites minutes de crise étant à voir comme autant de signes avant-coureurs incroyablement frustrants bien qu’incroyablement prometteurs.

Messieurs, il va falloir grandir vite, possiblement en atteignant la majorité des longue-durées, car j’ai hâte d’assister à votre prochaine poussée de croissance !

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