Vous allez trouver que je radote mais le moins que l'on puisse dire, c'est que Katatonia a le chic pour rentabiliser ses productions depuis
"The Great Cold Distance" et l'explosion de sa notoriété. Le marketing étant sans pitié, aucune limite n'a été fixée, du mix 5.1 à la compilation en passant par les EPs, lives et autres déclinaisons en vinyls... Chaque nouvelle sortie engendre irrémédiablement son lot de produits dérivés, plus ou moins dispensables. Néanmoins, pour une fois, nos Suédois ont eu une merveilleuse idée qui mettait l'eau à la bouche : reprendre leur dernier album en date pour le réinterpréter en acoustique, un exercice dont je suis particulièrement friant. "Dethroned & Uncrowned" avait alors pour vocation de voler la couronne à nos rois de l'impasse ; malheureusement, l'insurrection n'a même pas pu atteindre les portes du château.
Je n'irai pas par quatre chemin : contrairement à mes confrères, je trouve cet album raté. Même si pour moi,
"Dead End Kings" est loin d'être ce que le combo a accouché de meilleur, la beauté de ses mélodies, de ses atmosphères et sa lenteur laissaient entrevoir un grand potentiel. Vu l'incontestable talent du quintette, je m'attendais à une sortie du niveau d'un "Hindsight" de Anathema ou d'un "Memoria Stoica" de Novembre, une véritable réappropriation des compositions apportant un autre point de vue sur leur musique. Mais ici, rien de tout ça. Manque de temps ? De moyens ? Manque de recul vis-à-vis d'un album encore trop frais ? Ou peut-être n'est-ce tout simplement pas leur truc ? Bref, ces réinterprétations qu'on nous avait promis n'ont de réinterprétation que le mot. On dégage la batterie, les guitares électriques, on ralentit le tempo, on rajoute quelques guitares acoustique et on bouche les trous avec du claviers, voilà ce qu'est "Dethroned & Uncrowned". Les compositions observent les mêmes dynamiques, les mêmes temps forts, les mêmes lignes de chant et conservent une bonne partie des arrangements initiaux sans aucune ingéniosité ni feeling. C'est tout juste si nos compères n'essaient pas de retrouver la puissance initiale de certains refrains en forçant sur les guitares sèches... Mais le plus consternant reste l'utilisation des claviers qui rendent certains passages absolument affreux là où leur intégration a toujours été d'une grande subtilité dans leur musique : personnellement, le break de "The Parting" ou le refrain de "Leech", par exemple, laissent réellement perplexe, à l'instar du "Midnight in the Labyrinth" de Cradle Of Filth. Déçu je suis.
Comme toujours, la classe légendaire de nos Suédois évite la déculottée. La base de cet album étant plus que solide, on prend néanmoins plaisir à parcourir ces 11 titres dont l'ambiance a quelques réminiscence de la noirceur d'un
"Tonight's Decision". Cependant, à l'exception de quelques moments de lucidité comme les superbes "Ambitions" et "The Racing Heart" ou le surprenant "Dead Letters" (ouf), rien n'est venu me faire oublier les versions originales. De part son titre, on imaginait un véritable coup d'état, un renversement de pouvoir sanglant et sans pitié alors qu'en réalité, il faudrait plutôt voir en ce "Dethroned & Uncrowned", un simple
"Dead End Kings" dépouillé comme un pauvre touriste égaré dans une favelas. A vous de voir si vous voulez vous aussi être délesté de quelques deniers.
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