Nekrofilth - Devil's Breath
Chronique
Nekrofilth Devil's Breath
Formé en 2008 à Cleveland, Ohio, Nekrofilth n'est autre que le projet de Zack Rose. Mais si, l'attardé halluciné des excellents Nunslaughter, ce groupe à la discographie longue comme le bras signé sur Hells Headbangers. Ça y est, vous situez? Pour l'accompagner dans cette aventure parallèle, le bonhomme s'est adjoint les services d'un duo de choc puisque l'on retrouve Tony Daprano à la basse (Apartment 213) et Jon B. à la batterie (également derrière les fûts chez Masakari). Après un tour de chauffe fait de démos, de splits et de EPs en tout genre, Nekrofilth passe enfin à la vitesse supérieure avec Devil's Breath, premier album du trio paru le jour d'Halloween sur... Hells Headbangers.
Depuis ses débuts, on ne peut pas vraiment dire que Nekrofilth fasse dans la finesse. Cleveland oblige, le groupe à fait de la crasse, la maladie et la déviance son fond de commerce. Un petit coup d'œil sur les titres de Devil's Breath suffit pour s'en rendre compte: "Scum Freak", "Deep Inside Desease", "I'm A Degenerate", "Crocodile", "Junkie Cunt", "Smear The Sleaze"... L'Amérique des crackheads et des laissés pour compte. Le tableau idéal pour cette fin d'année 2013 absolument merdique.
Torché en tout juste vingt-cinq minutes, Devil's Breath est le genre d'album qui s'apprécie pour le sentiment d'extrême urgence qui s'en dégage. D'ailleurs, étant donné le cv qu'affiche le trio, difficile de s'attendre à quoi que ce soit d'autre. Amateurs de Thrash à tendance Punk/Crust, ce premier album possède à priori tous les atouts pour vous séduire: des riffs simples, amers et furieusement efficaces, une grosse dose de groove grâce à une basse toute en saturation jouée à 100 à l'heure, une batterie qui ne cesse de cravacher à coups de tchouka-tchouka frénétiques et de fulgurances Grind démentes et pour terminer un chant Punk abrasif complètement arraché façon "j'en ai rien à branler". Une recette qui n'a rien d'extraordinaire en soit mais qui, à chaque fois, réussit à séduire au moins sur l'instant. Difficile dans ces conditions ne se pas se laisser aller à l'écoute de titres aussi furieux que "Crave The Grave", titre d'ouverture à l'urgence Crust évidente, "Death Rush" ou "Junkie Cunt" et leurs putains de riffs à trois notes à vous filer une trique mémorable, "I'm A Degenerate", "Devil's Breath", "Volcanic Zit" ou encore "Blood Bug" qui vient clôturer ce disque comme il a commencé: à fond les ballons.
Nekrofilth ne calme ainsi le jeu qu'à de très rares occasions: "Wormskull", titre mid-tempo Thrash/Hardcore à la mélodie entêtante qui n'aurait certainement pas fait tâche sur un album de Trash Talk, "Deep Inside Desease", son groove désinvolte (raaah ce son de basse) et ce solo tout en je m'en foutisme, "Crocodile", deuxième titre mid-tempo beaucoup plus écrasant malgré une seconde partie qui renoue avec cette fameuse intensité ou encore cette longue introduction à la sauce vaudou sur le titre track.
Enfin pour terminer, la production est à l'image de la musique: sale, rugueuse et agressive. Une façon de gerber sur l'auditeur sans jamais s'excuser. Ambiance cradingue et rock'n'roll au menu.
Avec ce premier album, Zack Rose et sa bande confirment le potentiel dévoilé sur ses précédentes réalisations même si je n'aurai pas été contre deux ou trois titres supplémentaires. Le groupe ne fera pas grimper aux rideaux les réfractaires au Thrash furibard mâtiné de Crust ou de Punk mais devrait plaire à ceux qui, comme moi, aiment se délecter de choses aussi peu subtiles et intelligentes. Une musique de caniveaux pour chiens galeux et dégénérés.
| AxGxB 16 Décembre 2013 - 1964 lectures |
|
DONNEZ VOTRE AVIS
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
4 COMMENTAIRE(S)
citer | KPM 16/03/2014 08:31 | note: 8/10 | En parlant de la basse justement, elle me fait pas mal craquer mon slip. C'est que ça attaque cette saloperie, encore un bon ajout au panier thrash salasse ! Et le morceau Crocodile... A croire que tous les trucs portant ce nom sont plein de dégueulasserie. |
citer | faudrait qu'ils arrêtent le trafic de crack sur Detroit Avenue... |
citer | Un goût de bile assez prononcé. |
AJOUTER UN COMMENTAIRE
4 COMMENTAIRE(S)
16/03/2014 08:31
16/12/2013 10:20
16/12/2013 07:19
16/12/2013 04:14