Bilskirnir - Wotan Redivivus

[ A propos de cette chronique ]

Je vais faire court comme introduction pour une fois, BILSKIRNIR fait partie des groupes les plus constants que je connaisse. Un peu à l’image de JUDAS ISCARIOT ou FALKENBACH, Widar ne perd pas son cap. Voilà plus de 12 ans qu’il sort des albums avec cette formation et leur évolution a été tellement légère et progressive que ce n’est qu’en comparant la première et la dernière sortie que l’on trouve des différences. C'est exactement comme avec un vieil ami qu'on ne voit pas vieillir puisqu'on le voit fréquemment. Et pourtant ce n'est que le quatrième album et cela faisait bien 6 ans que BILSKIRNIR n'en avait pas proposé. Mais entre Wotansvolk et ce Wotan Redivivus, il y a eu, 4 splits et autant d’EP sont sortis, de quoi rester proches !

Alors les nouveaux titres sont évidemment dans la continuité des précédents, et parmi eux il y a même « Wotan Redivivus » et l’instrumental « Der Wolkenwanderer », qui étaient déjà présents sur un EP de 2012. C'est que BILSKIRNIR s'est toujours attaché à sortir plusieurs fois le même morceau, dans des versions sensiblement différentes. Alors sur ces 10 titres, dont trois instrumentaux la patte du groupe se retrouve immédiatement, avec toujours ce heathen black metal à la base punk et aux mélodies extrêmement simples mais bougrement efficaces. La "simplicité" est d'ailleurs bien le maître-mot du groupe et ceux qui ne jurent que par la technique vont rager avec ces 45 minutes : une batterie qui fait le minimum, une guitare qui ne multiplie pas les accords mais ressort plusieurs fois les mêmes enchaînements, et surtout des vocaux toujours dans le même ton avec des refrains de trois mots maxi répétés à foison, comme chez WOLFNACHT. Du coup, il suffit de lire le titre d’un morceau pour savoir que Widar va hurler sans lassitude des « Blood and Spirit », « Never Dying Light » etc… Mais cette simplicité est la qualité de BILSKIRNIR. Il parvient à rendre cette simplicité en quelque chose d’entêtant, d’addictif et de jouissif. On se prend au jeu des mélodies, certaines entrent dans notre cervelle en une seule écoute et deviennent tout de suite familières (« Siegsonne » et l’excellent « As This World Ends »), d'autres se dévoilent avec le temps, et puis on se met vite à fredonner puis à crier les paroles pourtant infantiles.

Il faut cependant avouer que cet album n’est pas le meilleur du groupe. D'abord parce que certains titres sont un peu plus en retrait et surtout parce que la violence palpable dans les anciens titres s’est trop atténuée. Cette violence était une part importante des compositions et elle a tendance à manquer ici. Ainsi ce Wotan Redivivus a beau avoir de fortes qualités, il est un peu trop un peu trop sage sur les bords. Il joue beaucoup sur la nostalgie et la mélancolie mais ne l'équilibre pas avec la fureur et la hargne, si ce n'est avec ces vocaux véritablement possédés.

Au final, BILSKIRNIR demeure une valeur sûre. Ceux qui connaissent n'ont pas à hésiter. Les autres peuvent très bien commencer la discographie avec cet album suffisamment solide.

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