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Dark Tribe - In Jeraspunta - Die Rückkehr der Tollwütigen Bestie

Chronique

Dark Tribe In Jeraspunta - Die Rückkehr der Tollwütigen Bestie
A l'écoute d'un disque, l'auditeur dépeint immanquablement dans son esprit des représentations de ce que le groupe cherche à transmettre. Et dès lors que ce dernier cherche à transmettre la dévotion au Malin dans sa musique (avec plus ou moins de succès), nos esprits s'emballent. Toi, par exemple, qui lit cette chronique, comment t'imagines-tu un rituel à la gloire de Satan ? A la manière de Cultes des Ghoules, des grands jeux de plein air ou l'on danse et copule dans la joie et la bonne humeur autour d'un feu? Ou à la façon d'un Gaahl, perché sur sa montagne, perdu dans la contemplation béate de la nature et la haine d'autrui ? Tout dépend du folklore de chacun, me direz vous. Ce qui est sûr, c'est qu'à l'écoute de "In Jeraspunta - Die Rückkehr der Tollwütigen Bestie" de Dark Tribe, votre esprit, passé la surprise et l'incompréhension, va s'emballer. Le duo allemand ne vit pas sa foi dans l'ivresse orgiaque, ni dans la solitude, mais dans la convulsion et l'hystérie. La musique de Dark Tribe sur ce disque n'est pas folle, elle est la folie.

Tout n'est cependant pas rose. On peut constater une certaine continuité dans les sorties du combo, sur lesquelles j'ai eu l'occasion de me pencher il y a quelques temps déjà. Dark Tribe reste constant, c'est une qualité indéniable. C'est par contre plus problématique quand on se fait une spécialité de sortir des trucs quelconques : "Geboren an den Ufern des Wahnsinns" était assez ennuyeux, en plus d'être interminable, doté, pour couronner le tout, d'un son infâme, à mi-chemin entre le chiptune pour les arpèges et le bruit blanc de mon téléviseur cathodique. "Archaic Visions", quant à lui, portait haut les couleurs caractéristique des disques que l'on écoute deux fois avant de les remiser au fin-fond de son étagère pour, fatalement, finir par les brader contre un truc plus intéressant. Comme si le groupe, pour s'excuser de l'incursion dans des terres plus démentes par le biais de "In Jeraspunta - Die Rückkehr der Tollwütigen Bestie", revenait à quelque chose de plus classique. Et au vu de l'OVNI que représente ce dernier, je suis le premier à trouver ce revirement dommage. Car oui, "In Jeraspunta" est un disque surprenant à plus d'un titre, loin d'être inoubliable, mais suffisamment "décalé" pour capter l'attention de l'auditeur et le pousser à aller plus loin.

Le son est déjà bien meilleur que sur leur précédent full-length. Pour commencer, la présence d'une vraie batterie se fait appréciable quand on ne supporte plus les boîtes à rythmes. Même si le batteur est parfois un peu approximatif dans ses tentatives d'imiter Incubus d'Inquisition dans les blasts pied au plancher, et que la batterie est parfois complètement étouffée par les guitares, très compactes, c'est une avancée considérable. Entendons nous bien, les compositions développées par Dark Tribe sont toujours relativement "classiques" : on y retrouve des rythmiques extrêmement saccadées ("Burning Hate") et des blast-beats brise-nuques ("Die Rückkehr der tollwütigen Bestie"), et des riffs somme toute assez communs. Même si Dark Tribe développe ce qui a fait sa "marque de fabrique", à savoir des arpèges grotesques (pompés à DsO sur l'ouverture de "Crimson Storm") et des parties tribales qui viennent apporter un peu de saveur à l'ensemble, faisant prendre la mayonnaise - même si d'autres utilisent le même genre de schémas, et avec beaucoup plus de talent.

La ou la musique est très commune (même si le riffing est parfois très bon, comme sur "Iron Grave"), c'est dans le chant, la voix que Dark Tribe arrive à tirer son épingle du jeu : j'ai rarement entendu aussi hystérique dans le genre. Sur leur première sortie, on sentait bien l'envie de proposer quelque chose de plus poussé que les voix de gargouille habituelles. Cette logique a été développée à l'extrême sur "In Jeraspunta". On y retrouve des hurlements hystériques et incompréhensibles qui viennent rythmer le sabbat, ou parfois des chants clairs grandiloquents et éthyliques empruntés chez Urfaust ("The Seed is Rising", rythmique dansante complètement hallucinante). Alors oui, c'est chanté faux, mais couplé aux hurlements de possédé du chanteur, ça apporte toute la folie maladive dont je vous parlais plus haut. L'ensemble me fait l'effet d'une grande messe noire, ou chaque acteur aurait trop forcé sur la boisson, chacun entonnant ses versets au hasard, en essayant d'être le plus caricatural possible. Riez, riez, ça peut paraître drôle sur le papier, mais sur disque, l'impression de chaos qui s'en dégage est des plus surprenantes. Le groupe réussit même à être carrément flippant, en témoigne "The Seed", titre véloce aux guitares qui s'emballent, ou encore "Burning Hate", point culminant de l'album, probablement le plus hystérique de tous, ou le chanteur menace à chaque instant de se faire sauter une corde vocale.

"In Jeraspunta - Die Rückkehr der Tollwütigen Bestie", ou l'impression d'un potentiel énorme gâché, plombé par des compositions d'un classicisme dépitant, des pains rythmiques discrets mais qui font tiquer, et surtout, une longueur générale qui rend le disque assez indigeste. Sans doute le meilleur disque de Dark Tribe (la tâche n'était pas si difficile, soit dit en passant), il reste agréable à écouter, car la folie qui l'habite reste, malgré tous ses défauts, assez exceptionnelle.

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Dark Tribe
notes
Chroniqueur : 6.5/10
Lecteurs : (2)  7.5/10
Webzines :   -

plus d'infos sur
Dark Tribe
Dark Tribe
Black Metal - 1997 † 2015 - Allemagne
  

tracklist
01.   Nothing as Darkness  (04:02)
02.   The Seed  (04:54)
03.   The Unknown Light  (07:39)
04.   Crimson Storm  (04:34)
05.   Iron Grave  (03:42)
06.   Burning Hate  (04:49)
07.   The Seed Is Rising  (05:29)
08.   Die Rückkehr der tollwütigen Bestie  (03:59)
09.   In Jeraspunta  (07:10)

Durée : 46:18

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